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Showbizz Publié le lundi 1 février 2010 |

JULIEN GOUALO: "Jennifer Lopez était hyper fan de ma percussion"

On le reconnaît à mille lieues avec ses deux cornes de gladiator sur la tête. Lui, c’est Julien Goualo. Percussionniste, comédien, acteur, chanteur… L’homme est un véritable cas à part dans le paysage artistique ivoirien. Causerie avec l’artiste multidimensionnel.


Tu es tantôt à Paris, tantôt à Abidjan, où vis-tu exactement ?

- Je fais la navette. Je suis resté huit mois à Abidjan mais, dans la discrétion. Je suis retourné à Paris, il y a peu, après l’inauguration de mon bar (Le Ghetto Class à Marcory Remblais). A Paris, j’ai participé à une série de tournées avec un orchestre de cors. Ce sont des instruments hyper mystiques qui m’ont rappelé le «troutan» de chez nous à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Le “troutan”, c’est la danse des cornes. On me dira que j’ai déjà des cornes sur la tête. J’aime beaucoup cette danse qui est pratiquée par les sages de façon mystique avec les cornes de bœufs. En France, j’ai croisé un groupe de cors au Festival de la forêt à Compiègne en Bretagne et j’ai flashé sur l’instrument. Et depuis, on a essayé un brassage entre la musique des cors et la mienne.


• C’est quoi le projet avec les cors français de Compiègne ?

- J’ai demandé à faire un spectacle avec eux. Et ce spectacle a été mis sur pied. On a essayé de brasser nos instruments : le djembé et les cors. Au départ, ils étaient réticents car le cor est un instrument très bourgeois qui accompagnait les rois français pendant la chasse. Ils ne sont pas faits pour jouer à un spectacle et encore moins s’associer à un instrument africain. Mais quand on a essayé, le chef d’orchestre a flashé sur mon tam-tam, la manière dont je le jouais en accompagnant les cors et en respectant leur rythme. Du coup, on a décidé de faire un album instrumental ensemble. Mon projet personnel est de faire un album à la manière du “troutan”, la danse des cornes à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Je suis en quête d’expérience.


• Un joli coup pour le tam-tam de Goualo…

- Oui, on peut le dire. Je suis un ambassadeur de la Culture ivoirienne.


• C’est une longue histoire d’amour entre cet instrument et toi…

- J’ai commencé à jouer au tam-tam, tout petit, à Abidjan. Ce n’était pas par besoin mais par passion. Tu touches à un instrument et tu te retrouves accroché à celui-ci. Alors que ton père, un Fondé de pouvoir à la BICICI, aimerait que tu portes une cravate, tu sois un technocrate. .


• Il n’a pas été déçu que son fils fasse la musique surtout la percussion ?

- Au départ, il n’a pas apprécié, c’est normal. Car la musique ne nourrit pas son homme comme on le veut en Afrique. Un père va toujours dire à son fils que l’école est mieux que la musique. Moi, j’ai fait la Terminale mais l’art m’a appelé. C’est vrai que j’ai commencé par le tam-tam mais après, j’ai connu le théâtre avec Abdul Karim Thiam dans Ramsès 2 Le Nègre. Après lui, j’ai eu mon visa et je suis parti en Europe. Là-bas, j’ai fait aussi le théâtre et j’ai tourné dans beaucoup de films. J’ai même joué dans L’œil du dragon de Luc Besson. Ce sont des choses qu’on ne sait pas forcément ici. .


• On peut dire que les antennes sur ta tête et le tam-tam t’aident en Europe ?

- Beaucoup ! Le tam-tam est un travail. Et c’est clair que mon look a beaucoup impressionné les Français partout où je suis passé. C’est ce look qui a aussi fait que j’ai tourné dans beaucoup de films. J’ai tourné même avec Arielle Dombasle dans un film qui est passé ici sur Canal+Horizons et TV5. J’ai tourné avec de nombreuses personnalités du cinéma. Je suis en contact avec Sidiki Bakaba pour un film ensemble. Côté théâtre, je suis en train de préparer un one man show en nouchi pour ici et là-bas. Je suis sûr que les Blancs vont comprendre car au théâtre, il y a la gestuelle qui accompagne le verbe.


• Tu as déjà rencontré Jennifer Lopez, semble-t-il ?

- Tout à fait. A un moment, je jouais aux Bains Douches, une boîte hyper connue à Paris où les Schwarzenegger, Stallone viennent s’amuser. Je jouais au tam-tam les soirs et un DJ m’accompagnait. Mais, c’est le jour où j’étais en train de discuter avec Jennifer Lopez aux Bains Douches pour parler projet, que Fifi des Poussins Choc a été victime d’un grave accident de la circulation. J’étais-là, bouche bée, surtout que Jennifer était hyper fan de ma percussion. Devant l’ampleur de la nouvelle, j’ai fraya. J’ai tout abandonné et je suis parti au chevet de Fifi à l’hôpital. Le petit me respectait trop et j’étais la première personne à arriver à l’hôpital. Une fois sur place, j’ai remis tous mes papiers pour que les médecins le prennent en urgence. Malheureusement. Fifi est parti.


• Finalement, tu n’as pas pu profiter de ta rencontre avec Jennifer…

- Vous savez, j’ai un petit frère qui venait d’être victime d’un accident mortel, ce jour-là. Il a la moelle épinière touchée. Il a mal. Là, je ne vois plus Jennifer Lopez (Silence). C’est au moment où Jennifer et moi devrions échanger les contacts que j’ai reçu le coup de fil et je suis parti. Et on ne s’est plus revus depuis. Mais, ce n’est que partie remise. .


• Tu es un pionnier dans le wôyô aussi.

- J’ai fait du wôyô. C’est moi qui ai appris aux Petit Yodé, Pat Saco et autres comment on joue le tam-tam à Koumassi. .


• Ça veut dire que tu aurais pu faire carrément le zouglou ?

- Mais moi, je suis zouglouphile. On ne le sent pas car c’est intraveineux. Je fais la musique de recherche mais nous tous, on s’inspire de la rue, du ghetto. .


• Et cette décoration de la ville de Paris que tu arbores parfois ?

- Oui, j’ai été décoré par le préfet de Paris dans le cadre du projet Ville, Vie, Vacances (VVV) où on encadrait les enfants qui n’ont pas l’occasion de voyager. J’étais allé suivre ces enfants et je me suis mis à jouer mon tam-tam et le préfet a aimé. Il a demandé qu’on fasse un atelier de percussion. Dans mon atelier, les enfants étaient très assidus. On l’a fait pendant trois vacances de suite. Le préfet m’a décoré de la médaille d’honneur de la ville de Paris. .


• Ton parcours te satisfait…

- Sur le plan artistique, je fais ce que je sens. Si ça plaît, c’est tant mieux. Il y a des gens qui ont émergé après quatre à cinq albums. Moi, je ne me plains pas. J’ai une gueule que toute la Côte d’Ivoire connaît et en Europe aussi. Je me dis que je suis en train de faire un boulot de longue haleine. .


Par Eric Cossa & O. A Kader
ecossa@yahoo.fr
omar_tani@yahoo.fr
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