Un impressionnant dispositif de sécurité

Cocody ressemblait hier à une cité en guerre. Pour "encadrer" ou "sécuriser" la marche des jeunes du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), le gouvernement n'a pas lésiné sur les moyens. Des rapports de renseignement avaient présenté cette marche comme une insurrection, dont des déstabilisateurs profiteraient pour porter un coup au régime. Dans les casernes, l'alerte était rouge. Des centaines de gendarmes et de policiers, disciplinés, faisant preuve de professionnalisme républicain, ont été déployés à tous les coins de rue et carrefour de la partie centrale de la commune de Cocody. Le rassemblement se faisait à la Maison du PDCI-RDA et la marche procédait de ladite maison au carrefour SOGEFIHA en passant par le carrefour Saint Jean. Cela veut dire qu'elle se tient dans un périmètre vraiment réduit au centre de la Commune de Cocody. Mais, le régime ne l'entendait pas de cette oreille. Il y avait au total 5 cordons de sécurité. Le premier fait la ceinture de Cocody Centre, en bouclant au " carrefour la vie ", au dernier carrefour avant l'hôtel Ivoire, au carrefour du Lycée classique en venant de la Corniche ; au Carrefour du Lycée Sainte Marie et au carrefour de l'INSAAC. Le deuxième cordon boucle un périmètre plus réduit par le carrefour du collège Mermoz ; le carrefour dit de la RTI ; le carrefour Saint Jean. Le troisième cordon est un verrou au niveau du carrefour SOGEFIHA. Le quatrième cordon est à l'entrée et tout autour de la clôture du siège de la RTI. Le cinquième cordon est à l'intérieur même de la concession et il est sans doute le plus important, tant en hommes qu'en armement. Il est constitué d'unité d'élite spécialement entraînée pour la guérilla urbaine. De part et d'autre, les policier et gendarme déployés étaient en tenue de combat et armés de boucliers, de fusil d'assaut (AK 47 ; AK 48), des mitrailleuses A52, des lance-roquettes, des auto mitrailleurs venus du BASA (bataillon d'Artillerie Sol-Air), des bombes lacrymogènes, mais aussi et surtout des armes insoupçonnées telles que des pistolets paralysants. Une fois que le projectile de ces armes vous touche, il n'y a pas de sang, ni de blessure sur le champ, mais c'est des heures plus tard que l'effet se fera sentir allant jusqu'à la paralysie partielle ou totale.
Mais, les hommes en treillis, n'ont pas eu à utiliser tout cet arsenal de guerre. La raison est toute simple. Ultra disciplinés, respectueux des biens et de la vie des autres, les jeunes du RHDP ont fait preuve de civisme en ne faisant que revendiquer dans la Paix. Une belle leçon en tout cas. L'autre leçon est que nos forces de l'ordre ont montré qu'elles peuvent être républicaines.

Eddy PEHE