Pour une mission économique et commerciale au Burkina Faso et au Niger, un défi attendait la délégation du Port d`Abidjan conduite par son Directeur général Marcel Gossio. Il s`agissait de convaincre partenaires et clients des pays de l`hinterland de la pertinence du projet ferroutage et des solutions logistiques et technologiques innovantes avec un rapport qualité prix. Mission accomplie !
"Des ports modernes sont indispensables aux communications et aux échanges commerciaux". Telle est la vision du Président Laurent Gbagbo 10 ans après son accession à la magistrature suprême de son pays en octobre 2000. Une vision que le chef de l`Etat ivoirien continue de nourrir et qu`il a intitulée sous la forme de ``Développer les capacités des Ports d`Abidjan et du Port de San Pedro " au chapitre 1.2.2 et à la page 90, dans son dernier ouvrage Côte d`Ivoire : bâtir la paix sur la démocratie et la prospérité. Pour ce qui est du Port d`Abidjan, il faut reconnaître qu`au regard des chiffres antérieurs à 2000, gagner le pari de la modernité n`était pas de toute évidence. En 2000, les ports ivoiriens connaissaient d`importantes difficultés d`ordre structurel, économique et social. La guerre et ses aléas sont passés par là. Mais les épreuves sont faites pour éprouver et qui dit épreuve dit défi à relever. Ce qui paraissait de la mer à boire pour beaucoup d`Ivoiriens n`a été qu`une simple coupe de stimulant que Marcel Gossio Directeur général du Port autonome d`Abidjan et sa jeune équipe de direction ont vite fait de " gérer " comme on dit à Abidjan. Le port d`Abidjan vit son trafic stagner autour de 15 millions de tonnes par an. Un niveau d`activité jugé satisfaisant en 2009 de par la performance qu`elle ne cesse de réaliser. De 15 millions de tonnes, l`an, le Port d`Abidjan est aujourd`hui, à 20 millions, l`an ; un trafic qui connaît une augmentation de 30%. Ce port, deuxième d`Afrique après celui de Durban en Afrique du Sud, a encore des ressources pour améliorer cette performance, et se hisser au faîte de son objectif qui est de 30 millions de tonnes à l`orée 2015. C`est cette ambition qui justifie les projets de modernisation du port de pêche, de réhabilitation de ses principaux quais, d`aménagement d`un terminal minéralier, d`élargissement de la passe d`entrée et d`approfondissement du canal Vridi, et d`extension des activités portuaires sur l`île Boulay où se projette la construction d`un terminal à conteneurs.
L`effort des partenaires
Mais en attendant ces grands travaux, les dirigeants actuels du Port d`Abidjan ne ménagent aucun effort pour, ne serait-ce rester collés à l`objectif 2015 qui est 30 millions de tonnes. Parmi ces efforts, l`on peut classer la dernière mission au Burkina Faso puis au Niger, des autorités portuaires d`Abidjan. Mission qui a consisté à présenter aux partenaires et clients, les innovations logistiques et technologiques et le projet de ferroutage (système bimodal : route - chemin de fer) au Niger avec rupture des charges à Ouagadougou qui est devenu depuis le 29 novembre 2009, le site de transbordement des marchandises du train au camion. Dans ces pays visités, Marcel Gossio Dg du Port autonome d`Abidjan, Pierre Mambé Dga chargé des Finances et de l`Administration, Christophe Yéyiri Dga technique et d`autres responsables des sous-directions, ont fait le tour des questions relevant des défis de la modernisation, de l`efficacité et de la performance. Il s`agissait pour l`autorité portuaire et de sa délégation, d`en finir avec les obstacles dus à l`éloignement, aux tracasseries routières sur l`axe Abidjan- Ouagadougou ce, dans un seul et unique souci de performance. Mission accomplie, on peut le dire sans crainte de se tromper. Vu l`engouement et la satisfaction rencontrés au niveau de tous les partenaires tant en Côte d`Ivoire, au Burkina Faso qu`au Niger. Toutes les négociations menées ont connu un franc succès avec les opérateurs économiques de la plate-forme portuaire d`Abidjan, c`est-à-dire, les douanes ivoiriennes et burkinabé, la Sitarail, le Conseil national des utilisateurs de transport du Niger (Cnut), les Chambres de commerce et d`industrie du Burkina Faso et du Niger, et leurs syndicats respectifs des transports. La compréhension des uns et des autres et leurs contributions auront permis d`acquérir un certain nombre d`avancées aussi bien en termes de chiffres qu`en termes logistiques. Les coûts de prestations ont commencé à baisser sur les corridors. Par exemple, sur le corridor Abidjan-Ouagadougou, le coût du transport en vrac qui était de 30.000 Fcfa la tonne est passé à 23.000 Fcfa la tonne ; les prix des conteneurs ont chuté à 13%. Il en est de même pour le corridor Ouagadougou-Niamey qui a vu ses prix baissés de 27.000 Fcfa à 24.000 Fcfa la tonne. Ces efforts ont été étendus à la manutention, l`acconage et le relevage des conteneurs avec une baisse considérable de 35%. Quant au Port autonome d`Abidjan il a consenti une tarification forfaitaire que le projet ferroutage viendra certainement booster avec un prix concurrentiel de la tonne de marchandise entre Abidjan et Niamey de 59.000 Fcfa. Ce, pour respecter dans le temps et dans l`espace tous les engagements pris par le Port d`Abidjan vis-à-vis de ses partenaires.
Aller chercher l`argent là où il se trouve
Un prix imbattable par rapport au port de Cotonou qui continue d`afficher les 60.000 Fcfa la tonne. Il faut mentionner que le tarif du port du Bénin tient compte de la distance. 1000 Km en dix jours le séparent de ses clients, contrairement au Port d`Abidjan handicapé par 1700 Km. Dans cette saine concurrence, Marcel Gossio entend également disputer les 25% du trafic marchandises dont 2 millions de tonnes de marchandises en provenance du Niger que se partagent les ports de Lomé au Togo et de Téma au Ghana. Il faut oser, et le Dg du port d`Abidjan n`est pas prêt de lâche prise. " C`est un marché important qui pourrait améliorer considérablement notre trafic de transit au cours des prochaines années et nous permettre de renforcer notre leadership de premier port de transit sur la côte ouest ". Se dit confiante l`autorité portuaire d`Abidjan. D`où l`ingénieuse idée du projet de ferroutage Abidjan-Niger mise en route avec le concours de l`ensemble de son équipe composée de jeunes experts, avec rupture de charges à Ouagadougou. C`est-à-dire, qu`ayant constaté une forte déperdition, les autorités portuaires d`Abidjan établissent, en partenariat avec les autorités douanières du Burkina Faso, un port sec à Ouagadougou qui va servir de port au Niger qui se trouve à seulement 500 Km de la capitale burkinabé. Et donc, plutôt que de parcourir 1700 Km pour venir jusqu`Abidjan, avec tous les risques que cela comporte fraudes, vols, agression par des coupeurs de route, longue distance, marchandises avariées pendant le trajet etc., les clients du Port d`Abidjan qui se trouvent au Niger pourront désormais s`arrêter à Ouagadougou, où des sites ont été aménagés à cet effet. Il s`agit de Brasilia I et 2 que les autorités burkinabè à travers la Seto (société d`exploitation du terminal de Ouagadougou) ont mis à la disposition de leurs partenaires. C`est donc le site de Brasilia I qui va accueillir les conteneurs en provenance du Niger pour tous les documents de transit à destination de ce pays. Il est clair que le résultat ne va pas se faire attendre. Car, si déjà avec 1700 Km séparant le port d`Abidjan à Niamey, le trafic de marchandises qui tournait autour de 1500 tonnes par an a pu connaître une forte amélioration pour atteindre les 12000 tonnes pendant la période teste qui a duré environ un an, on peut donc affirmer sans crainte de se tromper que les autorités du Port d`Abidjan peuvent brillamment réussir leur mission qui est de rapprocher le plus possible le Niger d`Abidjan et capter des devises volatiles. Dans cette vision, il n`est pas à occulter que parmi les difficultés rencontrées tant par les clients nigériens que burkinabé du Paa se trouvent la sécurité, la distance et le stockage. Si lesdites difficultés ne peuvent disparaître sur un coup de baguette magique - le risque zéro n`étant pas de mise en ce genre d`opération -, le port d`Abidjan a mis en place ce que ses dirigeants ont appelé les solutions logistiques et technologiques plus connues sous le nom technique de Tracking de camion par assistance satellitaire. C`est un système de repérage et de géo localisation des camions et conteneurs en provenance des pays de l`hinterland. Grâce au système intégré des cartes du monde entier par Gps. Le système web couplé au Tracking permet de surveiller un navire à plus de 1800 Km d`Abidjan. Ce système, au dire du Dg du Port d`Abidjan, sera également couplé au Sygap Web et permettra aux chargeurs abonnés d`obtenir à partir de son numéro B/L (connaissement) la situation de sa marchandise, d`identifier le camion affecté au transport de la marchandise et son itinéraire jusqu`au magasin du chargeur. Cela, grâce aux capteurs logés au centre de contrôle au Port Autonome d`Abidjan et à la Douane qui est un autre pilier de l`économie ivoirienne et partenaire naturel du port. Parce que tous les pays du monde ont une cartographie numérique disponible sur la plate-forme portuaire. C`est-à-dire qu`à partir du port d`Abidjan et de la douane ivoirienne, tout camion qui a pour destination le Port d`Abidjan est suivi depuis son départ de son pays jusqu`à l`entrepôt à Abidjan. Et même si ce camion fait un détour pour une quelconque raison pour une destination que son ou ses détourneurs croient inconnue, son propriétaire a la possibilité de le localiser à partir de son bureau ou de son ordinateur portable, pourvu qu`il soit équipé de la puce émettrice que lui délivrera la direction du port d`Abidjan. Il en est de même pour le navire qui depuis le quai de départ quel que soit le pays d`où il provient, est suivi même en haute mer, à plus de 18000 Km d`Abidjan. Et ce n`est pas tout, ces innovations logistiques et technologiques comprennent l`affichage dynamique au profit des armateurs. Ce système permet de suivre le mouvement des navires, c`est-à-dire, tous les départs à partir de leur port et toutes les arrivées au Port d`Abidjan. Ce, par un système d`affichage consultable à tout moment, comme cela se fait dans les aéroports où tout le monde sait quel avion de quelle compagnie arrive à quelle heure ; et même l`heure de retard est affichée.
Mission satisfaisante à Ouaga et à Niamey
Quel est donc le secret de Marcel Gossio pour qu`avec tout ce matériel lourd déployé pour contenter les clients et faire revenir d`autres, les tarifs du Port d`Abidjan sont restés compétitifs ? " Nous devons tout mettre en œuvre pour maintenir les prix de nos prestations à un niveau compétitif, conformément aux engagements pris afin de préserver la compétitivité de notre corridor face aux ports concurrents ". Mystère et boule de gomme ! Dans tous les cas, les résultats sont satisfaisants et les clients eux-mêmes apprécient à sa juste valeur le travail qui est fait. Pour M. Abdul Razac représentant du ministre des Transports du Niger lors de la cérémonie de présentations des solutions logistiques et technologique qui s`est déroulée dans la soirée du samedi 5 décembre 2009 à l`hôtel Gawéyé, le projet de ferroutage vient à point nommé. Le ferroutage va leur permettre de lancer une offensive commerciale sur le voisin du sud qui n`est autre que le Nigéria. "Le projet ferroutage du port d`Abidjan va nous permettre de maintenir la qualité de nos prestations et à un coût raisonnable. Nous pourrons même, d`ici peu, ravitailler le nord du Nigéria". Si Abdul Razac peut jubiler, qu`en est-il du porte-parole des importateurs et exportateurs du Niger pour qui le ferroutage n`était qu`une simple vision des dirigeants du port d`Abidjan, voir un idéal pour les opérateurs économiques nigériens. " Nous avons pris ce projet pour une folie, tant il relevait de l`insurmontable pour nous. Voyez-vous, un port qui se trouve à 1700 Km de nous, on ne pouvait pas croire qu`il puisse nous ravitailler. Or le port d`Abidjan a réussi ce travail de titan en un rien de temps. Vouloir c`est pouvoir et je remercie la communauté portuaire d`Abidjan avec à sa tête le Dg Marcel Gossio qui ne cesse d`innover. Qu`est-ce qu`il nous réserve encore les années à venir ? Avec lui tout est désormais possible. " Pour M. Ousmane Guiro (Dg-Douanes Burkina Faso) " Sur le plan de l`administration douanière, nous avons décidé que des dispositions soient prises, pour que le travail se fasse avec célérité. Ensuite, nous avons le bureau de Ouaga gare qui ne s`occupe uniquement que des marchandises transportées par nos frères - une fois que les marchandises devraient être acheminées par route au Niger-, les transférer au niveau du bureau de Ouaga qui s`occupe uniquement du transit routier et de document de transit à destination du Niger. On a levé les entorses à notre réglementation. Puisque les Nigériens nous disent que les documents arrivent tardivement, nous avons mis un forfait pour les frais de travail supplémentaire ; pour que ce ne soit pas aussi un coût de plus pour nos amis nigériens. En tout état de cause, le Burkina Faso est partant pour le projet et c`est ensemble que nous devons réussir".
Dossier réalisé par Simplice Allard
(Envoyé spécial à Ouagadougou et à Niamey)
al08062317@yahoo.fr
"Des ports modernes sont indispensables aux communications et aux échanges commerciaux". Telle est la vision du Président Laurent Gbagbo 10 ans après son accession à la magistrature suprême de son pays en octobre 2000. Une vision que le chef de l`Etat ivoirien continue de nourrir et qu`il a intitulée sous la forme de ``Développer les capacités des Ports d`Abidjan et du Port de San Pedro " au chapitre 1.2.2 et à la page 90, dans son dernier ouvrage Côte d`Ivoire : bâtir la paix sur la démocratie et la prospérité. Pour ce qui est du Port d`Abidjan, il faut reconnaître qu`au regard des chiffres antérieurs à 2000, gagner le pari de la modernité n`était pas de toute évidence. En 2000, les ports ivoiriens connaissaient d`importantes difficultés d`ordre structurel, économique et social. La guerre et ses aléas sont passés par là. Mais les épreuves sont faites pour éprouver et qui dit épreuve dit défi à relever. Ce qui paraissait de la mer à boire pour beaucoup d`Ivoiriens n`a été qu`une simple coupe de stimulant que Marcel Gossio Directeur général du Port autonome d`Abidjan et sa jeune équipe de direction ont vite fait de " gérer " comme on dit à Abidjan. Le port d`Abidjan vit son trafic stagner autour de 15 millions de tonnes par an. Un niveau d`activité jugé satisfaisant en 2009 de par la performance qu`elle ne cesse de réaliser. De 15 millions de tonnes, l`an, le Port d`Abidjan est aujourd`hui, à 20 millions, l`an ; un trafic qui connaît une augmentation de 30%. Ce port, deuxième d`Afrique après celui de Durban en Afrique du Sud, a encore des ressources pour améliorer cette performance, et se hisser au faîte de son objectif qui est de 30 millions de tonnes à l`orée 2015. C`est cette ambition qui justifie les projets de modernisation du port de pêche, de réhabilitation de ses principaux quais, d`aménagement d`un terminal minéralier, d`élargissement de la passe d`entrée et d`approfondissement du canal Vridi, et d`extension des activités portuaires sur l`île Boulay où se projette la construction d`un terminal à conteneurs.
L`effort des partenaires
Mais en attendant ces grands travaux, les dirigeants actuels du Port d`Abidjan ne ménagent aucun effort pour, ne serait-ce rester collés à l`objectif 2015 qui est 30 millions de tonnes. Parmi ces efforts, l`on peut classer la dernière mission au Burkina Faso puis au Niger, des autorités portuaires d`Abidjan. Mission qui a consisté à présenter aux partenaires et clients, les innovations logistiques et technologiques et le projet de ferroutage (système bimodal : route - chemin de fer) au Niger avec rupture des charges à Ouagadougou qui est devenu depuis le 29 novembre 2009, le site de transbordement des marchandises du train au camion. Dans ces pays visités, Marcel Gossio Dg du Port autonome d`Abidjan, Pierre Mambé Dga chargé des Finances et de l`Administration, Christophe Yéyiri Dga technique et d`autres responsables des sous-directions, ont fait le tour des questions relevant des défis de la modernisation, de l`efficacité et de la performance. Il s`agissait pour l`autorité portuaire et de sa délégation, d`en finir avec les obstacles dus à l`éloignement, aux tracasseries routières sur l`axe Abidjan- Ouagadougou ce, dans un seul et unique souci de performance. Mission accomplie, on peut le dire sans crainte de se tromper. Vu l`engouement et la satisfaction rencontrés au niveau de tous les partenaires tant en Côte d`Ivoire, au Burkina Faso qu`au Niger. Toutes les négociations menées ont connu un franc succès avec les opérateurs économiques de la plate-forme portuaire d`Abidjan, c`est-à-dire, les douanes ivoiriennes et burkinabé, la Sitarail, le Conseil national des utilisateurs de transport du Niger (Cnut), les Chambres de commerce et d`industrie du Burkina Faso et du Niger, et leurs syndicats respectifs des transports. La compréhension des uns et des autres et leurs contributions auront permis d`acquérir un certain nombre d`avancées aussi bien en termes de chiffres qu`en termes logistiques. Les coûts de prestations ont commencé à baisser sur les corridors. Par exemple, sur le corridor Abidjan-Ouagadougou, le coût du transport en vrac qui était de 30.000 Fcfa la tonne est passé à 23.000 Fcfa la tonne ; les prix des conteneurs ont chuté à 13%. Il en est de même pour le corridor Ouagadougou-Niamey qui a vu ses prix baissés de 27.000 Fcfa à 24.000 Fcfa la tonne. Ces efforts ont été étendus à la manutention, l`acconage et le relevage des conteneurs avec une baisse considérable de 35%. Quant au Port autonome d`Abidjan il a consenti une tarification forfaitaire que le projet ferroutage viendra certainement booster avec un prix concurrentiel de la tonne de marchandise entre Abidjan et Niamey de 59.000 Fcfa. Ce, pour respecter dans le temps et dans l`espace tous les engagements pris par le Port d`Abidjan vis-à-vis de ses partenaires.
Aller chercher l`argent là où il se trouve
Un prix imbattable par rapport au port de Cotonou qui continue d`afficher les 60.000 Fcfa la tonne. Il faut mentionner que le tarif du port du Bénin tient compte de la distance. 1000 Km en dix jours le séparent de ses clients, contrairement au Port d`Abidjan handicapé par 1700 Km. Dans cette saine concurrence, Marcel Gossio entend également disputer les 25% du trafic marchandises dont 2 millions de tonnes de marchandises en provenance du Niger que se partagent les ports de Lomé au Togo et de Téma au Ghana. Il faut oser, et le Dg du port d`Abidjan n`est pas prêt de lâche prise. " C`est un marché important qui pourrait améliorer considérablement notre trafic de transit au cours des prochaines années et nous permettre de renforcer notre leadership de premier port de transit sur la côte ouest ". Se dit confiante l`autorité portuaire d`Abidjan. D`où l`ingénieuse idée du projet de ferroutage Abidjan-Niger mise en route avec le concours de l`ensemble de son équipe composée de jeunes experts, avec rupture de charges à Ouagadougou. C`est-à-dire, qu`ayant constaté une forte déperdition, les autorités portuaires d`Abidjan établissent, en partenariat avec les autorités douanières du Burkina Faso, un port sec à Ouagadougou qui va servir de port au Niger qui se trouve à seulement 500 Km de la capitale burkinabé. Et donc, plutôt que de parcourir 1700 Km pour venir jusqu`Abidjan, avec tous les risques que cela comporte fraudes, vols, agression par des coupeurs de route, longue distance, marchandises avariées pendant le trajet etc., les clients du Port d`Abidjan qui se trouvent au Niger pourront désormais s`arrêter à Ouagadougou, où des sites ont été aménagés à cet effet. Il s`agit de Brasilia I et 2 que les autorités burkinabè à travers la Seto (société d`exploitation du terminal de Ouagadougou) ont mis à la disposition de leurs partenaires. C`est donc le site de Brasilia I qui va accueillir les conteneurs en provenance du Niger pour tous les documents de transit à destination de ce pays. Il est clair que le résultat ne va pas se faire attendre. Car, si déjà avec 1700 Km séparant le port d`Abidjan à Niamey, le trafic de marchandises qui tournait autour de 1500 tonnes par an a pu connaître une forte amélioration pour atteindre les 12000 tonnes pendant la période teste qui a duré environ un an, on peut donc affirmer sans crainte de se tromper que les autorités du Port d`Abidjan peuvent brillamment réussir leur mission qui est de rapprocher le plus possible le Niger d`Abidjan et capter des devises volatiles. Dans cette vision, il n`est pas à occulter que parmi les difficultés rencontrées tant par les clients nigériens que burkinabé du Paa se trouvent la sécurité, la distance et le stockage. Si lesdites difficultés ne peuvent disparaître sur un coup de baguette magique - le risque zéro n`étant pas de mise en ce genre d`opération -, le port d`Abidjan a mis en place ce que ses dirigeants ont appelé les solutions logistiques et technologiques plus connues sous le nom technique de Tracking de camion par assistance satellitaire. C`est un système de repérage et de géo localisation des camions et conteneurs en provenance des pays de l`hinterland. Grâce au système intégré des cartes du monde entier par Gps. Le système web couplé au Tracking permet de surveiller un navire à plus de 1800 Km d`Abidjan. Ce système, au dire du Dg du Port d`Abidjan, sera également couplé au Sygap Web et permettra aux chargeurs abonnés d`obtenir à partir de son numéro B/L (connaissement) la situation de sa marchandise, d`identifier le camion affecté au transport de la marchandise et son itinéraire jusqu`au magasin du chargeur. Cela, grâce aux capteurs logés au centre de contrôle au Port Autonome d`Abidjan et à la Douane qui est un autre pilier de l`économie ivoirienne et partenaire naturel du port. Parce que tous les pays du monde ont une cartographie numérique disponible sur la plate-forme portuaire. C`est-à-dire qu`à partir du port d`Abidjan et de la douane ivoirienne, tout camion qui a pour destination le Port d`Abidjan est suivi depuis son départ de son pays jusqu`à l`entrepôt à Abidjan. Et même si ce camion fait un détour pour une quelconque raison pour une destination que son ou ses détourneurs croient inconnue, son propriétaire a la possibilité de le localiser à partir de son bureau ou de son ordinateur portable, pourvu qu`il soit équipé de la puce émettrice que lui délivrera la direction du port d`Abidjan. Il en est de même pour le navire qui depuis le quai de départ quel que soit le pays d`où il provient, est suivi même en haute mer, à plus de 18000 Km d`Abidjan. Et ce n`est pas tout, ces innovations logistiques et technologiques comprennent l`affichage dynamique au profit des armateurs. Ce système permet de suivre le mouvement des navires, c`est-à-dire, tous les départs à partir de leur port et toutes les arrivées au Port d`Abidjan. Ce, par un système d`affichage consultable à tout moment, comme cela se fait dans les aéroports où tout le monde sait quel avion de quelle compagnie arrive à quelle heure ; et même l`heure de retard est affichée.
Mission satisfaisante à Ouaga et à Niamey
Quel est donc le secret de Marcel Gossio pour qu`avec tout ce matériel lourd déployé pour contenter les clients et faire revenir d`autres, les tarifs du Port d`Abidjan sont restés compétitifs ? " Nous devons tout mettre en œuvre pour maintenir les prix de nos prestations à un niveau compétitif, conformément aux engagements pris afin de préserver la compétitivité de notre corridor face aux ports concurrents ". Mystère et boule de gomme ! Dans tous les cas, les résultats sont satisfaisants et les clients eux-mêmes apprécient à sa juste valeur le travail qui est fait. Pour M. Abdul Razac représentant du ministre des Transports du Niger lors de la cérémonie de présentations des solutions logistiques et technologique qui s`est déroulée dans la soirée du samedi 5 décembre 2009 à l`hôtel Gawéyé, le projet de ferroutage vient à point nommé. Le ferroutage va leur permettre de lancer une offensive commerciale sur le voisin du sud qui n`est autre que le Nigéria. "Le projet ferroutage du port d`Abidjan va nous permettre de maintenir la qualité de nos prestations et à un coût raisonnable. Nous pourrons même, d`ici peu, ravitailler le nord du Nigéria". Si Abdul Razac peut jubiler, qu`en est-il du porte-parole des importateurs et exportateurs du Niger pour qui le ferroutage n`était qu`une simple vision des dirigeants du port d`Abidjan, voir un idéal pour les opérateurs économiques nigériens. " Nous avons pris ce projet pour une folie, tant il relevait de l`insurmontable pour nous. Voyez-vous, un port qui se trouve à 1700 Km de nous, on ne pouvait pas croire qu`il puisse nous ravitailler. Or le port d`Abidjan a réussi ce travail de titan en un rien de temps. Vouloir c`est pouvoir et je remercie la communauté portuaire d`Abidjan avec à sa tête le Dg Marcel Gossio qui ne cesse d`innover. Qu`est-ce qu`il nous réserve encore les années à venir ? Avec lui tout est désormais possible. " Pour M. Ousmane Guiro (Dg-Douanes Burkina Faso) " Sur le plan de l`administration douanière, nous avons décidé que des dispositions soient prises, pour que le travail se fasse avec célérité. Ensuite, nous avons le bureau de Ouaga gare qui ne s`occupe uniquement que des marchandises transportées par nos frères - une fois que les marchandises devraient être acheminées par route au Niger-, les transférer au niveau du bureau de Ouaga qui s`occupe uniquement du transit routier et de document de transit à destination du Niger. On a levé les entorses à notre réglementation. Puisque les Nigériens nous disent que les documents arrivent tardivement, nous avons mis un forfait pour les frais de travail supplémentaire ; pour que ce ne soit pas aussi un coût de plus pour nos amis nigériens. En tout état de cause, le Burkina Faso est partant pour le projet et c`est ensemble que nous devons réussir".
Dossier réalisé par Simplice Allard
(Envoyé spécial à Ouagadougou et à Niamey)
al08062317@yahoo.fr