Le football africain est-il à l’image de la gouvernance des Etats africains ? Nous sommes tentés de répondre par l’affirmative, tant il existe aussi des déconvenues à ce niveau. Après 27 éditions, la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) balbutie dans son organisation pratique. Et la toute dernière tenue en Angola du 10 au 31 janvier laisse derrière elle, des manquements notoires donnant un discrédit total à l’instance dirigeante du football africain.
La CAN 2010 en Angola a été la preuve évidente du déclin du football africain tant dans l’organisation que dans les compétitions. Le premier élément qui le montre est sans doute le mauvais état des pelouses. Certains terrains ont perdu leur gazon dès les premiers matches. Ce qui veut dire que le gazon n’a pas eu le temps suffisant pour tenir au sol. Et à ce propos, on se demande si la Confédération Africaine de Football (CAF) a pris le temps de faire au préalable des visites techniques utiles. Evidemment non ! Car on se rappelle encore qu’en 2000, à quelques deux mois de la CAN, le Zimbabwe, pays qui devrait organiser l’édition, avait été jugé inapte parce que ses stades ne répondaient pas à la règle établie. Pourquoi cette sentence a épargné l’Angola ? Toujours dans la foulée des ratés, il est important de noter que les Aigles du Mali, eux, ont été privés d’entraînement sous le regard hypocrite ou impuissant de Issa Hayatou et ses collaborateurs. Et ce ne sont pas les exactions et autres arrestations subit par des supporters et journalistes qui auront donné une bonne image à cette manifestation sportive. A cela, s’ajoutent les matches qui se déroulaient dans des stades presque vides donnant un goût fade à cette édition déroulée dans ce pays divisé, qui n’a pas encore fini de résoudre la question des rebelles. A dire vrai, tout s’est passé comme si c’est à une semaine de la compétition que ce pays a été accosté pour organiser la fête sportive. On se demande ce qu’a fait la CAF, malgré ses importants moyens financiers, techniques et répressifs pour que cette CAN en Angola plonge les fans du sport-roi dans un désarroi total. La seule explication que le patron de la CAF donne dans une interview accordée à l’AFP est que « la CAN s’est disputée dans de bonnes conditions malgré des petits incidents qui arrivent partout ». A entendre ces propos, l’on peut dire que le Football africain est entrain d’être conduit dans un gouffre. Cela est une certitude quand on sait que même pour dégager les équipes qualifiées dans le groupe D pour les quarts de finale, il a fallu un cafouillage d’au moins quatre heures. Et Issa Hayatou d’étaler l’incompétence de ses membres en ces termes : « Tous les officiels ne maîtrisent pas le règlement ». C’est tout de même inadmissible pour des responsables d’une iportante instance de footbal qu’est la CAF. C’est dans ce chaos ambiant d’une CAN sujette à disputes que la CAF, réunie en Assemblée Générale le 30 janvier dernier, a décidé de suspendre le Togo de deux éditions avec une amende de 50.000 dollars. Sachant que le bus qui transportait l’équipe togolaise avait été mitraillé par des séparatistes angolais. Cette attaque avait coûté la vie à deux membres de la délégation togolaise. Au regard de l’insécurité indéniable qui régnait dans cette zone (Cabinda), les autorités togolaises ont rappelé leur troupe au bercail. S’il est vrai que les Eperviers du Togo ont manifesté le désir de prendre part à la compétition après le deuil national décrété pour la circonstance, les autorités gouvernementales, elles, ont décidé de se démarquer de cette édition, ce d’autant plus qu’il n’ y a pas eu une explication venant ni de l’instance suprême du football africain, ni des autorités angolaises. Comme si ce qui est arrivé aux Togolais ne relève que d’un film. En décidant d’écarter le Togo des deux éditions prochaines, le Président de la CAF se condamne lui-même. En effet, dès le lendemain de l’attaque, il disait que la décision de jouer ou pas appartenait seuls aux Togolais. Et le Secrétaire Général de la CAF, Mustapha Fahmi, d’être plus explicite en ces termes : « Etant donné que le Président de la CAF a donné toute la latitude au Togo, il n’y aura pas de sanction en cas de retrait ». Voilà que trois semaines après ces propos, Issa Hayatou brandit l’article 78 de l’institution qu’il dirige pour dire que le Togo est suspendu pour « interférence politique ». Au départ, le président de la CAF semblait ignorer ce principe. Pourquoi le Togo ne puisse pas bénéficier d’une situation exceptionnelle au regard de l’acte qu’il a subi ? L’équipe togolaise a-t-elle choisi de façon délibérée de manquer le rendez-vous ? Autant de questions que devrait se poser le patron du football africain avant de décider. Il faut là donner raison au chroniqueur de RFI pour la CAN, Joseph Antoine Bell, qui a dit que « les rebelles ont tiré sur le Togo en face et la CAF l’a poignardé dans le dos ». De toutes les façons, Issa Hayatou n’a absolument plus rien à proposer au football africain. Après 22 ans de règne, il est évident que la règle selon laquelle le pouvoir rend aveugle s’applique à lui. Et les Africains doivent prendre leurs responsabilités. Quoiqu’on dise, au regard de ce raté organisationnel en Angola, il faut croire que le « pétrole » a suffisamment coulé et continuera de couler en Guinée Equatoriale et au Gabon, en attendant que le Togo ne découvre son pétrole pour réintégrer le Groupe. Et là c’est bonjour à la chienlit dans le football africain.
Hamed Konin
La CAN 2010 en Angola a été la preuve évidente du déclin du football africain tant dans l’organisation que dans les compétitions. Le premier élément qui le montre est sans doute le mauvais état des pelouses. Certains terrains ont perdu leur gazon dès les premiers matches. Ce qui veut dire que le gazon n’a pas eu le temps suffisant pour tenir au sol. Et à ce propos, on se demande si la Confédération Africaine de Football (CAF) a pris le temps de faire au préalable des visites techniques utiles. Evidemment non ! Car on se rappelle encore qu’en 2000, à quelques deux mois de la CAN, le Zimbabwe, pays qui devrait organiser l’édition, avait été jugé inapte parce que ses stades ne répondaient pas à la règle établie. Pourquoi cette sentence a épargné l’Angola ? Toujours dans la foulée des ratés, il est important de noter que les Aigles du Mali, eux, ont été privés d’entraînement sous le regard hypocrite ou impuissant de Issa Hayatou et ses collaborateurs. Et ce ne sont pas les exactions et autres arrestations subit par des supporters et journalistes qui auront donné une bonne image à cette manifestation sportive. A cela, s’ajoutent les matches qui se déroulaient dans des stades presque vides donnant un goût fade à cette édition déroulée dans ce pays divisé, qui n’a pas encore fini de résoudre la question des rebelles. A dire vrai, tout s’est passé comme si c’est à une semaine de la compétition que ce pays a été accosté pour organiser la fête sportive. On se demande ce qu’a fait la CAF, malgré ses importants moyens financiers, techniques et répressifs pour que cette CAN en Angola plonge les fans du sport-roi dans un désarroi total. La seule explication que le patron de la CAF donne dans une interview accordée à l’AFP est que « la CAN s’est disputée dans de bonnes conditions malgré des petits incidents qui arrivent partout ». A entendre ces propos, l’on peut dire que le Football africain est entrain d’être conduit dans un gouffre. Cela est une certitude quand on sait que même pour dégager les équipes qualifiées dans le groupe D pour les quarts de finale, il a fallu un cafouillage d’au moins quatre heures. Et Issa Hayatou d’étaler l’incompétence de ses membres en ces termes : « Tous les officiels ne maîtrisent pas le règlement ». C’est tout de même inadmissible pour des responsables d’une iportante instance de footbal qu’est la CAF. C’est dans ce chaos ambiant d’une CAN sujette à disputes que la CAF, réunie en Assemblée Générale le 30 janvier dernier, a décidé de suspendre le Togo de deux éditions avec une amende de 50.000 dollars. Sachant que le bus qui transportait l’équipe togolaise avait été mitraillé par des séparatistes angolais. Cette attaque avait coûté la vie à deux membres de la délégation togolaise. Au regard de l’insécurité indéniable qui régnait dans cette zone (Cabinda), les autorités togolaises ont rappelé leur troupe au bercail. S’il est vrai que les Eperviers du Togo ont manifesté le désir de prendre part à la compétition après le deuil national décrété pour la circonstance, les autorités gouvernementales, elles, ont décidé de se démarquer de cette édition, ce d’autant plus qu’il n’ y a pas eu une explication venant ni de l’instance suprême du football africain, ni des autorités angolaises. Comme si ce qui est arrivé aux Togolais ne relève que d’un film. En décidant d’écarter le Togo des deux éditions prochaines, le Président de la CAF se condamne lui-même. En effet, dès le lendemain de l’attaque, il disait que la décision de jouer ou pas appartenait seuls aux Togolais. Et le Secrétaire Général de la CAF, Mustapha Fahmi, d’être plus explicite en ces termes : « Etant donné que le Président de la CAF a donné toute la latitude au Togo, il n’y aura pas de sanction en cas de retrait ». Voilà que trois semaines après ces propos, Issa Hayatou brandit l’article 78 de l’institution qu’il dirige pour dire que le Togo est suspendu pour « interférence politique ». Au départ, le président de la CAF semblait ignorer ce principe. Pourquoi le Togo ne puisse pas bénéficier d’une situation exceptionnelle au regard de l’acte qu’il a subi ? L’équipe togolaise a-t-elle choisi de façon délibérée de manquer le rendez-vous ? Autant de questions que devrait se poser le patron du football africain avant de décider. Il faut là donner raison au chroniqueur de RFI pour la CAN, Joseph Antoine Bell, qui a dit que « les rebelles ont tiré sur le Togo en face et la CAF l’a poignardé dans le dos ». De toutes les façons, Issa Hayatou n’a absolument plus rien à proposer au football africain. Après 22 ans de règne, il est évident que la règle selon laquelle le pouvoir rend aveugle s’applique à lui. Et les Africains doivent prendre leurs responsabilités. Quoiqu’on dise, au regard de ce raté organisationnel en Angola, il faut croire que le « pétrole » a suffisamment coulé et continuera de couler en Guinée Equatoriale et au Gabon, en attendant que le Togo ne découvre son pétrole pour réintégrer le Groupe. Et là c’est bonjour à la chienlit dans le football africain.
Hamed Konin