Devant les religieux venus lui présenter les vœux jeudi dernier au palais présidentiel, le chef de l’Etat a eu un souci : rappeler à ses hôtes d’un jour la séparation entre les chapelles de la foi et la politique. Laurent Gbagbo en chef de l’Etat, donc garant des dispositions constitutionnelles, a invité les dignitaires religieux à se tenir hors de la campagne électorale en cours. Il y a de quoi saluer la hauteur de vue d’un chef qui veut préserver son pays des coulées de larve dont l’immixtion partisane des ministres de culte et leurs ouailles en politique peut être la source. Le chef de l’Etat a raison de parler et d’interpeler. Il doit en effet rattraper les mauvais nuages qui s’amoncellent par la faute de candidats, et de leur staff. Le plus en vue est… le candidat Laurent Gbagbo. Son épouse Simone a mobilisé les pasteurs évangéliques sur l’ensemble du territoire national. Un jeûne de quarante jours a même été observé par ceux-ci et leurs fidèles pour la victoire du frère en Christ. L’engagement des révérends et autres apôtres est de notoriété publique. Voici à ce propos ce que livre le révérend Willie Kakou elle-même épouse de Sévérin Kakou, disparu il y a quelques années : « j’ai été mandatée par Gervais Coulibaly, le directeur national de campagne adjoint de Laurent Gbagbo chargé de la mobilisation de la société civile. Ma mission se situe dans le cadre de la mobilisation de nos frères et sœurs en Christ pour notre frère en Christ qui est le président Laurent Gbagbo ». Le patron de Gervais Coulibaly dans la conduite de la campagne du chef de l’Etat sortant, Malick Coulibaly, lui parcourt les mosquées et les communautés musulmanes pour appeler à visage découvert à soutenir son candidat. Il y a bel et bien péril en la demeure. Et le chef de l’Etat a bien raison d’agir. N’est-ce pas ?
D. Al Seni
D. Al Seni
