La tension a baissé d’un cran hier entre le chef de l’Etat et les grévistes du secteur public de la Santé. Au cours d’une séance de travail avec les syndicalistes et les médiateurs du Forum des confessions religieuses, Laurent Gbagbo a accepté de lever la suspension de salaires et les poursuites judiciaires qui étaient prévues à l’encontre des agents. La bonne nouvelle a été annoncée par l’Archevêque d’Abidjan à la fin des échanges à huis clos qui ont duré près de deux heures. «Pour aller dans le sens de l’apaisement et pour l’intérêt du pays, le président a fait savoir que les salaires seront payés et que les personnels soignants ne seront pas poursuivis », s’est réjoui Mgr Jean Pierre Kutwa. Face à la fermeté des médecins, infirmiers, sages-femmes et autres travailleurs de la santé à mener jusqu’au bout leur grève sans service minimum de la mi-janvier, le président de la République a pris en Conseil des ministres, le décret N°Décret N° 2009/398 du 17 décembre 2009 portant réquisition des personnels de la santé. Cette loi, en son article 2, a prévu des peines d’emprisonnement de 6 mois à 2 ans et des amendes de 36 000 à 2 millions Fcfa contre tous les personnels de la santé, fonctionnaires ou agents contractuels dont l’absence, pour raison de grève, serait constaté le vendredi 18 décembre 2009 au matin. La grève s’est poursuivie à la date indiquée. Aucun gréviste n’a été arrêté, mais, la menace n’avait pas totalement disparu, malgré la reprise du travail le 23 décembre. Dans la même foulée, le gouvernement avait décidé de retenir les salaires du mois de décembre. Au nom de l’apaisement, ces salaires ont déjà commencé à être payés, au dire du porte-parole du collectif des syndicats des personnels de la santé. Le Dr Atté Boka a salué des « avancées » dans les discussions pour la satisfaction de leurs revendications. Ces avancées seront détaillées au cours d’une assemblée générale. Selon l’Archevêque d’Abidjan, Laurent Gbagbo, entouré de ses ministres de la Santé et de la Fonction publique, s’est engagé à satisfaire les attentes des syndicalistes dans la mesure des possibilités actuelles de l’Etat.
Cissé Sindou
Cissé Sindou