Incursion dans le centre ‘’Feu Divin Vie‘’ de Paul Mousso: Les secrets jamais révélés sur les pratiques de l’homme qui renie Dieu

Il n’est ni homme de Dieu, ni mystique. Cependant, il se propose de libérer l’Homme du joug de Dieu. Lui, c’est Paul Mousso, l’homme qui refute toute existence de Dieu. Il va jusqu’à lui attribuer tous les maux dont souffre le commun des mortels. Nous nous sommes rendus dans son centre de Locodjro dans le but de partager une journée avec ses adeptes. Reportage.

Dimanche 07 février 2010, il est 9 heure 05 minutes quand nous arrivons au centre ‘’Feu divin vie’’ de Paul Mousso, situé à Mossikro, précisément dans le quartier Locodjro depuis 2005. Nous cherchions à percer le mystère qui se cache derrière cet homme qui se propose de libérer l’homme du joug de Dieu. A l’entrée dudit centre, quatre individus arrivés avant nous, tiennent des billets de banque en main devant une table. Nous sommes accueillis par ces personnes installées à la table et qui tiennent une liste où sont mentionnés des montants en face de chaque nom. Nous déclinons notre identité. Très rapidement, l’une d’entre elles se propose de nous conduire à Paul Mousso. « Il est dans son bureau et se prépare pour le séminaire qu’il doit animer. Il m’a demandé de vous offrir le petit déjeuner », nous explique notre interlocuteur. Nous sommes aussitôt conduits chez Mme Gouribéra Ami (Titulaire d’un master en fiscalité, maîtrise en droit, professeur vacataire à l’Insaac), vendeuse de frite dans le centre. A notre retour de ce ‘’p’tit dèj’’ copieux, la foule s’est agrandie. Nous apercevons Paul Mousso dans un peignoir rouge en train de donner de la voix à son staff. Le centre est bâti sur une superficie de 3600 m². Pour tenir en haleine les nombreux adeptes qui ont effectué le déplacement jusqu’à ce centre, un Cd de Paul Mousso qui a pour thème : « la connaissance de la Bible », est distillé par les haut-parleurs. Pendant ce temps, les adeptes s’installent sous les arbres et écoutent avec beaucoup d’intérêt ce Cd. On entend en substance : « Mon objectif est de ramener l’homme à l’état humain. Mon nom Mousso veut dire libérateur en Abbey. Ce nom m’a été donné par mon oncle et Paul est le prénom de l’ami à mon père et non le Paul de la Bible. L’homme est né avec un son (la voix), c’est cela qu’il faut développer. Je ne remets rien aux gens pour se défendre. Mais si un sorcier vous attaque, il va en avoir pour son compte ». C’était une manière de préparer l’assemblée au séminaire qui doit suivre. Il est 11h 11minutes quand le maître de cérémonie, du nom de Abléké, annonce que Paul Mousso va prendre la parole.

Paul Mousso s’en prend à la Bible
Le séminaire porte sur le même thème: « La connaissance de la Bible ». Sans grand cérémonial, Paul Mousso, se met à développer ledit thème. Il commence par expliquer que lorsque les missionnaires européens introduisaient la Bible en Afrique, ils visaient un objectif. Celui de piller l’Afrique de toutes ses richesses. « La manière d’aborder une femme est pareille à l’évangélisation des européens. Ils ont pillé l’Afrique et sont retournés chez eux. Les africains espèrent toujours en la Bible au lieu d’en avoir du regret », dit-il. Il révèle par la suite, que l’intelligence vient du diable parce qu’il a ordonné à Adam de manger le fruit défendu dans le jardin d’Eden. L’orateur va jusqu’à prendre la Bible et Dieu pour des sigles et les définit comme suit : Bible : Balise Inventée pour Bloquer L’intelligence de l’Etre. La Bible est donc pour lui, un instrument de nuisance. Quant à Dieu, il est défini de la sorte : Divinité Incarnée Energie Universelle. Selon Paul Mousso, l’omnipotence de Dieu fait de lui l’égal du génie puisque lui aussi est partout. De ce fait, instruction est donnée à ses adeptes de ne point toucher à la Bible qui est « fait pour les sorciers ». L’homme doit donc placer sa confiance en lui-même et non en Dieu, car cela conduit à la mort, à la souffrance. Il estime que s’il parle et que l’humanité n’écoute pas, la souffrance continuera dans la vie de l’homme. Nous profitons de la pause pour nous entretenir avec des adeptes sur le fonctionnement du centre.

Mais en fait, comment Paul Mousso procède-t-il dans son centre ?
Il ressort des témoignages que tous les dimanches, ce sont des réunions d’informations qui se tiennent. Il y a, pour cela, un séminaire par mois et deux retraites spirituelles dans le mois. Tout cela, pour instruire les adeptes. Aussi, faut-il savoir que lors des séminaires, une contribution forfaitaire, qui va de 500F à 2000 Fcfa, est demandée aux participants en fonction de la bourse de l’individu. Toutefois, elle n’est pas obligatoire. Paul Mousso utilise beaucoup la Bible à partir de laquelle il dispense ses enseignements. Il ne le fait pas pour évangéliser ses adeptes mais pour ‘’démontrer que la Bible est une œuvre dépassée’’. « Les africains adorent la Bible. Paul Mousso se propose donc de leur montrer le vilain côté de ce livre, parce que les hommes, dans une certaine proportion, ont été éduqués avec la Bible », expliquent plusieurs personnes interrogées. « Par contre, je n’utilise pas le Coran parce qu’il n’y a rien dedans » précise Paul Mousso. C’est plutôt un décorticage de la Bible qu’il fait. Au-delà de la critique de la Bible, ses enseignements sont également basés, selon lui, sur la vie quotidienne. C’est-à-dire le vécu de l’individu, au jour le jour.

Comment devenir adepte de Paul Mousso ?
Avec Paul Mousso, tout est une histoire de volontarisme. C’est-à-dire qu’il faut suivre ses instructions et observer ses recommandations. Lorsque vous venez pour la première fois dans son centre, vous participez à la retraite spirituelle au cours de laquelle les nouveaux venus font serment de repentance. La repentance en elle-même, se fait en trois étapes. La première consiste à apprendre la méthode de répentance. Pour la seconde étape, il s’agit de se séparer des pratiques et traditions parentales. Enfin, la troisième consiste à se matérialiser ; c’est-à-dire se confier à soi-même.

Comment Paul Mousso soigne-t-il ses adeptes ?
Tout commence par la ‘‘séparation’’ qui consiste à choisir un temps précis pour se confesser à soi-même, en tant qu’être humain, le mal qu’on a fait à autrui depuis son enfance jusqu’à l’âge adulte. C’est, en fait, se vider de tout ce qui est mal en soi. C’est une sorte de purification. C’est cela l’exercice de ‘‘séparation’’. Il n’y a pas de prière en tant que telle à faire. Les pratiques de Paul Mousso ne sont pas basées sur des prières. « Admettons le cas de quelqu’un qui a le diabète, s’il vient le consulter, Mousso ne lui dira pas d’aller à la pharmacie pour acheter un tel médicament. Il lui recommandera simplement de faire la ‘‘séparation’’ et en fréquentant son centre, la guérison s’en suivra. Rien que cela vous permet d’équilibrer votre diabète. Sinon, il n’y a pas de recette concrète pour dire qu’il faut prendre telle ou telle infusion ou décoction. Au contraire, quand vous lui dites que vous prenez un tel médicament, il vous dit d’arrêter ou que vous n’avez pas besoin d’aller à la pharmacie. C’est la séparation qui est l’élément principal de sa pratique, c’est sur cela que tout repose », nous a précisé le Pr. Assi Séka, Professeur à l’université de Cocody. C’est pourquoi, toujours selon lui, Paul Mousso recommande à ses adeptes de relever tous ses contacts téléphoniques. Ainsi, lorsqu’ils sont chez eux et qu’ils ont un malaise, il suffit de l’appeler et il indique ce qu’il y a lieu de faire. « La séparation et la fréquentation du centre sont très utiles pour l’adepte. Plus vous y croyez et vous y mettez votre esprit, votre souffrance prend fin », révèle-t-il. A la question de savoir le coût des prestations de soin de Paul Mousso, le professeur Assi Séka explique que : « C’est la partie la plus intéressante. Lorsque vous venez, il ne vous exige pas de l’argent parce que vous êtes malade. Après un diagnostic, il ne prescrit rien à acheter. Non, avec lui, la seule chose que vous faites, c’est de vous inscrire et vous payez les frais de ‘‘séparation’’ qui s’élèvent à 15 000F. Après cela, vous pouvez venir autant de fois que vous voudrez. Sauf que les dimanches, il y a des sandwichs en vente et si vous en voulez, vous pouvez en acheter. Pour votre plaisir ou pour votre satisfaction personnelle. »

Qui est réellement Paul Mousso ?
Je suis matérialisé depuis ma naissance et c’est à 40 ans que j’ai su que j’avais un devoir envers l’humanité. D’une manière physique, j’ai vu 5 lumières qui s’éteignaient l’une après l’autre et une seule est restée allumée. Ces lumières représentent les cinq continents. La seule lumière qui ne s’est pas éteinte est l’Afrique quand les 4 autres lumières éteintes représentaient l’Amérique, l’Europe, l’Asie et l’Océanie. Ainsi, celles qui étaient éteintes me disaient que L’Amérique, l’Europe, l’Asie et l’Océanie sont des continents riches en connaissances, mais que ces continents connaissaient des difficultés. Quant à l’Afrique, elle a épousé toutes les pratiques. Elle est capable de différencier les pratiques, d’éclairer la terre. C’est pourquoi sa lumière ne s’est pas éteinte. Cette lumière, c’est moi. Elle partait de la Côte d’Ivoire en direction du reste de la terre. Des religieux ont cette vision mais ils n’arrivent pas à l’interpréter. C’est pourquoi ils disent que la Côte d’Ivoire est un pays béni de Dieu. A la question de savoir ce qu’il comptait offrir à l’homme, Paul Mousso a affirmé qu’il « permet à l’homme de se matérialiser. Avec moi, finies les souffrances. Mon objectif est de transformer l’homme à l’état humain ».

Nathalie Kassi