A peine rentrés des congés de février pour la reprise des cours que les élèves ont rebroussé chemin, hier, à Abobo.
Abobo Sogephia, carrefour Jok. Il est 7h 45 mn. Les tenanciers de boutiques et autres petits commerces ouvrent les magasins. Les travailleurs et des élèves prennent place à bord des gbakas d'habitats en partance pour Adjamé. Soudain, les véhicules de transport en commun, partis tôt vers le centre de la commune, rebroussent chemin en pompe. « C'est gâté à la gare», entend-on hurler. C'est la débandade et le sauve - qui- peut général. Tout referme. Dans ce climat d'incertitude, les parents d'élèves apeurés accourent vers les établissements scolaires. Leur objectif : sécuriser leurs enfants en les ramenant avec eux au domicile. Mais ils se heurtent à la résistance des responsables. « C'est moi qui l'ai mise au monde. C'est ma fille. Je viens la chercher et ils refusent. Je les tiens pour responsables si le pire arrive », vocifère une femme d'une forte corpulence, les yeux bouffis. Elle vient d'être renvoyée au portail du groupe scolaire Sainte Rita. Comme elle, de nombreux parents assiègent l'entrée et réclament leurs enfants. D'autres plus entreprenant, s'infiltrent dans la cour et retirent les élèves du primaire des salles de classes. Jacqueline est de ces derniers. Son témoignage : « j'étais proche du grand marché quand j'ai entendu des détonations. J'ai en même temps pensé à mon fils qui est au Cp1 ici. Si on doit mourir, cela doit être en famille ». Excédés, les maîtres cèdent et leurs enfants retrouvent leurs parents à présent soulagés. Au quartier Avocatier dépôt, l'alerte se fait plus pressante. Les élèves en tenue courent dans tous les sens pour regagner leurs foyers respectifs, la majorité n'ayant pas attendu le signal des parents. Aux Lycées modernes d'Abobo 1 et 2, c'est une fin de non-recevoir qui est adressée aux parents. Ces derniers, majoritairement composés de femmes, décident de faire le pied de grue. Nous sommes cette fois, à Abobo centre et il est 8h 28 mn. Une fumée noirâtre s'élève du côté Est, vers la gare. Une autre détonation se fait entendre dans la même direction. La grogne monte chez les mamans. « Sortez nos enfants », lancent-elles en choeur. Au milieu de cette foule de parents inquiets, une maman se dit rassurée. « A l'intérieur du lycée, ils sont plus en sécurité. Si nous décidons de rentrer avec eux, par où allons nous passer ? », s'interroge la dame au large foulard bleu. Un autre monsieur est du même avis, mais il ne quitte pas pour autant les lieux. « Ma fille est en Tle D, elle est asthmatique. On ne sait jamais. J'attends de voir ». 8h 50 mn. L'attente devient trop longue. Les parents forcent le portail au grand dam des gardiens. Ceux-ci n'ont que des parjures au bout des lèvres. « Le proviseur n'a pas donné l'ordre de libérer les élèves. Vos enfants auront zéro s'ils ne font pas cours », tambourine l'un des deux gardiens en tenue de service. Un éducateur rencontré dans la cour de l'établissement est très remonté contre l'attitude des parents. « Ils sont en train de paniquer les enfants qui suivaient les cours sereinement. A la fin de l'année, ce sont ces mêmes parents qui viendront se plaindre des mauvais résultats ». Notons que les deux lycées se sont vidés en moins de 10 minutes.
Nesmon De Laure (stagiaire)
Abobo Sogephia, carrefour Jok. Il est 7h 45 mn. Les tenanciers de boutiques et autres petits commerces ouvrent les magasins. Les travailleurs et des élèves prennent place à bord des gbakas d'habitats en partance pour Adjamé. Soudain, les véhicules de transport en commun, partis tôt vers le centre de la commune, rebroussent chemin en pompe. « C'est gâté à la gare», entend-on hurler. C'est la débandade et le sauve - qui- peut général. Tout referme. Dans ce climat d'incertitude, les parents d'élèves apeurés accourent vers les établissements scolaires. Leur objectif : sécuriser leurs enfants en les ramenant avec eux au domicile. Mais ils se heurtent à la résistance des responsables. « C'est moi qui l'ai mise au monde. C'est ma fille. Je viens la chercher et ils refusent. Je les tiens pour responsables si le pire arrive », vocifère une femme d'une forte corpulence, les yeux bouffis. Elle vient d'être renvoyée au portail du groupe scolaire Sainte Rita. Comme elle, de nombreux parents assiègent l'entrée et réclament leurs enfants. D'autres plus entreprenant, s'infiltrent dans la cour et retirent les élèves du primaire des salles de classes. Jacqueline est de ces derniers. Son témoignage : « j'étais proche du grand marché quand j'ai entendu des détonations. J'ai en même temps pensé à mon fils qui est au Cp1 ici. Si on doit mourir, cela doit être en famille ». Excédés, les maîtres cèdent et leurs enfants retrouvent leurs parents à présent soulagés. Au quartier Avocatier dépôt, l'alerte se fait plus pressante. Les élèves en tenue courent dans tous les sens pour regagner leurs foyers respectifs, la majorité n'ayant pas attendu le signal des parents. Aux Lycées modernes d'Abobo 1 et 2, c'est une fin de non-recevoir qui est adressée aux parents. Ces derniers, majoritairement composés de femmes, décident de faire le pied de grue. Nous sommes cette fois, à Abobo centre et il est 8h 28 mn. Une fumée noirâtre s'élève du côté Est, vers la gare. Une autre détonation se fait entendre dans la même direction. La grogne monte chez les mamans. « Sortez nos enfants », lancent-elles en choeur. Au milieu de cette foule de parents inquiets, une maman se dit rassurée. « A l'intérieur du lycée, ils sont plus en sécurité. Si nous décidons de rentrer avec eux, par où allons nous passer ? », s'interroge la dame au large foulard bleu. Un autre monsieur est du même avis, mais il ne quitte pas pour autant les lieux. « Ma fille est en Tle D, elle est asthmatique. On ne sait jamais. J'attends de voir ». 8h 50 mn. L'attente devient trop longue. Les parents forcent le portail au grand dam des gardiens. Ceux-ci n'ont que des parjures au bout des lèvres. « Le proviseur n'a pas donné l'ordre de libérer les élèves. Vos enfants auront zéro s'ils ne font pas cours », tambourine l'un des deux gardiens en tenue de service. Un éducateur rencontré dans la cour de l'établissement est très remonté contre l'attitude des parents. « Ils sont en train de paniquer les enfants qui suivaient les cours sereinement. A la fin de l'année, ce sont ces mêmes parents qui viendront se plaindre des mauvais résultats ». Notons que les deux lycées se sont vidés en moins de 10 minutes.
Nesmon De Laure (stagiaire)