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Showbizz Publié le vendredi 29 janvier 2010 | Nuit & Jour

Musique Africaine : Il était une fois Manu Dibango

Voici 40 ans que Manu Dibango anime la scène musicale africaine et même au-delà. Sa carrière est un véritable conte de fée. Après 30 albums, un succès planétaire, des concerts dans les salles les plus prestigieuses au monde, Manu Dibango continue d’agir pour le continent africain.

Pour mieux apprécier le riche univers de ce musicien émérite, nous avons ouvert une lucarne sur son parcours.

Né en 1933 à Douala au Cameroun, Emmanuel Dibango N’Djocke s’est très vite mis au saxo, son instrument de prédilection. Très tôt déjà, il écumait les cabarets où il se produisait, avant de quitter son Cameroun natal. Au gré de ses vagabondages et à la recherche d’une perfection de son talent, il dépose ses valises sur les bords de la Lagune Ebrié à la fin des années 70. A Abidjan, il anime avec Boncana Maïga l’orchestre de la RTI. Grâce à la maestria de ces deux virtuoses de la musique, l’ORTI connaîtra une renommée qui s’étendra jusqu’au-delà des frontières ivoiriennes.

Mais manu Dibango ne dormira pas sur les lauriers glanés en Côte d’Ivoire. Bien au contraire, il vogue d’aventure en aventure. Ces différents voyages lui permettent d’asseoir sa renommée de grand musicien, lorsque Michaël Jackson, alors au faite de sa gloire, plagie son titre : ‘’Mama Ko Mamessa Makossa’’. A ce sujet, il dira : « quand j’ai entendu cette chanson, j’étais fier…Dans les années 80 on a eu un procès qui a abouti à un arrangement qui m’a permis de toucher un peu de sou ».

Manu Dibango, un artiste engagé

S’il est vrai que l’artiste a produit des titres de bonne facture qui égayent encore les sens des nombreux mélomanes, il n’en demeure pas moins que nombre de ses compositions sont destinées à la promotion des richesses africaines. Il la a peu, il initiait une composition pour promouvoir la vente de banane du Cameroun. Cet engagement a abouti à l’augmentation du volume des exportations de la banane camerounaise. Engagement d’autant noble qu’il a permis l’éclosion de la culture de ce produit qui favorise la lutte contre la pauvreté. Pour Manu Dibango en effet, une bonne culture doit logiquement aboutir à une économie certaine. Son engagement se matérialise souvent par le parrainage de plusieurs rassemblements artistiques. Il s’agit notamment du ‘’festival balafon’’ à Cotonou au Bénin, qui a été initié par Queen Etémé. A travers ce parrainage Manu Dibango tenait à prôner l’interactivité et l’interaction artistiques. Engagement qui l’avait, selon lui, conduit en Côte d’Ivoire. Manu Dibango continue d’agir pour le continent africain :
en 2003 à Dakar au Sénégal, il a lancé ‘’Afrique 2015’’, pour un développement soutenu et une diminution du Sida sur le continent d’ici 2015. Mais bien avant, en 1985, il a initié l’opération ‘’tam tam’’ pour l’Ethiopie destinée à aider ce pays.

Le point de vue du maître sur la nouvelle génération

Manu Dibango a une vision très libérale des artistes de la nouvelle génération. Il les caractérise de vouloir réclamer leur indépendance par rapport à la veille garde. Il estime que la nouvelle génération est marquée à la fois par des chanteurs talentueux et de très bons techniciens de la musique. Il ne tarit pas d’éloges pour des musiciens, tels que Richard Bona, Etienne M’Bayé et Paco Séry qu’il qualifie d’instrumentistes émérites. A cet effet, il exprime sa fierté de savoir que ceux-ci font l’unanimité aussi bien en Afrique qu’ailleurs. En portant ce jugement, Manu Dibango s’est mis au-dessus de la mêlée. D’ailleurs qui, mieux que lui pouvait prendre ce risque ? Avec une expérience riche de trente albums, Manu Dibango connaît une notoriété internationale sans pareille. Son répertorie est essentiellement constitué de titres à succès dont ‘’le soir au village’’, ‘’N’Goni Soukiso’’ et bien entendu ‘’Chou Chou’’, dont l’inspiration lui a été insufflée par la brise venue de la Lagune Ebrié, lorsqu’il était encore à Abidjan.

Ces grands oubliés de l’histoire musicale africaine

La notion de ‘’World Music’’ est née à l’aube des années 70. L’Afrique, sous la forme du Makossa Camerounais, pointait son nez dans la Soul, héritière du Jazz et du Rythm’n Blues. En 1972 en effet, Soul Makossa de Manu Dibango, était le premier tube africain à marcher aux Etats-Unis d’Amérique. Tout un honneur pour le continent noir grâce à la persévérance et au talent de l’un de ses dignes fils. Depuis lors, la méga Star Michael Jackson, Caméo ou encore Jennifer Lopez n’ont pu résister au phrasé de ‘’Mama ko mamessa Makossa’’. Avec son saxo, ses lunettes noires et son crâne nu, il est le pionnier de l’Afro Jazz. Il accompagnait alors les plus grands, et les plus grands l’accompagnaient : Fela Anikula Kuti, Herbie Hancock, Ray Lema, pour ne citer que ceux-là. Toutefois, il y a une situation ironique à laquelle sont soumis la quasi-totalité des artistes africains. Ils sont peu célébrés chez eux, alors qu’ils font l’unanimité sont et chouchoutés en Europe aux Etats-Unis et même en Asie. Manu Dibango n’échappe pas à ce sort. Il est peu connu dans les milieux africains, tandis que ses concerts font salles combles en Occident. Triste réalité tout de même. C’est le cas notamment du Luambo Makiadi, alias Franco, Fela Anikula Kuti, roi de l’Afro beat ou encore Richard Bona, la valeur montante qui s’inscrit aujourd’hui parmi les meilleurs basistes du monde.

Idrissa Konaté
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