Le «Black market», à Adjamé vient d'être dévasté par des flammes pour la seconde fois. Bilan: d'importants dégâts matériels. Les commerçants sont encore dans la tourmente.
Qui va aider Mme Traoré Aïcha ? Son magasin d'appareils électroménagers et de téléphones portables a été la proie des flammes, tôt ce samedi matin, au black market (Adjamé), haut lieu de vente de téléphones portables et de marchandises diverses. Elle, qui venait d'obtenir le soutien financier de son frère, Ousmane, basé en Angleterre. Celui-ci lui avait remis 10 millions Fcfa pour l'aider à relancer son commerce. Il y a seulement cinq mois que Mme Traoré revenait d'un voyage d'affaires à Dubaï où elle s'est approvisionnée en téléphones portables et appareils électroménagers. Assise au milieu des ruines de son magasin, les joues entre les deux bras fléchis en v, le regard perdu, Mme Traoré est inconsolable. « Mon Dieu, aide-moi. Qu'est-ce que je vais devenir ? Hée Dieu ! Hée Dieu ! Les flammes ont brûlé plus de la moitié de mes marchandises. Je ne sais plus…», se désole Aïcha, terrifiée par l'ampleur des dégâts. Selon elle, c'est à 7 h du matin qu'elle a reçu un coup fil lui annonçant que le Black Market a pris feu. «J'étais déjà en route pour le marché. On m'a dit que l'incendie s'est déclenché dans la zone où se trouvent les commerçants de friperie. Or, mon magasin était à proximité de cette zone où le feu s'est embrasé. J'ai pu sauver quelques marchandises mais la grande partie a été consumée par les flammes», ajoute la pauvre dame dont le magasin avait déjà été brulé lors de l'incendie d'octobre 2007. A côté d'Aïcha, une autre commerçante, Doumbia Fatou, est aussi en sanglots. Elle affirme que le box où se trouvaient ses bijoux a été réduit en cendre. « C'est toute mon économie qui est réduite à néant. Des années de labeur en fumée. Mettez-vous à ma place. Je suis une veuve, mère de six enfants. En un clin d'œil, tout s'est effondré. Certains ont eu la chance de sauver leurs marchandises. Mais, les miennes ont été toutes ravagées par le feu. Où allez ? Que faire ?», s'interroge Fatou, les deux mains sur la tête et les larmes aux yeux.
D'importants dégâts matériels
Elle s'agrippe à la taille de sa sœur et confie ceci : «Tout ce que Dieu fait est bon». Entre-temps, des groupes de jeunes gens lancent des sceaux d'eau dans l'incendie pour tenter de venir à bout des flammes. Mais le feu gagne du terrain et attaque les magasins qu'il dévore. Ibrahim N'daye en compagnie d'autres commerçants parviennent à sauver leurs marchandises : deux cartons contenant des téléphones portables. Selon lui, ils ont été chanceux car la zone (marché de friperie, ndlr) où s'est déclaré l'incendie se trouve bien loin de leurs magasins. « Par mesure de prudence, on a fait sortir les marchandises. Puis, on débranche toute l'alimentation électrique. On a versé de l'eau tout autour de tout le périmètre », explique-t-il. Selon lui, c'est une fuite de gaz butane qui aurait provoqué l'incendie. N'daye affirme que l'un de ses compatriotes vendeur de café noir, appelé « café sénégalais » voulant allumer son gaz a fait une mauvaise manipulation et le feu a jailli. Mais, d'autres commerçants avancent la piste d'un court-circuit du fait d'une surcharge électrique. Kéita Assane, agent comptable que nous avons surpris dans la main courante, estime que l'ouverture d'une enquête permettra de déterminer la cause de l'incendie et par conséquence situer les responsabilités. Pour prévenir les scènes de pillages, le commissaire du 3ème arrondissement et ses éléments aidés par un détachement de la compagnie républicaine de sécurité (Crs 1), ont mis en place un cordon de sécurité pour filtrer les mouvements.
L'origine de l'incendie reste inconnue
Et l'arrivée des soldats du feu à 8 heures appuyés par les secouristes de la société ivoirienne de raffinerie (Sir) entame de circonscrire les flammes non sans difficulté.
Le colonel Coulibaly Adama, patron du groupement des sapeurs pompiers militaires (Gspm) explique : «Nous n'avons déploré ni blessé ni mort. Mais, les dégâts matériels sont considérables. En ce qui concerne l'origine de l'incendie, je ne sais pas. Je ne me prononce jamais sur cette question car nous avons été appelés après que le feu se soit déclaré. Je note que la reconstruction du black n'obéit à aucune norme sécuritaire. On a des branchements électriques anarchiques. Il n'a aucun poteau ni bouche d'incendie. Sur place, 60 sapeurs pompiers ont été mobilisés, avec quatre engins pompe tonnes. Ces camions contiennent chacun 3.000 litres d'eau et ont une autonomie ne pouvant excéder 30 minutes. Puisqu'il n'y a pas de bouche d'incendie alors nous avons été obligés de nous alimenter en eau à la station Shell, située à 100 m du foyer. Pendant ce temps, le feu continuait de ravager les magasins ». Le patron des soldats du feu ne manque pas de crier sa colère face aux récriminations « infondées » et au fait que les pompiers soient vilipendés. « Nous avons reçu l'appel à 7h 47. Nous avons répondu présents à 8 heures. On nous présente comme les dindons de la farce. L'avis des sapeurs pompiers n'est jamais pris en considération lors du plan de construction des marchés. Nous ne sommes pas des magiciens. Celui qui a construit le black n'a pas prévu de poteaux d'incendie », déplore le colonel, en insistant sur l'ouverture de caserne de sapeurs pompiers dans chaque commune à l'instar des commissariats de police. C'est à 13 heures que les soldats du feu ont maîtrisé les flammes.
Ouattara Moussa (stagiaire)
Qui va aider Mme Traoré Aïcha ? Son magasin d'appareils électroménagers et de téléphones portables a été la proie des flammes, tôt ce samedi matin, au black market (Adjamé), haut lieu de vente de téléphones portables et de marchandises diverses. Elle, qui venait d'obtenir le soutien financier de son frère, Ousmane, basé en Angleterre. Celui-ci lui avait remis 10 millions Fcfa pour l'aider à relancer son commerce. Il y a seulement cinq mois que Mme Traoré revenait d'un voyage d'affaires à Dubaï où elle s'est approvisionnée en téléphones portables et appareils électroménagers. Assise au milieu des ruines de son magasin, les joues entre les deux bras fléchis en v, le regard perdu, Mme Traoré est inconsolable. « Mon Dieu, aide-moi. Qu'est-ce que je vais devenir ? Hée Dieu ! Hée Dieu ! Les flammes ont brûlé plus de la moitié de mes marchandises. Je ne sais plus…», se désole Aïcha, terrifiée par l'ampleur des dégâts. Selon elle, c'est à 7 h du matin qu'elle a reçu un coup fil lui annonçant que le Black Market a pris feu. «J'étais déjà en route pour le marché. On m'a dit que l'incendie s'est déclenché dans la zone où se trouvent les commerçants de friperie. Or, mon magasin était à proximité de cette zone où le feu s'est embrasé. J'ai pu sauver quelques marchandises mais la grande partie a été consumée par les flammes», ajoute la pauvre dame dont le magasin avait déjà été brulé lors de l'incendie d'octobre 2007. A côté d'Aïcha, une autre commerçante, Doumbia Fatou, est aussi en sanglots. Elle affirme que le box où se trouvaient ses bijoux a été réduit en cendre. « C'est toute mon économie qui est réduite à néant. Des années de labeur en fumée. Mettez-vous à ma place. Je suis une veuve, mère de six enfants. En un clin d'œil, tout s'est effondré. Certains ont eu la chance de sauver leurs marchandises. Mais, les miennes ont été toutes ravagées par le feu. Où allez ? Que faire ?», s'interroge Fatou, les deux mains sur la tête et les larmes aux yeux.
D'importants dégâts matériels
Elle s'agrippe à la taille de sa sœur et confie ceci : «Tout ce que Dieu fait est bon». Entre-temps, des groupes de jeunes gens lancent des sceaux d'eau dans l'incendie pour tenter de venir à bout des flammes. Mais le feu gagne du terrain et attaque les magasins qu'il dévore. Ibrahim N'daye en compagnie d'autres commerçants parviennent à sauver leurs marchandises : deux cartons contenant des téléphones portables. Selon lui, ils ont été chanceux car la zone (marché de friperie, ndlr) où s'est déclaré l'incendie se trouve bien loin de leurs magasins. « Par mesure de prudence, on a fait sortir les marchandises. Puis, on débranche toute l'alimentation électrique. On a versé de l'eau tout autour de tout le périmètre », explique-t-il. Selon lui, c'est une fuite de gaz butane qui aurait provoqué l'incendie. N'daye affirme que l'un de ses compatriotes vendeur de café noir, appelé « café sénégalais » voulant allumer son gaz a fait une mauvaise manipulation et le feu a jailli. Mais, d'autres commerçants avancent la piste d'un court-circuit du fait d'une surcharge électrique. Kéita Assane, agent comptable que nous avons surpris dans la main courante, estime que l'ouverture d'une enquête permettra de déterminer la cause de l'incendie et par conséquence situer les responsabilités. Pour prévenir les scènes de pillages, le commissaire du 3ème arrondissement et ses éléments aidés par un détachement de la compagnie républicaine de sécurité (Crs 1), ont mis en place un cordon de sécurité pour filtrer les mouvements.
L'origine de l'incendie reste inconnue
Et l'arrivée des soldats du feu à 8 heures appuyés par les secouristes de la société ivoirienne de raffinerie (Sir) entame de circonscrire les flammes non sans difficulté.
Le colonel Coulibaly Adama, patron du groupement des sapeurs pompiers militaires (Gspm) explique : «Nous n'avons déploré ni blessé ni mort. Mais, les dégâts matériels sont considérables. En ce qui concerne l'origine de l'incendie, je ne sais pas. Je ne me prononce jamais sur cette question car nous avons été appelés après que le feu se soit déclaré. Je note que la reconstruction du black n'obéit à aucune norme sécuritaire. On a des branchements électriques anarchiques. Il n'a aucun poteau ni bouche d'incendie. Sur place, 60 sapeurs pompiers ont été mobilisés, avec quatre engins pompe tonnes. Ces camions contiennent chacun 3.000 litres d'eau et ont une autonomie ne pouvant excéder 30 minutes. Puisqu'il n'y a pas de bouche d'incendie alors nous avons été obligés de nous alimenter en eau à la station Shell, située à 100 m du foyer. Pendant ce temps, le feu continuait de ravager les magasins ». Le patron des soldats du feu ne manque pas de crier sa colère face aux récriminations « infondées » et au fait que les pompiers soient vilipendés. « Nous avons reçu l'appel à 7h 47. Nous avons répondu présents à 8 heures. On nous présente comme les dindons de la farce. L'avis des sapeurs pompiers n'est jamais pris en considération lors du plan de construction des marchés. Nous ne sommes pas des magiciens. Celui qui a construit le black n'a pas prévu de poteaux d'incendie », déplore le colonel, en insistant sur l'ouverture de caserne de sapeurs pompiers dans chaque commune à l'instar des commissariats de police. C'est à 13 heures que les soldats du feu ont maîtrisé les flammes.
Ouattara Moussa (stagiaire)