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Politique Publié le mercredi 20 janvier 2010 | Le Temps

Affaires "429 000 enrôlés", déclaration du ministre de l`Intérieur, Fesci … : Désiré Tagro crache ses vérités

Dans le cadre de son nouvel espace d`expression : “les petits déjeuners de Lmp”, la Coordination des communicateurs citoyens bénévoles pour le plébiscite du Président Laurent Gbagbo, a reçu hier matin, Désiré Tagro, ministre de l`Intérieur.

Invité à échanger avec la presse ivoirienne et internationale sur le thème: “La vision stratégisque et institutionnelle de la Côte d’Ivoire pour l’ère nouvelle selon le candidat Laurent Gbagbo” et sur l`actualité brûlante du moment (affaire des 429 000 enrôlés de Mambé), le ministre de l`Intérieur a clarifié sa démarche.

Affaire "429000 enrôlés en interne par Mambé"

A propos de cette affaire qui alimente les commentaires dans le pays, le ministre de l`Intérieur a confié ceci : "j`ai été clair dans ma déclaration. Je voudrais vous rassurer sur l`environnement de la déclaration". Sur l`opportunité de sa déclaration sur les antennes de la télévision 1ère chaîne, le vendredi 15 janvier dernier, le ministre Tagro reste ferme : " je crois que ma déclaration est plus que jamais opportune. Qu`est-ce que j`ai demandé ? On cherche à savoir ce qui s`est passé".

Mambé sous sa tutelle ?

"Je n`ai pas dit que je place la Cei sous ma tutelle. Ce n`est pas cela la question", a précisé le ministre Tagro. Rappelant que depuis longtemps, il est membre d`un parti politique (Fpi) qui a toujours lutté pour l`instauration d`une commission indépendante. " Quand on la réclamait, le Pdci-Rda n`en voulait pas et les élections étaient organisées par le ministère de l`Intérieur. C`est pour cela qu`il y a eu le boycotte actif en 1995 ". Précisant également que depuis que le Président Laurent Gbagbo est au pouvoir, les élections n`ont été organisées que par une commission électorale. Jamais par le ministère de l`Intérieur. En revanche, " tout le temps que le Pdci est resté au pouvoir, c`est le ministère de l`Intérieur qui a organisé les élections. Ce n`est donc pas à Mambé de dire que la Cei n`est pas sous la tutelle du ministère de l`Intérieur. Moi je le sais. C`est anti-constitutionnel. Mon parti a revendiqué cela et l`a obtenu". Selon lui, ce dont il s`agit, c`est qu`il y a des informations qui ont été données par la presse, faisant état de fraudes à la Cei. " Ce n`est donc pas l`indépendance de la Cei qui est en cause. C`est la moralité de celui qui anime cette institution qui est en cause et non son indépendance ". Désiré Tagro pense que normalement, la personne qui dirige cette commission, devrait bondir sur une enquête à l`effet de rétablir la vérité et le blanchir, dès l`annonce de cette affaire. Il pouvait dire : " pour me blanchir, je demande une enquête". "Au lieu de cela, il déclare qu`il ne démissionnera pas. Et il n`est pas sous la tutelle de Tagro. Ce n`est pas de cela qu`il s`agit. Je ne vais pas tomber dans le piège pour personnaliser le débat. Je veux, comme beaucoup d`Ivoiriens, savoir ce qui s`est passé. Plus que jamais, devant l`hystérie qui s`empare des uns et des autres, je suis déterminé à savoir ce qui s`est passé. Et quand je vais le savoir, je vais publier cela ".

Le Premier ministre a-t-il été informé de sa déclaration ?

Pour répondre à cette question, le conférencier a fait preuve de sérénité. "Je voudrais rappeler que je ne travaille pas de façon indisciplinée. Je travaille toujours dans le respect de ma hiérarchie. C`est ce que j`ai appris à l`école de l`administration. Je ne peux pas me lever et produire une déclaration. J`ai ordonné une enquête. Elles sont heureusement en train de se faire". Aussi déterminé à aller jusqu`au bout, Tagro prévient : " aucune menace, aucune manifestation de rue ne nous empêchera de savoir ce qui s`est passé à la Cei ". Parce qu`il pense que le fait même que le président de la Cei, lui seul ait pris sur lui et reconnait avoir fait des croisements, devrait suffire pour douter de sa moralité et savoir l`ampleur du dégât.

De la saisine du Procureur

A tous ceux qui ne comprennent pas pourquoi le ministre de l`Intérieur a saisi le Procureur de la République, il répond : "Ma déclaration dont j`ai eu l`autorisation, est faite pour informer les Ivoiriens qu`une enquête va être ouverte. Ce n`est pas nouveau qu`un citoyen saisisse le Procureur. C`est normal ! La police judiciaire n`a pas besoin d`être saisie. Elle peut se saisir elle-même. Le problème est de conférer la solennité à ma demande".
Pour lui, dès l`instant où Mambé reconnait cela, pour sa propre gouverne, le reste n`intéresse plus. "Nous voulons donc savoir qui sont ceux qui sont chargés de faire les croisements ? Pourquoi il fait des croisements ? Dans quel but il l`a fait ? Depuis quand il l`a fait ? Avec qui il l`a fait ? Il y a autant de questions dont nous souhaiterions avoir réponses ". Cependant, le ministre a le sentiment que des gens ne veulent pas que les Ivoiriens sachent la vérité sur cette affaire de fraudes. "Pourquoi des gens veulent qu`on ne sache pas ? Quelqu`un a-t-il intérêt à ce qu`on ne sache pas la vérité ? Le fait qu`ils ne veulent pas cela, nous emmène à vouloir savoir. Cela décuple notre énergie. Le débat n`est donc pas personnalisé. Faisons comme l`œil, quand il y a un bruit à côté que l`oreille entend, lui, il veut voir ce qui se passe".

De l`organisation des élections en Côte d`Ivoire

Faisant remarquer que la Cei est composée majoritairement d`opposants, le ministre Tagro Désiré a soutenu que c`est l`opposition qui organise les élections en Côte d`Ivoire. Confirmant que le Président Gbagbo a fait cette concession incroyable, pour avoir la paix. Car, "les opposants estimaient que les élections ne seront transparentes que si, eux, les organisent. Nous les voyons donc en train d`organiser les élections. Mais nous, nous voulons la transparence au profit de tous les candidats".

De sa défiance au Premier ministre

Sachant être attendu sur ce point, l`invité des communicateurs bénévoles a dit qu`il est membre d`un gouvernement. Et que jusque-là, sa démarche est " encadrée " par sa hiérarchie. " Si je veux défier le Premier ministre, je dépose ma démission. Je ne le défie pas", a-t-il indiqué. Se contentant de dire qu`il a fait une déclaration pour que les gens sachent ce qui se passe à la Cei et depuis quand ça se passe. "Maintenant quelle utilisation va être faite des résultats des enquêtes ? Certainement que je donnerai mon avis, mais ce n`est pas à moi qu`il faut poser cette question. J`ai reçu l`autorisation de faire cette déclaration pour que les Ivoiriens sachent qu`il se passe des choses à la Cei".

Du refus du Dg de la Sagem de se faire entendre

A ce sujet, le ministre estime que ce sont "des détails". "Même si c`était le cas, sachez qu`on peut refuser d`aller se faire entendre. Il y a une série de lois qui le protège. Il faut laisser l`enquête suivre son cours ".

De la supposée fraude à l`audience foraine à Issia

Face à ces accusations, le conférencier a expliqué qu`avec les fonds qu`ils ont collectés (lui et ses camarades du Fpi), sans faire de distinction, ils ont mis sur place un dispositif, pour donner les moyens à ceux de leurs concitoyens d`avoir leurs papiers. "Nous avons d`abord donné les timbre. Ensuite il faut les déplacer. Nous avons donc fait en sorte qu`ils aient les actes de naissance pour aller s`enrôler sur la liste électorale. Quand nous avons fait cela, le même Rhdp a fait une déclaration, qui n`a rien donné ", selon lui. Parce qu`ils ont saisi par écrit, le représentant du Sg de l`Onu à Abidjan, M. Choi. Qui a diligenté une enquête à Issia et qui en est revenu leur rendre compte. Pour dire qu`il n`y avait rien d`infractionnel dans ma démarche. "Eux-mêmes en ont fait. Mais ils en ont fait moins que moi. Comme nous l`avons fait à une échelle plus grande, ils ont estimé que nous avons fraudé. Si c`était à refaire, nous le referions".

Pourquoi une brigade de femmes ?

" La présence des femmes n`est pas quelque chose de nouveau ", a dit le ministre de l`Intérieur. Informant que dans le paysage politique ivoirien, les femmes sont à la Police depuis plus de 6 ans. Ce qui l`est, c`est une brigade essentiellement composée de femmes. " J`ai dit que notre Constitution prescrit de ne faire aucune ségrégation. Les femmes qui sont à la police, sont des policiers. De la même manière que les hommes qui sont à la police. Si cette Brigade était composée d`hommes, personne n`aurait posé de question".

Qu`est-ce qu`elle apporte de nouveau ?

"Ce n`est pas un corps. Le corps, c`est celui de la police". Pour le ministre de tutelle, cette brigade vient "appuyer" les agents qui règlent la circulation. Parce que ces agents qui sont dans des positions statiques, ne voient pas souvent d`où vient le problème qui crée l`embouteillage. " Mais c`est tout ce qu`ils peuvent faire. Etant à pieds, ils ne peuvent aller régler ce qu`il y a comme problème. Ce qui perd beaucoup de temps dans les embouteillages. Il y a même des conséquences économiques. Certains sont en retard sur leurs affaires. Quand d`autres perdent leur travail ". Par ailleurs, le ministre a fait remarquer que la police est en train de se mettre en kaki. Tenue ordinaire des policiers. " Et cette Brigade ne travaille pas en treillis qui est une tenue de combat. Cette situation de moitié-kaki, moitié-treillis est même à l`image du pays qui est dans une situation de ni paix, ni guerre".

De l`armement des policiers

"Les femmes de cette brigade sont armées et il faut tester cela", a conseillé le conférencier. "Seulement qu`elles n`ont pas appris à tirer à moto. Mais maintenant qu`elles sont sur le terrain, elles sont en train de l`apprendre. Si vous observez bien, il y en a qui portent des révolvers et non des pistolets ". A la question de savoir pourquoi certains policiers n`ont pas d`armes ? Le ministre répond : "nous sommes sous embargo depuis 2004. C`est un embargo bizarre. Parce qu`il encourage ce qui ne doit pas l`être. Nous avons demandé au Sg de l`Onu par le biais de son représentant à Abidjan, pour demander qu`on applique ce qui est logique ". Qui est que les policiers ne règlent pas la circulation avec des kalachnikovs, qui sont des armes d`assaut. "Il faudrait donc qu`on lève, ne serait-ce qu`une partie de cet embargo, pour qu`on puisse doter la police et la gendarmerie qui ont besoin d`armes, pour le travail dans les normes qu`autorisent les normes internationales ", dit-il avoir plaidé. "Malheureusement, les auteurs des embargos ne cherchent pas à comprendre. Individuellement ils comprennent, mais disent autre chose quand ils siègent. C`est ce qui explique qu`une partie des autres corps n’est pas armée".

Fesci

A propos de la crise qui secoue la Fesci, le ministre a informé pour dire ceci : " C`est le Secrétaire général sortant qui convoque le Congrès. Il l`a fait. Nous avons respecté les textes de la Fesci. Pour le reste, nous parlons avec tout le monde. Et nous parviendrons à les faire revenir à la raison. Les dissidences ne datent pas de maintenant. Mais après, la République finit par les absorber. Nous continuons de parler avec tout le monde et nous parviendrons à un bon résultat ".

Frimo K. Djipro
koukoudf@yahoo.fr
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