Les étudiants de l’université de Bouaké sont confrontés à un autre problème. En plus des cours qui ne s’y déroulent pas régulièrement depuis 2002, il est aujourd’hui difficile pour un étudiant qui a terminé un cycle d’entrer en possession de son diplôme.
Konaté Zoumana, étudiant en licence d’Anglais a déjà fait les frais de ce qu’on pourrait qualifier de pénurie de diplômes à l’université de Bouaké. Admis à son examen de fin d’année depuis 2005, il lui est difficile de présenter un concours administratif. Parce qu’il n’a pas encore retiré son diplôme. Après plusieurs démarches auprès de la scolarité sur place à Bouaké, il s’est rendu à Abidjan. Pour en revenir bredouille : impossible de mettre la main sur son diplôme. Comme lui, beaucoup d’étudiants sont découragés quant à l’acquisition de leurs attestations de diplômes. « Je ne comprends rien à cette affaire. Il est difficile de composer dans cet établissement, parce qu’après la composition, c’est difficile d’entrer en possession de nos attestations de réussite. Cela fait plusieurs mois que je cours après mon attestation», se plaint Sanogo M., étudiant en sciences du langage et de la communication (Slc) dans cette université.
Dur d’obtenir son attestation
Les leaders syndicaux sont conscients du problème. « Nous avons trop de problèmes ici à l’université de Bouaké. Nous ne faisons pas de cours depuis juillet dernier, date à laquelle ont eu lieu les dernières compositions. Même quand on a les résultats, il est difficile de retirer les attestations de diplômes », nous a confié Konaté Moussa, responsable du comité des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Ceeci). Evoquant la question du retrait des diplômes, il scinde le problème en deux. Il y a le cas des étudiants admis en année supérieure avant la crise de 2002. Lorsque ces derniers font la demande de diplôme à Abidjan, aux dires de Konaté, «Il n’y a aucun problème, ils entrent en possession de leur attestation» Le hic apparaît lorsque l’étudiant a des crédits. Etant donné que l’administration, du fait de la guerre, n’a pu récupérer dans certaines Ufr, comme celles de communication, milieu et société (cms), les procès verbaux de délibération. Contrairement aux Ufr de sciences juridiques et économiques. Malheureusement, beaucoup d’étudiants aujourd’hui en possession de leur maîtrise ou licence sont confrontés à cette situation. Le cas le plus aisé est celui des apprenants qui ont rejoint les amphithéâtres en mars 2007. Ces derniers parviennent à obtenir leurs diplômes après tout de même plusieurs acrobaties. Car, il faut savoir compter avec la « mauvaise foi » de certains agents véreux qui demandent de l’argent. Un responsable de la scolarité nous a confié sous le sceau de l’anonymat qu’il faut verser 2.000 fcfa pour espérer voir avancer votre demande d’attestation. Des étudiants victimes le confirment. Ce que le leader syndical, Konaté, regrette c’est que la demande ne se fait qu’à Abidjan. Avant la crise, il était possible de retirer son attestation à Bouaké. Il souhaite donc qu’on revienne à l’ancienne procédure. Koné Gueu Hervé, un membre de la Fesci, critique la « lenteur dans la délivrance des attestations ». En outre, il évoque la question de la non-reconnaissance des diplômes obtenus à Bouaké depuis la relocalisation. « Aux dernières nouvelles, on constate qu’il s’agit d’une lenteur dans la délivrance des attestations provisoires. Il faut se rendre à Abidjan pour retirer une attestation provisoire d’un diplôme obtenu sur place à Bouaké. En plus, il nous revient le problème de la non-reconnaissance des diplômes obtenus à Bouaké. A la scolarité, M. Koné Ouamourou, nous dit qu’il n’est informé de rien », a rapporté Gueu Hervé. Koné Gueu Hervé trouve que la mauvaise gestion des Pv de délibérations est l’une des sources des difficultés de délivrance des attestations. Mais, Koné Ouamourou n’est pas tout à fait de cet avis. L’administratif lie en partie les difficultés de délivrance des attestations de diplôme à la guerre mais aussi à la méconnaissance des règles de délivrance par les étudiants. « Il faut que les étudiants sachent la liste des documents à fournir pour le retrait d’un diplôme », explique-t-il. Il cite pêle-mêle la carte d’étudiant en cours de validité ou une attestation à usage administratif universitaire tenant lieu de carte d’étudiant, un reçu d’inscription. L’étudiant qui a ses documents, doit se présenter lui-même à la scolarité pour faire la demande. S’il est empêché, il peut donner un mandat dûment légalisé à un tiers. Séance tenante, M. Koné a poliment rejeté une demande par un tiers sans procuration. La demande peut être déposée aussi bien à la scolarité de Bouaké qu’à Abidjan. Le responsable a tenu à faire la distinction entre le relevé de note, et l’attestation du diplôme. Le relevé de notes est délivré par les Unités de formation et de recherche (Ufr) alors que les diplômes sont délivrés par la scolarité. Pour obtenir un diplôme, il faut que le postulant présente les diplômes ou relevés de notes antérieurs. Ce sont ces exigences, selon Koné Ouamourou, qui rendent la procédure lente. Sinon, il reconnaît qu’ « en 24 heures ou 48 heures on doit pouvoir délivrer une attestation ». Il nous ajoute qu’un étudiant admis en Deug1 pour le Deug2 n’a pas besoin d’un diplôme mais plutôt d’un relevé de notes délivré par l’Ufr. Mais une fois qu’il aura le Deug 2, il lui faudra présenter son relevé de notes du Deug 1 et du Deug 2 à la scolarité pour se voir délivrer un diplôme de Deug2. Si ce même étudiant obtient une année plus tard la licence, c’est au vu du Deug 2 qu’on lui remettra son attestation. Enfin, en maîtrise, une fois admis, il devra présenter a priori la licence. Tout cela se fait après un double contrôle. Les taux de demandes de diplômes, selon lui, ont fortement regressé. Là où il y avait une quarantaine de demandes par jour avant la crise, on enregistre, selon M. Koné, à peine une dizaine. Hormis cette question de retrait de diplômes, les étudiants sont aussi confrontés à la question des cartes d’étudiants. « Depuis l’année universitaire 2005-2006, aucune carte d’étudiant n’a été délivrée », nous a rapporté le coordonnateur régional de la Fesci. Cela peut paraître anodin. Mais, des étudiants perdent la vie pour cette question de carte. Dans les hôpitaux publics, cette catégorie de citoyens ivoiriens a droit à une réduction de moitié sur les prestations médicales. Mais, cela se fait au vu de la carte d’étudiant. Des étudiants se sont vus refuser ce droit par manque de carte d’étudiant à jour. C’est le cas de Diabaté Siaka en maîtrise de sciences éco, décédé récemment au Chu de Bouaké.
Allah Kouamé à Bouaké
Konaté Zoumana, étudiant en licence d’Anglais a déjà fait les frais de ce qu’on pourrait qualifier de pénurie de diplômes à l’université de Bouaké. Admis à son examen de fin d’année depuis 2005, il lui est difficile de présenter un concours administratif. Parce qu’il n’a pas encore retiré son diplôme. Après plusieurs démarches auprès de la scolarité sur place à Bouaké, il s’est rendu à Abidjan. Pour en revenir bredouille : impossible de mettre la main sur son diplôme. Comme lui, beaucoup d’étudiants sont découragés quant à l’acquisition de leurs attestations de diplômes. « Je ne comprends rien à cette affaire. Il est difficile de composer dans cet établissement, parce qu’après la composition, c’est difficile d’entrer en possession de nos attestations de réussite. Cela fait plusieurs mois que je cours après mon attestation», se plaint Sanogo M., étudiant en sciences du langage et de la communication (Slc) dans cette université.
Dur d’obtenir son attestation
Les leaders syndicaux sont conscients du problème. « Nous avons trop de problèmes ici à l’université de Bouaké. Nous ne faisons pas de cours depuis juillet dernier, date à laquelle ont eu lieu les dernières compositions. Même quand on a les résultats, il est difficile de retirer les attestations de diplômes », nous a confié Konaté Moussa, responsable du comité des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Ceeci). Evoquant la question du retrait des diplômes, il scinde le problème en deux. Il y a le cas des étudiants admis en année supérieure avant la crise de 2002. Lorsque ces derniers font la demande de diplôme à Abidjan, aux dires de Konaté, «Il n’y a aucun problème, ils entrent en possession de leur attestation» Le hic apparaît lorsque l’étudiant a des crédits. Etant donné que l’administration, du fait de la guerre, n’a pu récupérer dans certaines Ufr, comme celles de communication, milieu et société (cms), les procès verbaux de délibération. Contrairement aux Ufr de sciences juridiques et économiques. Malheureusement, beaucoup d’étudiants aujourd’hui en possession de leur maîtrise ou licence sont confrontés à cette situation. Le cas le plus aisé est celui des apprenants qui ont rejoint les amphithéâtres en mars 2007. Ces derniers parviennent à obtenir leurs diplômes après tout de même plusieurs acrobaties. Car, il faut savoir compter avec la « mauvaise foi » de certains agents véreux qui demandent de l’argent. Un responsable de la scolarité nous a confié sous le sceau de l’anonymat qu’il faut verser 2.000 fcfa pour espérer voir avancer votre demande d’attestation. Des étudiants victimes le confirment. Ce que le leader syndical, Konaté, regrette c’est que la demande ne se fait qu’à Abidjan. Avant la crise, il était possible de retirer son attestation à Bouaké. Il souhaite donc qu’on revienne à l’ancienne procédure. Koné Gueu Hervé, un membre de la Fesci, critique la « lenteur dans la délivrance des attestations ». En outre, il évoque la question de la non-reconnaissance des diplômes obtenus à Bouaké depuis la relocalisation. « Aux dernières nouvelles, on constate qu’il s’agit d’une lenteur dans la délivrance des attestations provisoires. Il faut se rendre à Abidjan pour retirer une attestation provisoire d’un diplôme obtenu sur place à Bouaké. En plus, il nous revient le problème de la non-reconnaissance des diplômes obtenus à Bouaké. A la scolarité, M. Koné Ouamourou, nous dit qu’il n’est informé de rien », a rapporté Gueu Hervé. Koné Gueu Hervé trouve que la mauvaise gestion des Pv de délibérations est l’une des sources des difficultés de délivrance des attestations. Mais, Koné Ouamourou n’est pas tout à fait de cet avis. L’administratif lie en partie les difficultés de délivrance des attestations de diplôme à la guerre mais aussi à la méconnaissance des règles de délivrance par les étudiants. « Il faut que les étudiants sachent la liste des documents à fournir pour le retrait d’un diplôme », explique-t-il. Il cite pêle-mêle la carte d’étudiant en cours de validité ou une attestation à usage administratif universitaire tenant lieu de carte d’étudiant, un reçu d’inscription. L’étudiant qui a ses documents, doit se présenter lui-même à la scolarité pour faire la demande. S’il est empêché, il peut donner un mandat dûment légalisé à un tiers. Séance tenante, M. Koné a poliment rejeté une demande par un tiers sans procuration. La demande peut être déposée aussi bien à la scolarité de Bouaké qu’à Abidjan. Le responsable a tenu à faire la distinction entre le relevé de note, et l’attestation du diplôme. Le relevé de notes est délivré par les Unités de formation et de recherche (Ufr) alors que les diplômes sont délivrés par la scolarité. Pour obtenir un diplôme, il faut que le postulant présente les diplômes ou relevés de notes antérieurs. Ce sont ces exigences, selon Koné Ouamourou, qui rendent la procédure lente. Sinon, il reconnaît qu’ « en 24 heures ou 48 heures on doit pouvoir délivrer une attestation ». Il nous ajoute qu’un étudiant admis en Deug1 pour le Deug2 n’a pas besoin d’un diplôme mais plutôt d’un relevé de notes délivré par l’Ufr. Mais une fois qu’il aura le Deug 2, il lui faudra présenter son relevé de notes du Deug 1 et du Deug 2 à la scolarité pour se voir délivrer un diplôme de Deug2. Si ce même étudiant obtient une année plus tard la licence, c’est au vu du Deug 2 qu’on lui remettra son attestation. Enfin, en maîtrise, une fois admis, il devra présenter a priori la licence. Tout cela se fait après un double contrôle. Les taux de demandes de diplômes, selon lui, ont fortement regressé. Là où il y avait une quarantaine de demandes par jour avant la crise, on enregistre, selon M. Koné, à peine une dizaine. Hormis cette question de retrait de diplômes, les étudiants sont aussi confrontés à la question des cartes d’étudiants. « Depuis l’année universitaire 2005-2006, aucune carte d’étudiant n’a été délivrée », nous a rapporté le coordonnateur régional de la Fesci. Cela peut paraître anodin. Mais, des étudiants perdent la vie pour cette question de carte. Dans les hôpitaux publics, cette catégorie de citoyens ivoiriens a droit à une réduction de moitié sur les prestations médicales. Mais, cela se fait au vu de la carte d’étudiant. Des étudiants se sont vus refuser ce droit par manque de carte d’étudiant à jour. C’est le cas de Diabaté Siaka en maîtrise de sciences éco, décédé récemment au Chu de Bouaké.
Allah Kouamé à Bouaké