La marche a eu lieu, et après ?

La marche des jeunes du Rhdp a eu lieu. Le ciel n'est pas tombé sur la Côte d'Ivoire. Et pourtant, ils ont fait feu de tout bois : " Le 26 janvier 2010, un jour nouveau va se lever sur la Côte d'Ivoire.

Nous allons libérer la Rti ; Rien ne peut nous arrêter ; ". Ils croyaient effrayer quelqu'un. Alors qu'ils s'effrayaient eux-mêmes. De la libération de la Rti, il n'en est rien. Parce que le Directeur général se nomme toujours Brou Amessan. Et non Karamoko Yayoro ou Kkb ou Blé Guirao. Encore moins Alassane Ouattara ou Henri Konan Bédié. Il faut dire que pendant une semaine, ils ont chauffé à blanc leurs militants. Ils leur ont promis de libérer la Rti. Le jour de la marche, ils tiennent un autre discours : " C'est une marche de protestation. Et de non de libération ". Ce qui a énervé des militants qui ont préféré se retourner à la maison. " Ils se foutent de notre gueule. Ils n'ont pas de couille nos leaders. Tous des gueulards ", déplorent-ils. Ils n'ont pas tort. Or " libération " et " protestation " n'ont pas la même signification. Le mot " libération " signifie : " Action de rendre libre une personne prisonnière ". " Protestation " veut dire : " s'élever contre quelque chose ". Ce qu'on ne peut faire, ce n'est pas la peine de commencer. On doit saluer l'esprit démocrate des autorités. Elles ont eu le nez creux en acceptant que cette marche ait lieu. Sinon, les opposants allaient trouver un prétexte pour se bomber la poitrine. Entre nous, le Rhdp traite à longueur de journée le Président Laurent Gbagbo de dictateur. Alors simple question: comment un dictateur peut-il autoriser une marche de l'opposition ? Quand on n'a rien à dire, on la ferme. Un point. C'est tout.

Y. Gbané