Cela fait aujourd’hui onze jours que la Côte d’Ivoire est sans gouvernement, sa dissolution, conjuguée à celle de la CEI (Commission Electorale Indépendante) par Laurent Gbagbo. Et depuis, les ministres sont interdits d’accès à leurs bureaux. Comme il fallait s’y attendre, c’est toute la Côte d’Ivoire qui tourne au ralenti du fait de cette situation.
Un ou deux affaires rapidement traités, causeries entre collègues, jeux à l’ordinateur, ….ou encore, tourner à ne rien faire. C’est là, le train-train quotidien des agents travaillant dans les ministères depuis un bon moment. Plus précisément, depuis la double dissolution de la Commission électorale indépendante (CEI) et du gouvernement par Laurent Gbagbo le vendredi 12 février dernier. Depuis lors, comme des bateaux sans capitaine, les ministères ont cessé de fonctionner ou tout simplement, tournent au ralenti. Et c’est toute la Côte d’Ivoire qui en pâtit. Bien entendu, les agents sont à leur poste car disent-ils, ce n’est pas eux qui ont été révoqués. Donc ils viennent faire leur travail comme il se doit. « Nous sommes à notre poste. Seulement, nous ne pouvons pas faire grand-chose, car c’est le ministre qui donne les ordres. Nous nous rongeons donc les pouces », reconnaît un agent du ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts, rencontré hier, à la tour D, au Plateau. A quelques paliers de ce ministère, Me Yao Emile, greffier instructeur à la direction des affaires juridiques et du contentieux du ministère de la Construction, de l’urbanisme et de l’Habitat, logé dans la même tour, ne dit pas autre : « Nous sommes là pour ne pas qu’on dise que nous ne venons pas au travail. Mais les autorités savent qu’on ne peut rien faire. Ici, notre rôle est de régler les litiges et de soumettre les actes à la signature du ministre. 80% des cas sont soumis à la signature du ministre, donc nous ne pouvons rien faire. Tout est bloqué ». Même constat au ministère de l’Education nationale, perché au 28ème étage de la Tour D. En l’absence du ministre, c’est son directeur de cabinet qui est chargé de la gestion des affaires courantes. Idem dans les différents ministères que nous avons visités. « Ici nous avons reçu l’instruction de travailler comme avant. Donc tous les services fonctionnent normalement. Les directions travaillent. Mais il faut reconnaître que tout tourne au ralenti », avoue également un agent du service communication du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, situé au 13 étage de la Tour C. Là, à la Direction générale de la Santé, quelques agents vaquent à leurs occupations, mais timidement, sans l’ambiance des jours ordinaires. En l’absence du « patron », plusieurs dossiers restent en suspens….
Pour ce premier jour ouvrable de la semaine, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique a quand même pu tenir sa traditionnelle réunion de cabinet. Evidemment, la séance a été dirigée par le directeur de cabinet du ministre, M. Alexis Hilbault. L’ordre du jour, confie un agent de ce ministère, avait trait au traitement des dossiers courants. Fait notable dans ce ministère, les secrétaires du ministre sont à leur poste et continuent de recevoir les appels téléphoniques. Comme quoi, on essaye tant bien que mal de maintenir l’administration en marche.
En revanche au ministère de la Famille et des Affaires Sociales, à Tour E, c’était le calme plat. Du fait des manifestations de protestation contre les décisions de Laurent Gbagbo dans certaines communes d’Abidjan, notamment à Abobo, plusieurs agents n’ont pu rallier leur lieu de travail. Les quelques-uns, qui ont pu effectuer, le déplacement ont passé l’essentiel de leur journée à se ronger les pouces…
Dans cette grisaille, les agents non fonctionnaires, inquiets de la « mise au chômage » des ministres, retrouvent le sourire, surtout depuis la réquisition du ministre de l’Economie et des Finances, M. Charles Koffi Diby, et ses homologues de la Défense et de l’Intérieur pour « gérer les affaires courantes ». Leurs dossiers pourront enfin être signés et ils pourront percevoir ainsi en toute quiétude leur salaire…
En conflit ouvert avec M. Beugré Mambé, qu’il accuse d’avoir frauduleusement inscrit sur la liste électorale, 429 030 personnes litigeuses, Laurent Gbagbo a choisi de dissoudre la CEI et le gouvernement. Toute chose qui a irrité l’opposition. Aussitôt, elle a appelé, pour protester contre ce qu’elle qualifie de « coup d’Etat contre le processus électoral » à la désobéissance civile. Depuis, les villes du pays se révoltent une à une contre le pouvoir Gbagbo…
Dao Maïmouna
Un ou deux affaires rapidement traités, causeries entre collègues, jeux à l’ordinateur, ….ou encore, tourner à ne rien faire. C’est là, le train-train quotidien des agents travaillant dans les ministères depuis un bon moment. Plus précisément, depuis la double dissolution de la Commission électorale indépendante (CEI) et du gouvernement par Laurent Gbagbo le vendredi 12 février dernier. Depuis lors, comme des bateaux sans capitaine, les ministères ont cessé de fonctionner ou tout simplement, tournent au ralenti. Et c’est toute la Côte d’Ivoire qui en pâtit. Bien entendu, les agents sont à leur poste car disent-ils, ce n’est pas eux qui ont été révoqués. Donc ils viennent faire leur travail comme il se doit. « Nous sommes à notre poste. Seulement, nous ne pouvons pas faire grand-chose, car c’est le ministre qui donne les ordres. Nous nous rongeons donc les pouces », reconnaît un agent du ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts, rencontré hier, à la tour D, au Plateau. A quelques paliers de ce ministère, Me Yao Emile, greffier instructeur à la direction des affaires juridiques et du contentieux du ministère de la Construction, de l’urbanisme et de l’Habitat, logé dans la même tour, ne dit pas autre : « Nous sommes là pour ne pas qu’on dise que nous ne venons pas au travail. Mais les autorités savent qu’on ne peut rien faire. Ici, notre rôle est de régler les litiges et de soumettre les actes à la signature du ministre. 80% des cas sont soumis à la signature du ministre, donc nous ne pouvons rien faire. Tout est bloqué ». Même constat au ministère de l’Education nationale, perché au 28ème étage de la Tour D. En l’absence du ministre, c’est son directeur de cabinet qui est chargé de la gestion des affaires courantes. Idem dans les différents ministères que nous avons visités. « Ici nous avons reçu l’instruction de travailler comme avant. Donc tous les services fonctionnent normalement. Les directions travaillent. Mais il faut reconnaître que tout tourne au ralenti », avoue également un agent du service communication du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, situé au 13 étage de la Tour C. Là, à la Direction générale de la Santé, quelques agents vaquent à leurs occupations, mais timidement, sans l’ambiance des jours ordinaires. En l’absence du « patron », plusieurs dossiers restent en suspens….
Pour ce premier jour ouvrable de la semaine, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique a quand même pu tenir sa traditionnelle réunion de cabinet. Evidemment, la séance a été dirigée par le directeur de cabinet du ministre, M. Alexis Hilbault. L’ordre du jour, confie un agent de ce ministère, avait trait au traitement des dossiers courants. Fait notable dans ce ministère, les secrétaires du ministre sont à leur poste et continuent de recevoir les appels téléphoniques. Comme quoi, on essaye tant bien que mal de maintenir l’administration en marche.
En revanche au ministère de la Famille et des Affaires Sociales, à Tour E, c’était le calme plat. Du fait des manifestations de protestation contre les décisions de Laurent Gbagbo dans certaines communes d’Abidjan, notamment à Abobo, plusieurs agents n’ont pu rallier leur lieu de travail. Les quelques-uns, qui ont pu effectuer, le déplacement ont passé l’essentiel de leur journée à se ronger les pouces…
Dans cette grisaille, les agents non fonctionnaires, inquiets de la « mise au chômage » des ministres, retrouvent le sourire, surtout depuis la réquisition du ministre de l’Economie et des Finances, M. Charles Koffi Diby, et ses homologues de la Défense et de l’Intérieur pour « gérer les affaires courantes ». Leurs dossiers pourront enfin être signés et ils pourront percevoir ainsi en toute quiétude leur salaire…
En conflit ouvert avec M. Beugré Mambé, qu’il accuse d’avoir frauduleusement inscrit sur la liste électorale, 429 030 personnes litigeuses, Laurent Gbagbo a choisi de dissoudre la CEI et le gouvernement. Toute chose qui a irrité l’opposition. Aussitôt, elle a appelé, pour protester contre ce qu’elle qualifie de « coup d’Etat contre le processus électoral » à la désobéissance civile. Depuis, les villes du pays se révoltent une à une contre le pouvoir Gbagbo…
Dao Maïmouna