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Art et Culture Publié le mardi 9 février 2010 | Le Patriote

Conseil National de la Presse (CNP) - De l’illégitimité d’un organe

C’est un constat qui saute à l’œil ! Le Conseil National de la Presse (CNP) à qui l’Etat ivoirien assigne le rôle de réguler le monde de la presse écrite, s’avère aujourd’hui être un organe frappé par une illégitimité criante, tant dans sa composition, son fonctionnement que dans la prise des décisions. Depuis l’adoption de la loi N° 2004- 643 du 14 décembre 2004, portant régime juridique de la presse, qui a tracé un nouveau cadre dans le paysage des médias, le CNP n’a pu connaître de changement notable. Du point de vue du fonctionnement, la nomenclature de la Commission de cette instance est restée intacte. Au lieu de onze membres, comme l’exigent les nouvelles dispositions réglementaires, ce ne sont que les dix sept membres de l’ancienne Commission qui siègent. Alors que, certainement, ceux-ci sont frappés d’incapacité parce qu’occupant des postes de responsabilité dans des entreprises de presse. C’est le cas de Jean- Baptiste Akrou qui a intégré cette commission en tant que représentant des journalistes professionnels. Aujourd’hui, M. Akrou est Directeur général de Fraternité Matin, mais il continue de siéger à ce titre. Avec lui, il faut citer Maurice Ferro Bi Bally. Lui a été coopté dans cette instance en qualité de représentant des Directeurs de publication ou gérants de journaux. Ferro est l’actuel Rédacteur en chef du journal pro gouvernemental. Il n’est ni gérant ni Directeur de publication. Il y a aussi, Tollys Bébo, représentant les journalistes professionnels. Il n’exerce plus ce métier depuis la mort du Quotidien Le Jour. Quant à M. Félix Nanihio, lui représentait le ministère de la Communication. Aujourd’hui, il est Secrétaire général du Conseil National de la communication Audiovisuelle (CNCA). Et l’article 43 de la loi portant régime juridique de la presse est sans ambages : « les membres du Conseil National de la Presse peuvent également être révoqués s’ils exercent directement des fonctions ou détiennent une participation dans une entreprise liée au secteur de la presse, de l’édition ou de l’audiovisuel à l’exception des professionnels de la Communication ».
Au-delà de ces commissaires, il faut citer le cas de M. Bamba Cheick Daniel qui représentait le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation. Non seulement ce ministère n’a plus cette dénomination, mais également, M. Bamba Cheick ne siège plus. Comme lui, Il en est de même pour plusieurs commissaires. Avec cette situation, c’est finalement un groupuscule de personnes dont Jean-Baptiste Akrou, Fero Bi Bali et bien sûr, Eugène Kacou qui décident de la vie de la presse ivoirienne. Pourtant, on sait que ces commissaires sont suspectés d’être de véritables partisans du parti au pouvoir, le Front Populaire Ivoirien (FPI). Ainsi donc, aisément, l’on ne se doute pas de leur partialité dans la prise des décisions, donnant ainsi une coloration unique aux blâmes et autres suspensions qu’ils distribuent aux journaux proches de l’opposition.
Créée le 31 décembre 1991 par la loi N° 1033 du 31 décembre 19991, la Commission Nationale de la Presse s’est muée, par la suite, en Conseil Nationale de la Presse (CNP) qui mérite aujourd’hui, non seulement une recomposition totale mais, une cure de jouvence surtout en y apportant du sang neuf en commençant par la chaîne de commandement. Parce que la Loi portant régime juridique de la presse, le demande.
Jean Antoiine Doudou
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