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Faits Divers Publié le lundi 22 février 2010 | Nord-Sud

Fraude fiscale et résistance aux impôts - Commissaire Oulaï Yvonne : “Nous attaquons dès ce matin les Bana-Bana”

Débuté le 8 février, le séminaire de formation des policiers et brigadiers sur les méthodes de lutte contre la fraude fiscale et la résistance aux impôts, a pris fin le samedi 20 février. Mme la commissaire Oulaï Yvonne Méambly, chef de service du commissariat de la police spéciale du district d'Abidjan, initiatrice de ce séminaire, explique, dans cet entretien, les objectifs fixés et annonce que, dès lundi (aujourd'hui, ndlr), les 572 agents formés prennent d'assaut les différents carrefours et grandes artères pour traquer les commerçants ambulants appelés «Bana-Bana»

Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés en organisant ce séminaire de formation et de recyclage de vos éléments et ceux de la brigade de salubrité du district d'Abidjan ?
Cela fait bien longtemps que je suis policier. Il a fallu que je vienne au commissariat du district d'Abidjan pour savoir que vendeur ambulant ou vente à la sauvette est une infraction. Parce que, selon l'arrêté de création de ce commissariat, cela fait partie de nos missions. A notre arrivée en 2007, nous avons procédé par la sensibilisation. Elle a duré six mois puis nous sommes passés à l'action. En juillet 2007, précisément au carrefour « Solibra », à Treichville, nos éléments ont été violemment pris pour cibles par ces vendeurs ambulants. Il y avait des agents de police qui encadraient ceux de la brigade de salubrité. Les voyants mains nues et à un nombre réduit, parce que nous ne nous attendons pas à cette violence, on a fait la mis en place par carrefour (il ne peut pas y avoir plus de vingt personnes), alors ces vendeurs ambulants se sont organisés pour s'attaquer à ces brigadiers qui n'avaient aucun moyen de défense. Ce jour-là, il y a eu plusieurs blessés dont trois brigadiers dans un état comateux. Après ces attaques, nous avons saisi la direction générale de la police nationale. Le directeur général de la police a décidé de retirer les brigadiers et d'en faire une opération purement de police. De 2007 à ce jour, nous avons retiré les éléments de la brigade de la salubrité. Mais ceux-ci ont été recrutés pour faire ce travail. La police nationale a d'autres missions. Il faut bien que ces 300 brigadiers recrutés puissent accomplir leur mission. C'est pour cela que nous avons pensé à leur formation. Concernant les policiers, il s'agit tout simplement d'un recyclage. Mais la formation intéresse particulièrement les agents de la brigade de salubrité, à qui nous voulons donner une arme de défense, qui est le tonfa. Pendant deux semaines, ils ont été initiés à la pratique du tonfa. A partir de maintenant, demander au gouverneur du district d'en faire leur arme de dotation et aussi aux policiers du district. Parce que ceux qui sont dans la rue, on ne peut pas lutter contre eux comme si nous avons affaire à des bandits de grands chemins, c'est-à-dire avec des armes à feu. Désormais, le tonfa devient une arme régulièrement utilisée par les brigadiers et les policiers du district.

Est-ce que cela veut dire que vous allez passer à la phase répressive ?
Bien entendu. A partir de lundi (Aujourd'hui, nldr), vous allez nous percevoir aux différents carrefours et grandes artères d'Abidjan. Parce qu'on ne se forme pas pour rester les bras croisés et s'asseoir. On se forme pour aller sur le terrain. Sinon, on risque de perdre tout ce qu'on a acquis. Alors c'est pour passer à l'action que nous avons fait la formation. Nous allons traquer les commerçants ambulants pour qu'ils débarrassent les voies publiques.

Avant l'utilisation du bâton, est-ce qu'il y a eu un temps de sensibilisation des commerçants ambulants, appelés « Bana-Bana » en leur disant qu'ils exercent leur activité dans un cadre illégal ?
Tout le monde doit faire son travail. Il y a le service de communication du district d'Abidjan qui est bien placé pour sensibiliser. En son temps, j'avais saisi aussi le ministère de la Communication à travers la presse écrite et audio-visuelle afin d'être notre porte-parole auprès de ces gens-là pour leur expliquer les dangers qu'ils en courent. C'est pratiquement au-delà des six mois de sensibilisation, que nous avons procédé aux interpellations et aux déferrements. Nous avons pris fonction en janvier 2007. De cette date jusqu'à juillet, il y a eu six mois de sensibilisation. Durant ces trois années (2007-2010, nldr), nous avons déféré 318 personnes et saisi 15 tonnes de marchandises. Mais, ce phénomène demeure. Nous avons décidé d'en faire une affaire nationale pour que chacun puisse s'exprimer sur le sujet et faire des propositions. C'est dans la concertation que nous pouvons trouver des solutions.

Quelles sont les mesures arrêtées pour lutter efficacement contre le phénomène de «Bana-Bana»?
Lorsqu'on va donner les moyens aux agents de la brigade de salubrité pour se défendre. Tous les intervenants de la table ronde ont fait des propositions de solutions. Les résolutions de la table ronde seront récapitulées dans un document. Elles permettront aux autorités compétentes de prendre les décisions appropriées.

Mme la commissaire, peut-on savoir concrètement les points qui ont été arrêtés au terme de ce séminaire de formation?
Le gouverneur du district a fait deux propositions. Il s'agit de la création d'une loi pouvant nous aider à venir à bout de ce fléau. Au niveau des communes, il a indiqué que chaque maire pouvait prendre un arrêté municipal pour permettre l'organisation de marché forain. Cela permettra aux vendeurs ambulants d'avoir un espace pour vendre leurs marchandises sans crainte. Si chaque commune parvient à appliquer cette proposition, alors ces commerçants pourront exercer de façon légale.

Entretien réalisé par Ouattara Moussa
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