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Économie Publié le samedi 13 février 2010 | Le Patriote

Délestage: Les Ivoiriens se prononcent

Les Ivoiriens, dans leur ensemble, ne sont pas contents du délestage auquel ils sont confrontés depuis quelques jours et cela pour plusieurs mois. Ils se disent indignés.

Koffi Amani : « Ce qui arrive, est inadmissible »

Je voudrais vous dire merci de permettre aux Ivoiriens de se prononcer sur cette situation calamiteuse qui arrive. Parce que c’est inadmissible que dans un pays qui a acquis depuis les années 70 son autonomie en énergie électrique soit, trente ans plus tard, en proie à un délestage dont les conséquences sur les petites et moyennes entreprises, sur la vie des citoyens tout court, sont incalculables. Je le dis d’autant plus que depuis dix ans, le développement a foutu le camp en Côte d’Ivoire et cela dans tous les secteurs. Les coupures d’électricité ne sont que la partie visible de l’iceberg. Pour résoudre le problème de l’électricité, les autorités d’alors avaient pensé à la construction d’Azito 1, qui devait déboucher sur Azito 2 et 3. Cela n’a pas été fait. Et plus grave, aujourd’hui on est incapable d’entretenir ce qui existe et on se permet, en ce 21è siècle, de couper l’électricité en Côte d’Ivoire. Je dis bien en Côte d’Ivoire. Pour moi, cela indique que les autorités actuelles ont failli à un devoir et par conséquent, ils doivent démissionner.

Traoré Mamadou (Habitant à Abobo) : « On est exposé à la chaleur et aux moustiques »

La situation actuelle n’arrange pas les Ivoiriens. Nous sommes aujourd’hui exposés, on a peur de la chaleur et des moustiques. Mais surtout des malades que cela peut occasionner. Avec l’électricité, on évite beaucoup de choses. Avec l’électricité, nous qui sommes par exemple à Abobo, on voyait la nuit les patrouilles de police. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, parce que les policiers eux-mêmes ont peur de s’aventurer dans le noir. Du coup, nous ne sommes pas à l’abri des agressions. Pour éviter l’insécurité liée à l’obscurité, chez nous à Abobo, à partir de 18 h, tout le monde cherche à rentrer. Ce qui se passe est très dangereux pour les Ivoiriens.

Constant Koffi (Habitant à Koumassi) : « Nous pensons que ce sont des actes irresponsables »

Nous estimons que les coupures intempestives de courant sont de nature à mettre en retard tout le pays. Nous pensons que ce sont des actes irresponsables. Parce qu’on nous explique que ces coupures sont liées à des pannes, des pannes qui, à notre avis auraient pu être réparées. C’est parce que nous ne sommes pas dans un Etat gouverné selon les règles que cela nous arrive. Nous dénonçons ces pratiques.

Dogni Richard (Secrétaire général du CAFES) : « Cela est inadmissible »

Ce qui arrive est inadmissible. C’est inacceptable. C’est intolérable. On ne peut pas, dans un Etat moderne, assister à un programme de délestage. C’est seulement avec Gbagbo qu’on voit cela. Au temps d’Houphouët, on ne voyait pas ces choses. C’est vrai que de façon accidentelle, cela est arrivé en 1983. Mais aujourd’hui, en 2010, cela est inadmissible. Deux raisons ont été évoquées pour expliquer la situation. La première est qu’il ne pleut pas et la deuxième est que les machines seraient en panne. On ne peut pas comprendre cela. On ne peut le comprendre qu’avec quelqu’un qui a une gestion approximative. Nous, on ne peut pas accepter cela, même si c’est pour trois mois. Pour nous, un mois de calvaire, c’est trop. Avec les coupures, ils détruisent tout. Les appareils prennent un coup.

Evariste Kpadé : « Le pouvoir en place ne se soucie aucunement des populations »

Je voudrais, pour ce qui est du délestage dire que cela dénote de ce que le pouvoir en place ne se soucie aucunement des populations ivoiriennes. Aujourd’hui, on ne se soucie pas de l’électricité qui est quelque chose de vital en ce 21è siècle. On se soucie plutôt des choses improductives, comme débourser des milliards pour fêter un cinquantenaire, fut il celui de l’indépendance du pays. On nous contraint au contraire à suivre un programme de délestage.

Recueillis par Thiery Latt
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