Contrairement à ses adversaires, M. Gbagbo, candidat à sa propre succession à l’élection présidentielle, a mis sur le marché un livre programme. Que projette-t-il pour le redémarrage des activités maritimes et portuaires ?
A voir la promotion du livre programme de M.Gbagbo, le candidat de la Majorité présidentielle, intitulé « Côte d’Ivoire bâtir la paix sur la démocratie et la prospérité », l’on pourrait pousser un ouf de soulagement. Simplement, pour cette idée originale de publier un livre programme. Tant ses adversaires ont familiarisé le peuple à n’écouter qu’une partie de leur programme dans les meetings, les conférences de presse... Le candidat Gbagbo a voulu se mettre au dessus de la mêlée. Mais la tâche est lourde, car la lecture ne fait pas partie des habitudes des Ivoiriens. Est-ce la raison pour laquelle les commissions de son bord, mises en place pour réfléchir et proposer des réformes dans les différents secteurs d’activités, ont survolé les maux qui minent la société ivoirienne. Limitant ainsi le sens et la portée du livre programme, dont leurs rapports finaux devraient servir à la rédaction. Entre autres maux, citons la corruption. Surtout, dans le domaine portuaire. une gangrène dans la mesure où après les policiers qui mendient au nez et à la barbe de tous, les portuaires font de plus en plus parler d’eux.
L’appel de Barack Obama
En effet, profitant de son séjour en terre ghanéenne le 11 juillet 2009, Barack Obama, premier président noir de l’histoire du pays le plus puissant du monde a montré l’intérêt que son gouvernement porte à la ‘’Bonne Gouvernance’’ dans les secteurs d’activités de la société africaine en général. « Le développement dépend de la bonne gouvernance. C’est l’ingrédient qui fait défaut dans beaucoup trop de pays depuis bien trop longtemps. C’est le changement qui peut déverrouiller les potentialités de l’Afrique. Enfin, c’est une responsabilité dont seuls les Africains peuvent s’acquitter », avait-il conseillé comme remède, pour le repositionnement économique du continent noir. C’est bien le Ghana, pays qui a profité de la crise politico-militaire en Côte d’Ivoire en terme de desserte portuaire et qui a développé ses infrastructures portuaires que le Président des Etats-Unis a choisi pour stigmatiser des pratiques qui compromettent le progrès en Afrique. Du moins en ce qui concerne la bonne gouvernance. « Aucune entreprise ne veut investir dans un pays où le gouvernement se taille au départ une part de 20 %, ou dans lequel le chef de l’autorité portuaire est corrompu », avait-il prévenu. A la vérité, tout le monde sait que si le Ghana ne respectait pas les critères exigés par l’administration Barack Obama, celui-ci ne se serait pas rendu dans ce pays pour vanter ses performances au niveau politique et économique. Le président américain reconnaît ainsi le rôle que joue un port dans le bien-être des populations. Créer des richesses et réduire la pauvreté dans un environnement débarrassé de la corruption. La question de la bonne gouvernance portuaire en Afrique telle que soulevée par le président des Etats-Unis ne relève pas des médisances internes qui font croire que toute critique est forcement le début d’un complot. Que se passe -t-il réellement dans les ports ivoiriens ?
Les ports et la corruption
Après un tel discours, qui se présente comme une stratégie pour mener à bien la bonne gouvernance portuaire, le président ivoirien à sa propre succession a dévoilé ses grandes ambitions pour les ports d’Abidjan et de San pedro. Les pages 90, 91 et 92 du livre programme sont consacrées au « développement des capacités » desdits ports. Parlant du port d’Abidjan, il révèle que, « notre objectif est de réaliser un trafic annuel de plus de 30 millions de tonnes à l’horizon 2015. C’est le but de modernisation du port de pêche…et l’extension des activités portuaires sur le site de l’île Boulay, où sera construit un terminal à conteneurs », est-il écrit dans l’avant dernier paragraphe de la page 91. Mais que valent de nobles ambitions, sans personnes ressources ? Le port d’Abidjan est-il géré au bénéfice des caisses de l’Etat ivoirien ? Rien ne laisse répondre par l’affirmative. En effet, depuis le déversement des déchets toxiques à Abidjan en août 2006, le Port Autonome d’Abidjan (PAA), n’a plus de conseil d’administration. Faisant d’elle une entreprise hybride. Transformer en un espace politico-financier, c’est à ‘’juste’’ titre que les rouages de passation des marchés publics, dispositions qui stipulent qu’un marché de plus de 5 millions doit passer par avis d’appel d’offres sont balayés du revers de la main. C’est entre autres exemples, le cas de Sea Invest, cette société Belge qui gère le quai minéralier du PAA. Le patron dudit port répondant aux questions des journalistes avait reconnu que cette concession n’avait pas fait office d’appel à candidature. Partant, l’une des graves omissions de ce livre programme demeure « le retour du Conseil d’administration » dudit port. Mais son auteur reconnaît lui-même à la page 121 que, « malgré l’existence d’un code des investissements privés incitatif, l’environnement des affaires n’est pas très favorable au développement industrielle. Le marché financier est étroit et rigide. L’insécurité judiciaire malgré le code OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires/ Ndlr) demeure une préoccupation » peut-on lire. A propos du code OHADA qui demeure une ‘’préoccupation’’ pour l’auteur, force est de noter que l’absence de conseil d’administration au PAA, est en elle-même une violation dudit code. Une réglementation qui revendique l’amélioration de l’environnement juridique et judiciaire des entreprises afin de sécuriser les investissements des opérateurs économiques.
Au diable les activités maritimes et portuaires !
A la vérité, si M. Gbagbo candidat, reconnaît les difficultés du secteur des affaires, il n’en demeure pas moins qu’aucune disposition réaliste dans son livre ne prévoit son réaménagement. Par ailleurs, à la même page, il soutient que, « …toutes ces contraintes sont encore plus sévères pour les PME/PMI qui souffrent par ailleurs du manque de possibilités de financement » En réalité, les PME/PMI, dont parle l’auteur, ne manquent pas forcément de possibilités de financement. Mais elles sont désabusées par les attitudes malsaines des autorités portuaires. Contraintes pour la plupart à fondre comme du beurre au soleil, elles voient en l’organisation des ‘’Etats généraux de la mer’’ leur salut.
Les Etats généraux de la mer incontournables
Initialement programmées pour le mois de septembre dernier, les assises des Etats généraux de ont été reportées au 22 octobre, avant d’être repoussées au 28 du même mois. Date à laquelle elles n’ont pas pu se tenir pour des raisons officiellement non encore élucidées. Mais des sources introduites dans le secret des dieux, révèlent qu’elles pourraient se tenir dans la dernière semaine de janvier 2010. En effet, ces assises devraient passer au peigne fin toutes les difficultés auxquelles est confronté le secteur privé maritime. Les experts auraient pu diagnostiquer les maux qui minent le secteur. Et lui prescrire des remèdes appropriés. Non sans établir une vision commune à l’horizon 2030. C’était une occasion pour eux de panser les plaies d’un secteur d’activité vaste comme celui-ci, qui malheureusement manque d’harmonisation. Les PME/PMI attendent de ces assises, des résolutions simples, claires, réellement adaptées à leurs besoins économiques. Mais les multiples reports d’une telle rencontre sont révélateurs de la pagaille qui sévit sur les plates-formes portuaires ivoiriennes. Bien dommage quand les ports qui devraient créer des emplois et des richesses sont utilisés à d’autres fins. Mais il ne faut pas s’y tromper, « Aucun pays ne peut créer de richesse si ses dirigeants exploitent l’économie pour s’enrichir personnellement », a prévenu Barack Obama.
YENON R Assi
A voir la promotion du livre programme de M.Gbagbo, le candidat de la Majorité présidentielle, intitulé « Côte d’Ivoire bâtir la paix sur la démocratie et la prospérité », l’on pourrait pousser un ouf de soulagement. Simplement, pour cette idée originale de publier un livre programme. Tant ses adversaires ont familiarisé le peuple à n’écouter qu’une partie de leur programme dans les meetings, les conférences de presse... Le candidat Gbagbo a voulu se mettre au dessus de la mêlée. Mais la tâche est lourde, car la lecture ne fait pas partie des habitudes des Ivoiriens. Est-ce la raison pour laquelle les commissions de son bord, mises en place pour réfléchir et proposer des réformes dans les différents secteurs d’activités, ont survolé les maux qui minent la société ivoirienne. Limitant ainsi le sens et la portée du livre programme, dont leurs rapports finaux devraient servir à la rédaction. Entre autres maux, citons la corruption. Surtout, dans le domaine portuaire. une gangrène dans la mesure où après les policiers qui mendient au nez et à la barbe de tous, les portuaires font de plus en plus parler d’eux.
L’appel de Barack Obama
En effet, profitant de son séjour en terre ghanéenne le 11 juillet 2009, Barack Obama, premier président noir de l’histoire du pays le plus puissant du monde a montré l’intérêt que son gouvernement porte à la ‘’Bonne Gouvernance’’ dans les secteurs d’activités de la société africaine en général. « Le développement dépend de la bonne gouvernance. C’est l’ingrédient qui fait défaut dans beaucoup trop de pays depuis bien trop longtemps. C’est le changement qui peut déverrouiller les potentialités de l’Afrique. Enfin, c’est une responsabilité dont seuls les Africains peuvent s’acquitter », avait-il conseillé comme remède, pour le repositionnement économique du continent noir. C’est bien le Ghana, pays qui a profité de la crise politico-militaire en Côte d’Ivoire en terme de desserte portuaire et qui a développé ses infrastructures portuaires que le Président des Etats-Unis a choisi pour stigmatiser des pratiques qui compromettent le progrès en Afrique. Du moins en ce qui concerne la bonne gouvernance. « Aucune entreprise ne veut investir dans un pays où le gouvernement se taille au départ une part de 20 %, ou dans lequel le chef de l’autorité portuaire est corrompu », avait-il prévenu. A la vérité, tout le monde sait que si le Ghana ne respectait pas les critères exigés par l’administration Barack Obama, celui-ci ne se serait pas rendu dans ce pays pour vanter ses performances au niveau politique et économique. Le président américain reconnaît ainsi le rôle que joue un port dans le bien-être des populations. Créer des richesses et réduire la pauvreté dans un environnement débarrassé de la corruption. La question de la bonne gouvernance portuaire en Afrique telle que soulevée par le président des Etats-Unis ne relève pas des médisances internes qui font croire que toute critique est forcement le début d’un complot. Que se passe -t-il réellement dans les ports ivoiriens ?
Les ports et la corruption
Après un tel discours, qui se présente comme une stratégie pour mener à bien la bonne gouvernance portuaire, le président ivoirien à sa propre succession a dévoilé ses grandes ambitions pour les ports d’Abidjan et de San pedro. Les pages 90, 91 et 92 du livre programme sont consacrées au « développement des capacités » desdits ports. Parlant du port d’Abidjan, il révèle que, « notre objectif est de réaliser un trafic annuel de plus de 30 millions de tonnes à l’horizon 2015. C’est le but de modernisation du port de pêche…et l’extension des activités portuaires sur le site de l’île Boulay, où sera construit un terminal à conteneurs », est-il écrit dans l’avant dernier paragraphe de la page 91. Mais que valent de nobles ambitions, sans personnes ressources ? Le port d’Abidjan est-il géré au bénéfice des caisses de l’Etat ivoirien ? Rien ne laisse répondre par l’affirmative. En effet, depuis le déversement des déchets toxiques à Abidjan en août 2006, le Port Autonome d’Abidjan (PAA), n’a plus de conseil d’administration. Faisant d’elle une entreprise hybride. Transformer en un espace politico-financier, c’est à ‘’juste’’ titre que les rouages de passation des marchés publics, dispositions qui stipulent qu’un marché de plus de 5 millions doit passer par avis d’appel d’offres sont balayés du revers de la main. C’est entre autres exemples, le cas de Sea Invest, cette société Belge qui gère le quai minéralier du PAA. Le patron dudit port répondant aux questions des journalistes avait reconnu que cette concession n’avait pas fait office d’appel à candidature. Partant, l’une des graves omissions de ce livre programme demeure « le retour du Conseil d’administration » dudit port. Mais son auteur reconnaît lui-même à la page 121 que, « malgré l’existence d’un code des investissements privés incitatif, l’environnement des affaires n’est pas très favorable au développement industrielle. Le marché financier est étroit et rigide. L’insécurité judiciaire malgré le code OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires/ Ndlr) demeure une préoccupation » peut-on lire. A propos du code OHADA qui demeure une ‘’préoccupation’’ pour l’auteur, force est de noter que l’absence de conseil d’administration au PAA, est en elle-même une violation dudit code. Une réglementation qui revendique l’amélioration de l’environnement juridique et judiciaire des entreprises afin de sécuriser les investissements des opérateurs économiques.
Au diable les activités maritimes et portuaires !
A la vérité, si M. Gbagbo candidat, reconnaît les difficultés du secteur des affaires, il n’en demeure pas moins qu’aucune disposition réaliste dans son livre ne prévoit son réaménagement. Par ailleurs, à la même page, il soutient que, « …toutes ces contraintes sont encore plus sévères pour les PME/PMI qui souffrent par ailleurs du manque de possibilités de financement » En réalité, les PME/PMI, dont parle l’auteur, ne manquent pas forcément de possibilités de financement. Mais elles sont désabusées par les attitudes malsaines des autorités portuaires. Contraintes pour la plupart à fondre comme du beurre au soleil, elles voient en l’organisation des ‘’Etats généraux de la mer’’ leur salut.
Les Etats généraux de la mer incontournables
Initialement programmées pour le mois de septembre dernier, les assises des Etats généraux de ont été reportées au 22 octobre, avant d’être repoussées au 28 du même mois. Date à laquelle elles n’ont pas pu se tenir pour des raisons officiellement non encore élucidées. Mais des sources introduites dans le secret des dieux, révèlent qu’elles pourraient se tenir dans la dernière semaine de janvier 2010. En effet, ces assises devraient passer au peigne fin toutes les difficultés auxquelles est confronté le secteur privé maritime. Les experts auraient pu diagnostiquer les maux qui minent le secteur. Et lui prescrire des remèdes appropriés. Non sans établir une vision commune à l’horizon 2030. C’était une occasion pour eux de panser les plaies d’un secteur d’activité vaste comme celui-ci, qui malheureusement manque d’harmonisation. Les PME/PMI attendent de ces assises, des résolutions simples, claires, réellement adaptées à leurs besoins économiques. Mais les multiples reports d’une telle rencontre sont révélateurs de la pagaille qui sévit sur les plates-formes portuaires ivoiriennes. Bien dommage quand les ports qui devraient créer des emplois et des richesses sont utilisés à d’autres fins. Mais il ne faut pas s’y tromper, « Aucun pays ne peut créer de richesse si ses dirigeants exploitent l’économie pour s’enrichir personnellement », a prévenu Barack Obama.
YENON R Assi