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Politique Publié le mardi 2 mars 2010 |

Lu pour vous - La lettre du Pr Mamadou Koulibaly aux lecteurs de Venance Konan

Le Banco.net - Bonjour, Je vois bien circuler sur le web de petits textes de Mr Venance Konan. Je trouve cela admirable. Je voudrais y contribuer en mettant aussi en circulation d’autres textes du même auteur dans une autre vie pas très éloignée.

Personnellement je le prends pour responsable en partie, de ce qui est arrivé à la Côte d’Ivoire. Venance Konan a été, avec Yao Noël et d’autres, à une époque, les thuriféraires de l’Ivoirité bon teint qui est à la source, comme le disent certaines personnes, du problème inextricable que nous avons à résoudre aujourd’hui. Je vous laisse apprécier le même auteur.

Quels sentiments cela vous inspire t-il au vu de la situation aujourd’hui ? Quelles questions vous vous posez après la lecture de ces documents ? Quelle est la responsabilité d’un intellectuel face à ses propres écrits et à leurs conséquences ? Peut-on se dédouaner ? Et comment ?

Je vous laisse apprécier ces textes et les partager avec ceux avec lesquels vous échangez. Nous étions dans la période juste avant les emprisonnements des opposants et le coup d’Etat de 1999.

Et je me demande lequel des Venance Konan est lui-même, le vrai ? Comment comprendre ces discours et leur évolution dans le temps ?

En 2006 Mr Konan a choisi de publier des textes anciens de lui même et n’a pas jugé utile de retrouver ceux que je vous offre dans ce message. Je ne trouve pas cela très honnête de sa part.

Dans « l’Avant propos » de « Nègreries » qui est publié chez Frat Mat éditions en 2006, Mr Konan explique cet oubli par ce qui suit, et je cite : « De 1994 à ce jour, cela fait beaucoup. Il a fallu choisir entre ces centaines de chroniques. Choisir c’est exclure. Il y a des articles que peut être des lecteurs auraient aimer voir dans ce recueil, soit parce qu’ils les avaient aimés, soit parce qu’ils les avaient détestés. Je m’excuse auprès d’eux. J’ai volontairement exclu de ce recueil les chroniques qui traduisent des erreurs de jugement de ma part à une période donnée. Mais je n’exclus pas la publication d’un autre recueil qui reprendrait les chroniques qui ne figurent pas dans celui-ci ». Page 7

Je trouve la justification fallacieuse et pas sérieuse, pour les propos de combats tenus; et dont il semble que Mr Konan ne soutienne plus aujourd’hui les lignes. Mr Konan se serait il trompé de combat qu’il ne le dirait pas autrement.

De 1994 à 2006 Chronique de 12 années sèches ; Nègreries. Tel est le titre complet de l’ouvrage de 302 pages.

Les douze années de chroniques Mr Konan peuvent être présentées en deux phases :

a) La première phase commence en 1994, avec l’arrivée de Bédié au pouvoir, et se termine en 1999 avec le départ de Bédié du pouvoir fuyant devant le coup d’Etat de 24 décembre. Sur cette période de six ans de chroniques, Mr Konan, dans son livre, retient 56 articles de « nègreries » des autres. Et exclu volontairement, en particulier les dix-huit articles que je vous fais parvenir. Pourquoi donc cet abandon ? Mr Konan répond « J’ai volontairement exclu de ce recueil les chroniques qui traduisent des erreurs de jugement de ma part à une période donnée ».

Les textes concernés sont pourtant violents, engagés et ivoiritaires. Ce sont des textes de combat. Mais quel était donc son combat à cette époque ? L’intellectuel peut il se dédouaner simplement en disant qu’il faisait, ou qu’il a fait des erreurs de jugement au moment où il faisait baver sa plume ? Les erreurs viennent elles des méthodes de l’intello, de ses doctrines ou bien simplement de ses haines dont il serait le prisonnier ?

Les propos tenus ont expliqué en partie le coup d’Etat de 99. Les erreurs de jugement d’un intello ont fait des dégâts dans la cohésion sociale. Aujourd’hui Mr Konan est reparti pour un autre combat. Mesure-t-on le risque à l’écouter si demain il nous disait de nouveau que des erreurs de jugements l’aveuglaient aux moments où il écrivait ses propos présentés aujourd’hui comme politiquement correct ? Peut-on fuir les conséquences de nos écrits et nous cacher derrière les erreurs de jugement ? N’est pas trop facile ? L’intellect doit il être sacrifié sur l’autel des péripéties politiques ou doit il être ancré dans des convictions solides ? Il y a dans l’attitude de Mr Konan un biais politique qu’il ne peut avouer. Mr Konan tente de dissimuler ses chroniques sataniques dont il a peut être honte aujourd’hui. Mais pourquoi donc ? Peut-il nous expliquer pourquoi ses erreurs de jugement se sont manifestées et comment il en est venu à les comprendre et à les abandonner ? Quelles garanties l’écrivain nous donne t-il quand à la valeur pérenne des ses pensées, propos et écrits ?

b) La seconde phase des textes publiés dans « nègreries » commence en novembre 2002, après l’installation de la rébellion armée qui, en septembre, a tenté de renverser le pouvoir de la Refondation. Cette phase dure cinq ans et elle se termine en juillet 2006. Donc elle est plus courte que la première phase.

Cependant, dans cette seconde phase, Mr Konan sélectionne volontairement 84 textes soit 33% plus de textes que dans la première pourtant plus longue et dans laquelle il ne sélectionne que 56 textes. (Voyez vous-même 6ans pour 56 textes et 5ans pour 84 textes). Ici aussi il y a un biais politique intellectuellement difficile à cacher.

La Refondation sous la guerre est plus facile à attaquer et « les erreurs de jugement » pourront toujours être évoquées comme dans la première phase. L’intellectuel sacrifie encore une fois son intellect à la politique politicienne, celle des raccourcis, de la futilité, de la mode, de la vogue, du populisme. Sans méthodes et sans convictions. Faut-il consommer sans précaution les écrits de Mr Konan si l’on n’a aucune assurance sur le service après vente des idées qu’il nous propose ?

Un intellectuel doit avoir des convictions quand il descend dans l’arène politique. S’il vogue au gré des courants politiques alors il ne peut être que mercenaire de l’écriture.

Mr Konan a volontairement exclu les articles dans lesquels il défendait le pouvoir de Bédié et non ses propres convictions à lui Venance. Il a écrit aussi pour défendre la France mais pas ses propres convictions. Maintenant il écrit de nouveau. Bonne lecture à tous ceux qui ces derniers temps raffolent de ce qui sort de sa plume. Mais assurons nous de savoir qui il défend cette fois ? Pour qui écrit-il cette fois et pour quoi surtout ?

Lorsque la plume se met au service d’ambitions sans convictions elle conduit à de Nègreries. Mr Konan aime à parler des Nègreries de ses adversaires politiques mais les siennes sont classées dans le casier des « erreurs de jugement ». Elles sont donc classées ainsi sans suites. Pondre des écrits, pousser les gens à avoir peur des lendemains, leurs pronostiquer des demi vérités et de demi mensonges, puis leur dire que la page est tournée lorsque le chaos survient est inacceptable intellectuellement et irresponsable Politiquement. Le biais Politique est flagrant. Encore faut-il l’assumer entièrement et sans faux fuyant.

Il se pose simplement la question de la responsabilité sociale de l’intellectuel, ce producteur de mots, d’idées, de concepts, de doctrines, d’idéologies et de « prêt à penser ». Attention donc.

Avec mes remerciements.

Mamadou KOULIBALY
Ici bas quelques uns des anciens écrits de Venance Konan

Fraternité Matin / Vendredi 13 Février 1998

Venance KONAN

QUE RECHERCHE LE RDR ?

A Odienné le RDR est chez lui. C’est « son territoire ». Ne dit-on pas que la mère de leur gourou vient de là-bas, dans un village qui est la frontière avec la Guinée, N’est-ce pas dans la région d’Odienné que le RDR a eu plus de voix ? Alors la région d’Odienné est son « territoire » Aussi lorsque la première dame de Côte d’Ivoire veut se rendre à Odienné, le RDR considère cela comme une violation de domicile, un casus belli ; Il ne peut l’accepter. Madame Henriette Konan BEDIE n’est-elle pas l’épouse de Monsieur Henri Konan BEDIE ? Leur ennemi, celui qui a ravi la place qui, selon eux, devait revenir à leur « Bravetchê » au nom d’on ne sait qu’elle constitution ou loi de quel pays ? Pour ce qui nous concerne en côte d’ivoire, tous les ivoiriens savent qu’en 1993, la constitution prévoyait qu’en cas de décès du Président de la République, le Président de l’Assemblée Nationale lui succèderait aussitôt.

Puisqu’ils ne peuvent empêcher Madame la Présidente de se rendre à Odienné qui est sur le territoire ivoirien, l’ineffable Mamadou Ben Soumahoro et ses comparses ont tenté, par des formules alambiquées de faire échouer cette visite. Las ! La population d’Odienné est sortie massivement pour accueillir la Dame au grand coeur. Parce que cette population savait que Madame BEDIE était venue pou la servir, comme elle le fait à travers tout le pays. Même l’envoyé spécial d’un journal proche du RDR a dû, à son corps défendant, reconnaître que la visite de Madame La Présidente avait été un succès populaire. On ne peut pas cacher la forêt avec la main. Mais le Député-maire d’Odienné, sans craindre le ridicule a tenu à dire qu’il était là. C’est comme il lui plaît. La population d’Odienné, celle que Madame BEDIE était partie rencontrer était bien présente et c’est là l’essentiel.

Mais tout ceci nous amène à nous interroger sur les objectifs de ce parti appelé RDR. On se souvient tous des propos invitant à la haine tribale tenus par Djeni Kobina lors de sa récente tournée à travers notre pays. Des propos que l’on ne saurait tenir dans un autre pays, au Ghana par exemple, sans se retrouver en prison. On se souvient aussi des propos de Mamadou Ben Soumahoro qui demandait carrément que les Baoulé soient confinés dans leur terroir d’origine. C’est à peine s’il n’a pas demandé que l’on leur interdise de se déplacer sur le territoire ivoirien. On se souvient encore de tous les efforts du RDR pour faire croire à une partie des ivoiriens qu’ils étaient des martyrs. Que veut le RDR à la Côte d’Ivoire ? Au fond, le tort de la Côte d’Ivoire est d’avoir confié de hautes responsabilités à un travailleur immigré du nom d’Alassane Ouattara. Parce que feu Houphouët Boigny, vers la fin de sa vie a nommé Premier Ministre un homme dont la nationalité voltaïque a parfaitement été établie, certaines personnes veulent aujourd’hui que cet homme devienne le Président de la côte d’ivoire. Parce qu’il n’y a pas d’ivoiriens dignes de diriger la Côte d’Ivoire ? Nous voulons bien comprendre que certaines personnes qui ont bénéficié de substantiels avantages au temps d’Alassane Ouattara le regrettent aujourd’hui. Mais les ivoiriens ne peuvent accepter que ces personnes là tente de les diviser et mettent en péril leur pays.

Les Ivoiriens qui n’ont pas la mémoire si courte se souviennent encore des moments difficiles qu’ils ont vécus sous l’ère Alassane Ouattara. Ceux qui le suivent aveuglement aujourd’hui doivent se demander objectivement ce que cet homme a apporté à ce pays et ce qu’il pourrait lui apporter si nous le lui confions de nouveau. Monsieur Ben Soumahoro qui l’insultait dans les journaux savait bien ce qu’il lui reprochait. Aujourd’hui qu’il a retourné son boubou pour devenir son sofa, il pourrait peut-être nous expliquer son programme ?

Depuis 1994, la Côte d’Ivoire a renoué avec la croissance. Les populations en attendent légitimement les retombées. Elles ont commencé à les toucher à travers les routes, les écoles que l’on construit partout dans le pays, les village que l’on électrifie chaque jour, la valorisation du prix des matières premières, les enfant que l’on vaccine contre la polio, etc. les populations attentent plus. C’est légitime.

Mais, comme nous le répète inlassablement le Président Henri Konan BEDIE, pour avoir ce plus il nous faut faire preuve de rigueur, de persévérance dans le travail et il nous faut surtout maintenir la cohésion nationale. C’est pour cela que nous ne pouvons accepter les actions des dirigeants du RDR qui ne rêvent que de voir ce pays déchiré, ensanglanté. Parce qu’ils croient que leur « Bravetchê » pourrait profiter de ce chaos.

Aujourd’hui la Banque Mondiale et le FMI viennent de nous accorder 1200 milliard de francs. Quant de telles institutions débloquent une telle somme en faveur d’un pays, cela signifie qu’elles font confiance à ses dirigeants et à leur bonne gouvernance. Nous ivoiriens devons nous montrer digne de cette confiance en continuant dans l’effort et en refusant que des étrangers sabotent les actions menées par nos dirigeant pour notre bien-être.

Y a-t-il un ivoirien qui parcourt le Ghana ou le Burkina en insultant leurs dirigeant et en suscitant la haine tribale ?

reviennent à la réalité. On les a trop longtemps menés en bateau. Et beaucoup d’entre eux ont gâché leur vie pour rien. La réalité est que le RDR ne mène nulle part. Un petit groupe de personnes entretiennent des frustrations artificielles chez des milliers d’ivoiriens pour se faire une place au soleil. C’est tout. Djéni avait espéré entrer au gouvernement grâce au RDR. Il est furieux que ce soit Adama Coulibaly qui ait été choisi. Les tribulations de Djeni Kobina Jackson lors des dernières élections législatives montrent bien qu’il n’a aucune assise dans ce pays et que de ce fait, le suivre, c’est foncer dans le vide. N’avait-il pas promis aller à Korhogo pour « dire la vérité » aux populations sur l’entrée d’Adama Coulibaly au gouvernement ? Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Parce qu’il a compris que la population de Korhogo préférait suivre un de ses fils, qui est enraciné dans sa culture plutôt qu’un aventurier qui a tout le mal du monde pour dire simplement le nom de son village. Pourquoi des ivoiriens qui aimaient leur pays et sont fiers d’être ivoiriens, suivraient-ils un autre aventurier qui ne peut indiquer le village de son père, qui change de nationalité au grès de ses intérêts et qui ne montre aucun intérêt pour les problèmes des ivoiriens ? Si ADO veut croire que l’on peut faire de la politique par procuration et si Djéni veut attendre qu’un messie vienne réaliser son destin, laissons-les à leurs illusions. Mais il est temps que les ivoiriens comprennent que eux, n’ont pas deux pays et que s’ils laissent quelqu’un d’autre venir détruire celui qu’ils ont en y semant la haine, en montant des populations contre d’autres, ils seront les seuls à s’en mordre les doigts.

Fraternité Matin/Vendredi 20 Mars 1998

Venance KONAN

« OU EST TON VILLAGE ? »

Il y a quelque chose de pathétique dans les constantes références de Djéni Kobina à Alassane Dramane Ouattara. Surtout après l’entrée de Monsieur Adama Coulibaly au gouvernement. A l’entendre, ce qui lui a le plus fait mal, ce n’est pas qu’il n’ait pas été informé mais qu’ADO ne l’ait pas été. ADO, le messie, pour l’arrivée duquel il faut nettoyer les écuries, rendre droits les chemins tortueux, aplanir les collines, boucher les trous. Djéni Kobina, leader politique, chef d’un parti représenté au Parlement ne fait donc de la politique que pour préparer la voie à un homme miraculeux qui viendra guérir tous les maux de la Côte d’Ivoire, avec bien entendu lui-même à sa droite et sans doute l’impayable Ben Soumahoro à sa gauche. Et ADO, en homme providentiel qu’il est, ne parle pas. Pourquoi se fatiguerait-il ? Djeni parle pour lui. ADO est le père spirituel du RDR, disent les militants de ce parti. Le dieu de ce parti. Et en bon dieu qu’il est, il ne saurait s’adresser directement aux hommes. A-t-il jamais tenu un meeting ? A-t-il jamais montré un quelconque intérêt à l’égard de ceux qui sont prêts à mourir pour lui ? A-t-il jamais montré un quelconque intérêt pour ce pays qu’i dit être le sien avent d’être parachuté Premier Ministre, et depuis qu’il ne l’est plus ? Quant il arrive dans ce pays qu’i prétend vouloir diriger serait probablement trop salissant pour le grand fonctionnaire international qu’il est.

Ou alors, la réalité est tout autre. Il ne se sent pas chez lui ici. En Côte d’Ivoire tous les hommes politiques ont un fief. Houphouët avait Yamoussoukro, Bédié à Daoukro, Fologo à Sinématiali, Adama Coulibaly à Korhogo, Gbagbo Laurent à Ouragahio, Zadi Zaourou à Soubré, etc. Aujourd’hui, chaque ivoirien, qu’il soit en côte d’Ivoire ou à l’étranger, est fier d’avoir son village, fût-il petit ou grand, d’y aller aussi souvent que possible, de participer à son développement. C’est l’une des caractéristiques de la Côte d’Ivoire et qui a assuré son développement par rapport aux autres pays d’Afrique. Le rêve de tout cadre ivoirien est d’avoir sa maison au village. Et l’homme politique qui n’a pas usé de ses moyens personnels ou de son influence pour développer son village ou sa région est critiqué. Quiconque veut se lancer dans la politique sans avoir une maison chez lui part avec un gros handicap.

Djeni Kobina est en train de découvrir cette réalité aujourd’hui, la réalité que pour faire de la politique, il faut avoir un fief. « Djeni, où est ton village ? » lui demandent aujourd’hui ceux qui hier étaient ses plus proches compagnons. Posons aussi la question à son mentor : « ADO, où est ton village ? Si tu en as, pourquoi tu n’y vas pas ? Pourquoi restes-tu toujours à Abidjan quand tu viens en Côte d’Ivoire ? ».

Il faut que les militants du RDR, s’ils aiment ce pays


Fraternité matin du 30 Avril 1999

Venance Konan

POURQUOI S’AGITE T-ON?

Où et le débat ? Nos amis du RDR crient à tous vent que leur candidat se présentera coûte que coûte en 2000. Oui, et alors ? Le PDCI sait aussi que son candidat se présentera en 2000 ? Mais a-t-il besoin de crier sur tous les toits ? le RDR dit que ADO, son champion, sera candidat. Où est le problème ? Quel Ivoirien n’empêcher un autre ivoirien remplissant les conditions exigées par le code électoral de se présenter à présidentielle ? Il y avait un code électoral. Un nouveau est en chantier. Pourquoi s’exciter avant qu’on ne le connaisse ? Le RDR veut-il nous dire qu’il est prêt à présenter un candidat qui ne remplit pas toutes les conditions exigées par le code électoral ? Et bien qu’il le fasse donc ! Nous sommes dans un pays de droit. Les structures compétentes de l’Etat examineront les différentes candidatures et décideront de celle qui sont acceptables et de celles qui ne le sont pas au regard du droit ivoirien. C’est tout. On ne voit aucun autre parti, à part le RDR qui ait un candidat dont la nationalité pose problème. ADO est-il ivoirien ou non ? On n’a pas à s’agiter parce qu’il existe tout de même dans ce pays des structures capables de nous dire si oui ou non. Franchement il n’y a pas de quoi s’exciter. Même le FPI pour une fois est calme. Parce que son candidat potentiel n’a aucun problème avec sa nationalité. Le porte-parole du FPI n’a pas besoin de se fendre de deux pages dans un journal pour prouver que son candidat potentiel est « ivoirien à 100% » Ni celui du PDCI, ni celui du PIT, ni celui de l’USD… c’est le RDR seul qui a un problème avec la nationalité de son candidat. La girouette Ben Soumahoro a voulu nous prouver que celui qui lui donne à manger en ce moment est « ivoirien à 100% ». Il nous explique que ADO était vice-gouverneur de la BCEAO avec un passeport voltaïque parce que Houphouët l’avait envoyé en mission, avec la complicité du Président voltaïque de l’époque qu’il ne nomme pas. On suppose qu’ Houphouët qui était visionnaire avait aussi envoyé ADO en mission lorsque la Haute Volta de l’époque lui donnait une bourse pour aller étudier aux Etats-Unis. Ou bien la Haute Volta était si généreuse en 1962 qu’elle a préféré laisser un ivoirien bénéficier de la bourse que lui offraient les Etats-Unis. Ou bien la Haute Volta était. C’est toujours parce qu’il était en mission commandée qu’ADO a étudié et commencé à travailler aux Etats-Unis sous la nationalité voltaïque. Monsieur Ben Soumahoro qui sait tout peut-il nous certifier que celui qui le nourrit n’a pas été aux Etats-Unis sous la nationalité voltaïque ? Qu’il n’était pas vice gouverneur de la BCEAO sous la nationalité Burkinabé ? Qu’ADO se soit par la suite naturalisé ivoirien, où est le problème ? La loi le permet. Sa mère n’est-elle pas ivoirienne d’après ce qu’on nous dit ? Tout le monde sait pourquoi Ben Soumahoro qui hier insultait ADO est accroché aujourd’hui à ses basques. Le ventre a ses raisons que la raison ignore. Ben Soumahoro qui n’a certainement pas la mémoire courte doit se souvenir de tout ce qu’il nous a dit, à moi-même et à ma consœur Dominique Mobioh sur Alassane, au moment où il nous raccompagnait, sur le pas de sa porte, un jour où nous avions été l’interviewer pour notre rubrique « l’Actualité vue par… ». C’était avant la mort d’Houphouët. Quand nous voyons aujourd’hui sa duplicité, sa versatilité, son avidité, ses délires tribalistes et ses mensonges nous ne pouvons qu’être tristes nous autres jeunes journaliste qui l’avions tant admiré et qui avons embrassé ce métier en partie parce que nous voulions être comme lui. Mais le ventre de Ben Soumahoro a ses raisons que la raison ignore. Le peuple qui n’a pas la mémoire courte se souvient tout de même de l’époque très récente où il faisait tapisserie chez le Président BEDIE parce qu’il attendait une nomination. Mais en tout état de cause, que Ben Soumahoro arrête de distraire le monde. Les représentants du peuple ivoirien décideront bientôt qui peut être candidat à l’élection présidentielle et qui ne le peut pas. Et chacun prendra alors ses responsabilités. Les gens du RDR menacent à mots à peine voilés de mettre le feu à ce pays. Normal. Bon nombre d’entre eux ne sont ici que par intérêt. On a vu les Sidya Touré, Directeur de Cabinet du Premier Ministre être Premier Ministre en Guinée. Son Ministre de la Justice était enseignant et avocat ici sous la nationalité ivoirienne. Les exemples sont multiples. La Côte d’Ivoire n’a-t-elle pas toujours été le pays qui donne plus aux autres qu’à ses propres fils ? Mais que ceux qui veulent sachent qu’ils trouveront en face d’eux ceux qui n’ont que ce pays, qui n’aiment que ce pays et dont le patriotisme ne fluctue pas en fonction des intérêts.
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