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Politique Publié le mercredi 3 février 2010 | Le Patriote

CNP et CNCA : Ces bras séculiers du FPI

« Qui paie, commande ». Cette boutade de feu Jérôme Diégou Bailly, journaliste émérite et ancien patron du CNCA, traduit bien à propos, les agissements présents du Conseil National de la Presse et du Conseil National de la Communication Audiovisuelle. Brandissant un professionnalisme de mauvais aloi, trempé dans l’encrier de la partialité et du parti pris manifeste, ces deux structures se comportent exactement comme des bras séculiers du régime. Qu’on ne s’y méprenne surtout pas ! En fait de régulation des médias, le CNP et le CNCA, sous un pouvoir fonctionnant comme un parti-Etat, servent à museler la presse critique et à faire du faux dans le calcul des temps d’antenne des formations politiques, pour espérer cacher la mainmise du FPI sur la télévision.

Comme réveillé d’un profond sommeil, le CNP vient de délivrer un blâme au quotidien Le Patriote, suite à sa parution du jeudi 28 janvier dernier : « Massacres d’octobre 2000 et de mars 2004, Gbagbo a donc fait tuer des Ivoiriens pour rien ! ». Alors que tous les Ivoiriens qui ne sont heureusement pas amnésiques, savent la vérité sur ce qui s’est passé en octobre 2000 et en mars 2004, nos amis du CNP clament tout autre chose. Le président Eugène Dié Kacou et sa structure peuvent bien dire que « les massacres d’octobre 2000 sont survenus dans un climat insurrectionnel » et que « la preuve n’a pas été faite que le Président Laurent Gbagbo a donné un quelconque ordre de répression ». Ils peuvent bien ergoter sur le fait que la marche de mars 2004 « avait été interdite ». Est-ce parce qu’une marche est interdite qu’on doit assassiner les marcheurs ? Eugène Kacou, l’homme qui n’avait pas la langue dans la poche quand il exerçait le métier, a-t-il oublié les propos de Gbagbo concernant les évènements d’octobre 2000 ? Ne l’a-t-il pas entendu dire que « s’ils marchent, la police fera son travail » et n’a-t-il (Eugène Kacou) pas vu que le travail de la Police s’est soldé par le charnier dit de Yopougon ? Ces corps ne sont-ils pas des preuves suffisantes ? Que dire alors des événements de mars 2004 ? Eugène Kacou n’était-il pas au pays quand le chef de l’Etat « donnait ordre aux forces de l’ordre de s’y opposer par tous les moyens » ? Et c’est bien la garde présidentielle qui a déclaré le Plateau « zone rouge » et dit ouvertement que quiconque s’y aventurerait, serait abattu sans « sommation ».

Quelle preuve veut-on quand Laurent Gbagbo lui-même après le massacre a estimé qu’il s’agissait d’une insurrection et que les gens, en réalité, voulaient l’évincer de son fauteuil ? Les Ivoiriens qui ne sont nullement comme « les singes de la gravure », s’en souviennent encore.

Assurément, le parti pris du CNP est déroutant. En témoigne même, les adjectifs qualificatifs utilisés pour salir Le Patriote. A la vérité, cela ne nous étonne guère. Le CNP a toujours fonctionné ainsi, chaque fois que Le Patriote dénonce les travers du régime. Il y a deux ans, suite à un reportage dans les hôpitaux sur le drame des déchets toxiques envoyés par des pontes de la refondation, le patron du CNP, comme un homme sous pression, avait appelé à tout rompre à notre rédaction, pour convoquer un responsable du journal à une rencontre. Quelle ne fût pas la surprise de notre rédacteur en chef, arrivé au siège de l’organe d’auto- régulation, de voir le cabinet de médecins de la Présidence dans la salle, tenant la parution du jour du Patriote, comme s’ils attendaient la victime expiatoire à faire passer à la guillotine ! A la vue de ce spectacle, c’en était un, le rédacteur en chef a été bien inspiré de lancer ce mot, symptomatique de la partialité du CNP : « si ce n’est pas un procès, ça y ressemble étrangement ».

Comme le CNP, le CNCA ne fait pas autre chose. Normal, ils sont les deux faces d’une même médaille. Celle de l’embrigadement des médias. Ceux des Ivoiriens qui espéraient avec l’avènement de jeunes dirigeants au CNCA, de voir la RTI épouser les couleurs et senteurs de la démocratie, ont vite déchanté. Tant le FPI fait la pluie et le beau temps à la télévision, accaparant les temps d’antenne à son profit. Là encore, Franck Anderson Kouassi, journaliste naguère si bouillant et critique, fait mine de ne rien voir. Il vient de scandaliser plus d’un Ivoirien en affirmant que pour le mois dernier, l’opposition ivoirienne, notamment le RHDP, s’est taillée la part du gâteau au niveau des temps d’antenne. On ne pouvait pas pousser loin le cynisme et la foutaise! Pour tout dire, « les deux pieds dans la rivière » de leurs privilèges, les dirigeants du CNP et du CNCA ne voient pas la dictature que le FPI impose aux Ivoiriens. Les yeux bandés, la bouche cousue par ce qu’ils savent, ils font des critiques bien sélectives, au profit de la refondation. Vraiment, la profession n’a pas de référence !

Edgar Kouassi
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