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Politique Publié le mercredi 20 janvier 2010 | Le Nouveau Réveil

Toc-Toc /Par Issiaka Konaté (Londres Royaume Uni) : Célébrer le cinquantenaire de notre pays avec un président non élu ?

Notre pays, la Côte d'Ivoire va très mal à ce jour ! Il n'y a pas de guerre mais un sentiment de ni paix ni guerre ! Notre République est en panne sèche et tout le monde est fatigué de cette situation, mais personne ne semble vouloir réagir par peur de se faire accuser de déstabilisateur ou autre. En tant qu'Ivoirien, observateur de la vie politique et très engagé pour notre pays, je voudrais apporter ma modeste contribution à tous les efforts, feints ou réels pour sortir notre pays de cette impasse.

J'appartiens à une génération qui a été la toute dernière à voir les années de gloire de notre pays ! Je connais les Bus spéciaux ou les Cars d'Etudiants, les bourses, les cités d'Etudiants respectables, les internats dans les écoles ou Lycées ! J'ai connu ces années où la carte d'étudiants était un atout majeur pour gagner le cœur des jeunes filles. A cette époque, chacun était fier d'être étudiant, élève ou simplement Ivoirien ! On acceptait les autres frères africains avec beaucoup d'amour et cela n'enlevait rien à la dynamique de notre pays et son espoir de développement.

Je vais tout de suite vous rassurer : il y avait de la corruption comme dans toutes les sociétés africaines d'après les Indépendances, à l'école, au niveau de certains services mais chacun avait une certaine possibilité d'avancer et d'évoluer ! Nous, malgré nos origines modestes, nous avions pu avoir une place d'abord à l'Internat au lycée de Divo, ensuite une chambre à la Cité Universitaire d'Abobo, une bourse d'étudiants très acceptable avec tous les atouts comme les tickets de restaurant universitaires !

Sur le plan politique, le parti unique aussi curieux que cela puisse paraître, ne mettait absolument pas fin à toutes les libertés ! En tout cas, nous élèves et étudiants, malgré un système très contrôlé, arrivions à obtenir ce que nous voulions ! Il y avait des élections quand elles devaient avoir lieu ! On pouvait se poser des questions sur les pourcentages du parti au pouvoir, mais l'issue générale semblait refléter le clivage politique national. Le président Houphouët gagnait et on avait de larges gouvernements avec des ministres issus de chaque région de notre pays.

A partir de 1990, dans notre pays après des marches et des marches, des contestations et des contestations, nous parvenions au Multipartisme avec son lot de débordements de toutes sortes :

des journaux édités et alimentés par des " journalistes-militants ", des casses et des violences de toutes sortes avec pour point focalisateur, un homme de " gauche ", Laurent Gbagbo ! Le camarade Laurent disait avoir toutes les solutions pour nos écoles et notre pays ! Je me souviens encore d'un meeting à la cité Universitaire de Yopougon, autorisé par le gouvernement de l'époque ! Tous coincés dans le réfectoire, on a écouté le camarade Laurent nous demander d'aller revendiquer de nous-mêmes si nous voulions des augmentations de nos bourses ! Eux les députés avaient lutté pour leurs salaires revus à la hausse et si nous voulions la même chose, nous devions nous battre pour cela. A ce moment précis, j'ai décidé de quitter la salle avec un ami qui vit encore, et qui me rappelait cette histoire (en plus de tout ce qui s'est dit ce jour) la semaine dernière. Ce qui nous a surpris ce jour, ce n'est point cette incitation indirecte à poursuivre nos mouvements, mais cette sorte d'égoïsme latent ! Chers Ivoiriens, chers frères et chères sœurs, je ne vous ferai pas l'injure de vous rappeler tous les évènements malheureux qu'a connus notre pays depuis ce jour, jusqu'à la fatidique date de Décembre 1999 avec le coup d'Etat et ensuite en 2000 avec l'arrivée calamiteuse de M. Laurent Gbagbo au pouvoir ! Presque 10 ans plus tard, où en sommes- nous ? Combien d'écoles en plus, combien d'universités en plus ? Combien d'hôpitaux et de routes en plus et surtout combien de morts en plus ? Mais toujours pas d'élections ! Chaque Ivoirien doit se poser cette question fondamentale avant de se réfugier dans sa chapelle politique : Qu'a apporté le pouvoir FPI à notre pays en 10 ans de pouvoir ?

Je vois certains me répondre que notre vision est injuste et que la guerre a tout arrêté ! Mais peut-on honnêtement penser que la guerre seule puisse expliquer cette décomposition de notre société ? La guerre peut-elle répondre à toutes ces questions de rendez-vous manqués avec les défis du nouveau siècle ? La débauche, la consécration des extrémistes et l'évolution alarmante des personnes rejetées par notre système éducatif, et qui incarnent la nouvelle Côte d'Ivoire ?

Toutes ces choses peuvent-elles être liées à la guerre ? Comment peut-on avoir le temps de construire des palais, de grandes maisons, et ne point avoir le temps de construire des écoles, des hôpitaux ? Comment peut-on avoir le temps et les ressources pour acheter autant d'armes, et ne pas être à mesure de financer des élections ?

A mon niveau, je pense que notre pays a besoin d'élections et au plus vite ! Chaque Ivoirien avant de faire campagne pour quelque candidat que ce soit, doit comprendre qu'il n'y a pas plus grande dictature qu'une absence d'élections dans un pays ! Les élections sont la base de toute démocratie réelle, et se cramponner au pouvoir sans élection est contraire à tout principe démocratique. Notre pays doit chercher une nouvelle dynamique de tous ses fils et filles : créer un ordre citoyen nouveau en faveur des élections ! L'actualité en dit plus sur tout ce qui se trame à l'ombre. Nous avons, à ce jour, plus d'électeurs que pendant la fameuse élection qui aurait envoyé M. Gbagbo aux affaires. Dans tous les pays du monde, il y a une date limite pour s'inscrire sur les listes électorales et on ne peut en aucun cas indéfiniment reporter les élections sous prétexte que TOUS les Ivoiriens soient inscrits sur ces listes. Il faut aller aux élections avec les listes déjà validées, c'est aussi cela la vraie démocratie.

Notre opposition doit cesser de participer aux réunions du CPC qui, à n'y prendre garde, est en train au fil des années de légitimer le pouvoir actuel.

En mon sens, il faut aussi que l'opposition rappelle tous ses ministres du gouvernement si une fois encore la date des élections venait à être repoussée ! Notre pays ne peut pas continuer quand chacun se refugie derrière les avantages matériels liés à sa fonction, et accepte implicitement de faire partie de cette grande combine. Il y a plus à voir : l'avenir de millions d'Ivoiriens est en train de prendre un retard indéterminé à cause des intérêts égoïstes des uns et des autres. Si notre opposition continue sur cette lancée alors elle accepte d'être co- responsable des malheurs du peuple et de notre pays ! Ceci est absolument évident et notre opposition a le devoir de s'opposer. Nous avons également le devoir de soutenir le président de la CEI car cet organisme doit rester neutre.

Au fil des années, la solidarité de notre pays a laissé place à une jeunesse divisée, un peuple divisé, des politiques divisés sans aucune chance d'une action coordonnée pour notre pays ! Il faut créer un ordre citoyen nouveau qui va se fixer pour objectif de réunir au sein du même groupe Tous les Ivoiriens et Ivoiriennes qui sont en faveur d'une élection dans notre pays, et agir en mettant la pression afin que dans les trois mois à venir, nous puissions avoir des élections ouvertes et démocratiques dans notre pays. Tous ceux qui disent aimer notre pays doivent pouvoir adhérer à cela car le temps presse et l'état actuel de la Côte d'Ivoire nous interpelle tous.

Célébrer le Cinquantenaire de notre pays avec un président non élu est la preuve du recul de notre société et de l'inutilité des Indépendances des anciennes colonies.

Après 50 ans d'existence, notre pays ne peut et ne doit pas se retrouver encore en train de lutter pour des élections. Ouf ! J'ai pu tout vous dire, en tout cas ce que je pense, en toute sincérité, en ce moment à l'ombre de toute scélératesse !
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