L'histoire remonte à décembre 2009. Tohaud Baya Claude, qui a longtemps rêvé de la marine marchande, croit avoir trouvé la personne capable de lui ouvrir les portes des affaires maritimes. Elle se nomme Boua Bedia Félix. Celui-ci se présente comme étant un officier de la marine. En effet, à l'aide d'une fausse carte professionnelle, Félix fait croire au quidam qu'il peut l'inscrire sur la liste de l'effectif de la marine marchande. Et cela sans passer le concours d'entrée. Pour ce faire, Claude doit mettre la main à la poche. « Il y a mon frère cadet qui voulait aussi embrasser le métier. Donc, il m'a dit de payer la somme de 1. 150.000 Fcfa pour nous deux. Selon lui, on devra payer dès décembre 700.000 Fcfa. Et le reste en janvier », rapporte Claude, qui ne parvient pas à trouver les 700.000 Fcfa exigés par le pseudo-officier. Néanmoins, le benêt remue terre et ciel pour remettre la somme de 250.000 Fcfa à Félix. Selon lui, cet argent représente les frais de constitution des deux dossiers. Félix a des idées malicieuses derrière la tête. Il conduit Claude et son frère dans un cybercafé pour, dit-il, leur faire porter l'uniforme de la marine marchande (?). Là-bas, Félix se paie le culot de leur distribuer des galons et leur confectionner des cartes professionnelles. Est-ce la naïveté ou l'ignorance ? Tout compte fait, le scénario mis en place marche comme sur des roulettes. Claude raconte que « son bienfaiteur » leur a remis également les photocopies desdites cartes. «Nous étions donc en janvier. Il a exigé qu'on lui donne le reste de son argent. C'est-à-dire les 900.000 Fcfa. Il posait cette condition avant de nous remettre les originaux des cartes professionnelles », affirment-ils, unanimes. Découvrant un peu plus tôt la supercherie, Claude feint de jouer le jeu du faux marin. Il lui tend le 7 février un piège. «Nous lui avons donné rendez-vous ce jour-là. Il devait venir prendre le reste de l'argent. Avant son arrivée, nous avons alerté la brigade de recherches de la gendarmerie. Donc, il a été appréhendé par les gendarmes », souligne Claude. Au cours de l'enquête préliminaire, le lieutenant Kouamé Allou Mathieu des affaires maritimes, révèle que les cartes professionnelles délivrées par le mis en cause sont fausses. La signature de l'autorité n'est pas la sienne puis il soutient que la direction générale des affaires maritimes (Dgamp) n'est pas habilitée à délivrer lesdites cartes comme cela a été noté sur les fausses cartes professionnelles. Claude est inculpé de deux chefs d'accusation. A savoir faux et usage de faux et escroquerie. A la barre du tribunal des flagrants délits du Plateau, le 17 février, le prévenu nie les faits. Selon lui, il n'a reçu que 100.000 Fcfa pour la constitution des dossiers. Concernant la confection des cartes professionnelles, l'accusé soutient que c'est le syndicat de la marine marchande qui aurait fabriqué lesdits papiers. Le tribunal n'écoute pas les balivernes du pseudo-officier de la marine. Claude prend 36 mois de prison assortis d'une amende de 100.000 Fcfa.
Bahi K.
Bahi K.