Deux cent cinquante milliards de Fcfa. C’est le montant des excédents des fonds islamiques dans les pays européens. A la faveur du premier forum de la finance islamique, les 11 et 12 janvier 2010, à Dakar, au Sénégal, le président Abdoulaye Wade n’a pas caché ses intentions quant à l’utilisation de ces fonds. Comme le rapporte le journal sénégalais, le Quotidien, Me Wade ne voudrait pas que ces sommes dorment dans les banques.
Ces fonds pourraient être utiles aux Petites et moyennes entreprises (Pme). Toute chose qui permettra aux structures de taille modeste de contourner les difficultés du système financier conventionnel. Le Président Wade explique: «Il n’y a pas de banques islamiques à qui les acteurs des Petites et moyennes entreprises pourraient s’adresser pour des financements. Il y a un grand vide à combler». La vision du chef de l’Etat sénégalais ne s’arrête pas là. Au-delà des petites sociétés, c’est tout un espace économique qui doit bénéficier des concours de la finance éthique. De ce point de vue, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), apparaît comme une zone à explorer. Car, le taux de pénétration des finances islamiques dans cet espace n’est que de 1%. Loin derrière les pays développés, où l’on compte plus de 300 banques islamiques, avec des ressources de 500.000 milliards de Fcfa. Pourtant, le marché ouest-africain ne manque pas d’attrait, avec près de 100 millions d’habitants. Pour le Président Wade, c’est comme si cette finance a tourné le dos à l’Afrique. La donne, selon lui, doit changer. Et la démarche doit être interactive. D’une part, le chef de l’Etat sénégalais souhaite que l’Uemoa ouvre ses portes à la finance éthique. A cet effet, il lance un appel aux experts, banquiers et chefs d’établissement financier «de démarginaliser l’espace monétaire en l’intégrant totalement dans l’univers de la finance islamique». D’autre part, il s’adresse aux investisseurs et institutions islamiques. Leur demandant de faire désormais attention à l’Uemoa, qui demeure un marché attractif, où le taux de bancarisation reste faible.
Au demeurant, il ne devrait pas y avoir de conflit entre la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) et les Banques islamiques, notamment la Banque islamique de développement (Bid). Me Wade préconise plutôt une coexistence, d’autant plus que, selon ses dires, les pays de l’Union ont besoin de la finance islamique pour financer leur développement économique. Répondant à ceux qui comparent la Bceao à la Bid, il dit que la démarcation est nette : « La motivation essentielle de la Bid, c’est la solidarité. Alors que celle de la Bceao, c’est de créer des profits. Malgré cette différence, on peut concevoir une complémentarité. C’est sous cet angle qu’il faut voir les choses ». D’ailleurs, le Président sénégalais confie qu’il y a quelque temps, ses pairs de l’Uemoa et lui ont engagé la réflexion sur la définition d’un cadre réglementaire favorable à l’arrivée des institutions financières islamiques.
Adama Koné
Ces fonds pourraient être utiles aux Petites et moyennes entreprises (Pme). Toute chose qui permettra aux structures de taille modeste de contourner les difficultés du système financier conventionnel. Le Président Wade explique: «Il n’y a pas de banques islamiques à qui les acteurs des Petites et moyennes entreprises pourraient s’adresser pour des financements. Il y a un grand vide à combler». La vision du chef de l’Etat sénégalais ne s’arrête pas là. Au-delà des petites sociétés, c’est tout un espace économique qui doit bénéficier des concours de la finance éthique. De ce point de vue, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), apparaît comme une zone à explorer. Car, le taux de pénétration des finances islamiques dans cet espace n’est que de 1%. Loin derrière les pays développés, où l’on compte plus de 300 banques islamiques, avec des ressources de 500.000 milliards de Fcfa. Pourtant, le marché ouest-africain ne manque pas d’attrait, avec près de 100 millions d’habitants. Pour le Président Wade, c’est comme si cette finance a tourné le dos à l’Afrique. La donne, selon lui, doit changer. Et la démarche doit être interactive. D’une part, le chef de l’Etat sénégalais souhaite que l’Uemoa ouvre ses portes à la finance éthique. A cet effet, il lance un appel aux experts, banquiers et chefs d’établissement financier «de démarginaliser l’espace monétaire en l’intégrant totalement dans l’univers de la finance islamique». D’autre part, il s’adresse aux investisseurs et institutions islamiques. Leur demandant de faire désormais attention à l’Uemoa, qui demeure un marché attractif, où le taux de bancarisation reste faible.
Au demeurant, il ne devrait pas y avoir de conflit entre la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) et les Banques islamiques, notamment la Banque islamique de développement (Bid). Me Wade préconise plutôt une coexistence, d’autant plus que, selon ses dires, les pays de l’Union ont besoin de la finance islamique pour financer leur développement économique. Répondant à ceux qui comparent la Bceao à la Bid, il dit que la démarcation est nette : « La motivation essentielle de la Bid, c’est la solidarité. Alors que celle de la Bceao, c’est de créer des profits. Malgré cette différence, on peut concevoir une complémentarité. C’est sous cet angle qu’il faut voir les choses ». D’ailleurs, le Président sénégalais confie qu’il y a quelque temps, ses pairs de l’Uemoa et lui ont engagé la réflexion sur la définition d’un cadre réglementaire favorable à l’arrivée des institutions financières islamiques.
Adama Koné