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International Publié le samedi 20 février 2010 | Nord-Sud

Tandja renversé : Le prix de l’entêtement

La crise politique durait depuis des mois au Niger. Des soldats mutins ont décidé jeudi de mettre fin à la grande soif de pouvoir du président Mamadou Tandja. Il a été simplement renversé.

A trop tirer sur la corde, elle finit par se casser. C’est ce qui vient d’arriver à Mamadou Tandja au Niger. Un groupe de militaires a décidé de le renverser jeudi. En se bouchant les deux oreilles, le président n’a pas voulu écouter la voix de ceux qui lui disaient qu’il fonçait droit dans le gouffre. Le récent coup d’Etat n’est qu’une réponse aux multiples violations de la Constitution par Mamadou Tandja. Accusé généralement de dérive autoritaire par l’opposition, ces derniers temps, il avait imposé un référendum déclaré illégal par la justice pour prolonger son mandat de trois ans, alors qu’il s’était engagé à quitter le pouvoir comme prévu en décembre 2009. Il gouvernait par décret. Dans un langage peu diplomatique, Washington semble lui dire qu’il a récolté ce qu’il a semé. Le porte-parole du département d’Etat américain, Philip. J. Crowley, a estimé que Mamadou Tandja s’était peut-être attiré ces ennuis en “tentant de se maintenir au pouvoir”. Même s’il a toutefois ajouté que son pays ne défendait pas un coup d’Etat par la violence. Le Niger est désormais dirigé par le chef d’escadron Salou Djibo, à la tête d’un Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD). Vingt-quatre heures après la prise du pouvoir par des militaires dissidents, le sort du président et de ses collaborateurs, capturés par les rebelles, reste incertain. Même si hier dans l’après-midi, la main sur le cœur, les nouveaux hommes forts du pays ont donné des signes de normalisation. La junte a annoncé qu’elle s’apprêtait à relâcher des ministres “incessamment” et lever le couvre-feu et rouvrir les frontières terrestres et aériennes du pays. “La situation est sous contrôle. Il n’y a aucune dissidence ni à Niamey, ni à l’intérieur du pays”, a assuré le porte-parole du Conseil militaire, le colonel Goukoye Abdoulkarim, qui a précisé que le président, détenu dans une caserne, était sain et sauf. La junte a précisé que le gouvernement serait géré par les responsables ministériels et régionaux, jusqu’à ce qu’un nouvel exécutif soit formé. Comme à chaque fois qu’il y a un coup d’Etat, les condamnations se sont succédé. L’Union africaine, l’Union européenne et la France, ancienne puissance coloniale, ont vivement critiqué l’action des militaires nigériens. L’Union africaine a annoncé hier qu’elle allait suspendre le Niger.

Bakayoko Youssouf
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