Le feu est de retour ! Il y a une semaine, il a consumé le « Black market » d’Adjamé. Depuis, il rode dans les environs. Accident ou incendie criminel ? Les marchands et commerçants n’ont que leurs yeux pour pleurer les nombreuses pertes matérielles. Avec la promptitude du politicien en embuscade, notre grand chef a envoyé un émissaire sur les lieux. La télévision aux senteurs de la refondation nous a présenté le messager si laudateur à l’endroit de son maître. On l’a entendu dire que son patron est tellement touché par les problèmes de ses compatriotes et tellement en harmonie avec son peuple qu’il ne pouvait pas ne pas venir verser des larmes de compassion. Les mêmes assurément qu’il a laissé transparaître l’autre jour, au lendemain du drame du stade Félix Houphouët Boigny. A cette circonstance, on a été vraiment émus. Notre fibre patriotique a été fortement touchée. Qui a osé faire pleurer « le combattant intrépide », « le woudy de Mama » ? Avant Adjamé, ce sont les marchés de Treichville, d’Abobo, de Bouaké, de Daloa, de Gagnoa, qui avaient été ravagés par le feu dévastateur. La coïncidence est vraiment troublante. Tous ces marchés qui ont pris feu de toutes parts sont issus de communes aux mains de maires appartenant à l’opposition, notamment au RHDP. Qui plus est, nous sommes à la veille des différentes campagnes électorales. De là à y voir des mains obscures et bien politiques, il n’y a qu’un pas que de nombreux observateurs n’hésitent pas à franchir. La simultanéité entre les incendies et les compassions laissent croire que le crime n’est pas parfait. Le sentiment est net que de petits malins brûlent les marchés pour accourir donner des subsides et strapontins à des marchands désemparés, pour espérer obtenir leur soutien au moment venu. Ah, la politique, quand tu nous tiens ! Un œil avisé du microcosme national nous a appelés pour s’inquiéter de la situation. Les politiciens sont capables de tout, même du pire, salvateur pour leur carrière. Vivement les élections, sinon les retards accumulés risquent d’être préjudiciables à nos marchés et à notre économie !
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga