La perspective économique pour l’ensemble du continent reste incertaine et la relance dépendra en grande partie de la demande pour ses principaux produits d’exportation.
La vidéoconférence organisée depuis Paris, le jeudi, 21 janvier dernier par la Banque Mondiale sur le thème "perspectives économiques mondiales 2010 : crise, financement et croissance" a livré les secrets du rapport de l’institution sur l’avenir de la croissance et les chances de financements des pays africains. Ce rapport, gardé confidentiel jusqu’à ce jour a été présenté par Andrew Burns, co-auteur et économiste principal au département de la recherche à la Banque Mondiale. Des journalistes de 10 pays Africains francophones étaient donc en direct avec Paris et Washington pour suivre cette conférence et échanger avec l’expert. Selon ce rapport, l’investissement étranger direct (IED) en Afrique subsaharienne a reculé de 19% en 2009. Aussi, le continent devrait-il enregistrer une faible croissance, avec un tassement de la croissance de la production, à 3,8% en 2010 et 4,6% en 2011. Les perspectives de la région restent incertaines et suspendues à la demande des principaux marchés d’exportation. Parmi les multiples raisons de ces prévisions peu encourageantes, il y a l’incertitude liée à la réaction des investisseurs face à la reprise de l’activité économique, mais aussi le durcissement des conditions de financement qui se profile à l’horizon avec l’augmentation généralisée de l’aversion pour le risque. Au niveau de la Côte d’Ivoire, les perspectives de croissance prévues par le gouvernement ont été confirmées par le représentant de la Banque Mondial, avec une prévision de croissance de 4,1% en 2010 et 4,7 pour 2011. Les atouts qui vont jouer en faveur de la Côte d’Ivoire pour les années à venir seront liés à la capacité de ce pays à lutter contre les fléaux tels que la corruption, la précarité de l’environnement des affaires et la protection du pays contre la volatilité excessive des marchés financiers. La reprise économique ne devrait pas enrailler, du moins dans les deux années à venir, le chômage dans les pays comme la Côte d’Ivoire. Et les envois de fonds des émigrés ne risquent pas de trouver aussitôt son niveau d’avant crise. Il en est de même pour l’aide publique au développement. Bien que les prix des produits agricoles aient baissé de 22% par rapport aux sommets atteints en juin 2008, ils restent néanmoins près de deux fois plus élevés que les niveaux les plus bas atteints au début de la décennie. Il y a donc tout lieu de penser que de nombreux ménages de la région consacrent une plus grande partie de leur revenu à l’alimentation qu’il y a dix ans, ou, vont tout simplement réduire leur consommation alimentaire. Aussi, une flambée des prix du riz et des autres denrées alimentaires sont à exclure, selon les prévisions de la banque. Le montant total des besoins de financement extérieur des pays d’Afrique subsaharienne restera élevé en 2011, à hauteur de 11,7% du PIB, la dette exigible représentant 6,5%. Les pays IDA (très pauvres) dont la plupart se trouvent en Afrique subsaharienne, pourraient avoir besoin de 35 à 50 milliards de dollars de ressources supplémentaires pour maintenir les programmes existants. Le PIB par habitant a diminué de 0,8% en 2009 et la pauvreté devrait sensiblement reculer d’ici 2015, lorsque 38% de la population de l’Afrique subsaharienne, soit 366 millions de personnes, vivront avec moins de 1,25 dollar par jour. L’objectif de réduction de la pauvreté, quant à lui, ne sera pas atteint d’ici 2020.
Par Sanogo Zoumanan
zoumanan.sanogo@jde-ci.com
La vidéoconférence organisée depuis Paris, le jeudi, 21 janvier dernier par la Banque Mondiale sur le thème "perspectives économiques mondiales 2010 : crise, financement et croissance" a livré les secrets du rapport de l’institution sur l’avenir de la croissance et les chances de financements des pays africains. Ce rapport, gardé confidentiel jusqu’à ce jour a été présenté par Andrew Burns, co-auteur et économiste principal au département de la recherche à la Banque Mondiale. Des journalistes de 10 pays Africains francophones étaient donc en direct avec Paris et Washington pour suivre cette conférence et échanger avec l’expert. Selon ce rapport, l’investissement étranger direct (IED) en Afrique subsaharienne a reculé de 19% en 2009. Aussi, le continent devrait-il enregistrer une faible croissance, avec un tassement de la croissance de la production, à 3,8% en 2010 et 4,6% en 2011. Les perspectives de la région restent incertaines et suspendues à la demande des principaux marchés d’exportation. Parmi les multiples raisons de ces prévisions peu encourageantes, il y a l’incertitude liée à la réaction des investisseurs face à la reprise de l’activité économique, mais aussi le durcissement des conditions de financement qui se profile à l’horizon avec l’augmentation généralisée de l’aversion pour le risque. Au niveau de la Côte d’Ivoire, les perspectives de croissance prévues par le gouvernement ont été confirmées par le représentant de la Banque Mondial, avec une prévision de croissance de 4,1% en 2010 et 4,7 pour 2011. Les atouts qui vont jouer en faveur de la Côte d’Ivoire pour les années à venir seront liés à la capacité de ce pays à lutter contre les fléaux tels que la corruption, la précarité de l’environnement des affaires et la protection du pays contre la volatilité excessive des marchés financiers. La reprise économique ne devrait pas enrailler, du moins dans les deux années à venir, le chômage dans les pays comme la Côte d’Ivoire. Et les envois de fonds des émigrés ne risquent pas de trouver aussitôt son niveau d’avant crise. Il en est de même pour l’aide publique au développement. Bien que les prix des produits agricoles aient baissé de 22% par rapport aux sommets atteints en juin 2008, ils restent néanmoins près de deux fois plus élevés que les niveaux les plus bas atteints au début de la décennie. Il y a donc tout lieu de penser que de nombreux ménages de la région consacrent une plus grande partie de leur revenu à l’alimentation qu’il y a dix ans, ou, vont tout simplement réduire leur consommation alimentaire. Aussi, une flambée des prix du riz et des autres denrées alimentaires sont à exclure, selon les prévisions de la banque. Le montant total des besoins de financement extérieur des pays d’Afrique subsaharienne restera élevé en 2011, à hauteur de 11,7% du PIB, la dette exigible représentant 6,5%. Les pays IDA (très pauvres) dont la plupart se trouvent en Afrique subsaharienne, pourraient avoir besoin de 35 à 50 milliards de dollars de ressources supplémentaires pour maintenir les programmes existants. Le PIB par habitant a diminué de 0,8% en 2009 et la pauvreté devrait sensiblement reculer d’ici 2015, lorsque 38% de la population de l’Afrique subsaharienne, soit 366 millions de personnes, vivront avec moins de 1,25 dollar par jour. L’objectif de réduction de la pauvreté, quant à lui, ne sera pas atteint d’ici 2020.
Par Sanogo Zoumanan
zoumanan.sanogo@jde-ci.com