Une passion ne s’explique pas. Elle se raconte, après terme. Je vous ai parlé, la semaine dernière, des jeunes loups de Gabo Gérard et d’Amissah Kobinan Jacques. De Basile Wollé et de son Stella. De Jean Baptiste Anzian, de Baba Joseph, Séry Wawa, Luc Olivier, Ben Kuffi, Mamadou Sylla …Ce sont des noms qui me permettent de garder espoir. Cette image de la Côte d’Ivoire des valeurs, du sourire, de la générosité. Raconter la légende, ce n’est pas se lamenter ou mourir de nostalgie, comme peuvent le penser certains. C’est oxygéner une atmosphère fragilisée par « les arrivistes du ballon » dont la tâche est facilitée par cette nouvelle génération de supporters qui n’a pas connu le « miracle ivoirien ». Les bonnes choses. A l’état brut. Quand on n’a pas de mémoire, on ne peut avoir d’avenir. Comme le dit si bien Ahmadou Kourouma : « Quand on ne sait pas où l’on va, qu’on sache au moins d’où l’on vient ». Tenez ! Je me souviens d’une époque dans les années soixante-dix quand Gabo Gérard convoquait des joueurs en équipe nationale, je voyais défiler avec des yeux tout ronds d’enfant face à un sapin de Noël, des joueurs resplendissants de santé et de sérénité. Des princes de l’Indénié arrivaient d’Abengourou : Nana N’Dri, Albert Mohan, Saint Blanc…d’autres débarquaient des dix-huit montagnes comme Rabet Jeannot. Parfois, il y avait dans le même car des hommes de Daloa : Bouabré Koko Paul, Adrien Zabolou…de Divo, Kéï Julien. De Gagnoa, Gbizié Léon. De Bassam, Yangui Yangui Faustin, Maxime Traoré, N’Da Akoi Joseph…De Bondoukou, Théodore Téhua … d’Alépé, de Bouaké, N’Dadjo, Apessika, Topla Lida Bertin... Les ténors d’Abidjan n’étaient pas en surnombre. Et un match d’entraînement entre Jean Baptiste Akran et ses copains d’Abidjan n’était pas gagné d’avance ! Moi, dans cette histoire, je restais là, planté comme un arbre à observer les moindres faits et gestes, à rêver, à m’extasier devant des prouesses assaisonnées de bonne humeur. Et quel bonheur de croiser au bord de la touche un Amani Goly, un Brizoua Bi …Mieux un Mondon Konan, un Guy Ayéna …ils étaient présidents de clubs, mais à la tombée du soir, nous étions tous autour de ce bijou commun …l’équipe nationale, notre pupille en sport.
La chronique de Nasser EL FADEL
ebonyfadel1@hotmail.com
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