x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Économie Publié le vendredi 5 mars 2010 | Le Quotidien d’Abidjan

Délestage : Comment la gestion de Bédié a plombé le secteur énergétique

Depuis pratiquement deux mois, la Côte d’Ivoire est confrontée à un manque d’électricité et à une pénurie d’eau.

En 50 années d’indépendance (1960-2010), c’est pour la seconde fois, que la Côte d’Ivoire est frappée par un délestage d’une telle ampleur. Selon des sources officielles, les interruptions d’électricité pourraient se poursuivre jusqu’au mois d’avril, soit au moins 3 mois. Le premier délestage s’est produit sous feu Félix Houphouët Boigny en 1984. Et la seconde, sous l’ère de la refondation. Si pour le premier cas, celui qu’on appelait le père de la nation ivoirienne a eu sa responsabilité engagée à 100%, ce n’est pas le cas pour le délestage que connaît le pays actuellement. Le président de la République, Laurent Gbagbo, a effectivement hérité d’une situation catastrophique. Le Front populaire ivoirien (Fpi), dans sa logique de gouverner la Côte d’Ivoire, s’est proposé de pallier au manque d’investissements dans le secteur énergétique. Toute chose qui aurait évité la situation actuelle de délestage et de pénurie d’eau. Le parti d’origine de Laurent Gbagbo avait planifié ses investissements dans les domaines économiques et sociaux dans un document dénommé «volet économique et social de la refondation». Ce document est révélateur de la volonté de Gbagbo de pallier aux insuffisances du régime précédent dans le domaine énergétique notamment.

1% du budget pour le secteur énergétique Suite à la période de boom économique des années 1960-1980, l’économie ivoirienne a connu une profonde récession caractérisée par une dégradation considérable du taux d’épargne intérieur et du taux d’investissement. Cette décadence s’est traduite par un important chômage et une aggravation de la pauvreté. L’appréciation considérable du taux d’échange réel (d’environ 30% sur la période 1985-1993) va induire un accroissement des coûts des facteurs de production, une perte de compétitivité de l’économie et une réduction de la productivité des investissements. Conséquence, le Franc CFA a été dévalué de 50% en janvier 1994. L’embellie économique amorcée en 1994 avec la dévaluation, une période pendant laquelle le président d’alors, Henri Konan Bédié, parlait de pluie de milliards. Malgré cette bonne santé financière dont se vantait le chef d’Etat d’alors, le pouvoir PDCI n’a pas fait des investissements dans le secteur énergétique une priorité. En effet, en 7 années de règne, le pouvoir Bédié n’a accordé que 1% du budget d’investissements à ces secteurs qui naturellement ne pouvaient qu’être sinistrés. Voilà la situation don t a hérité le pouvoir FPI. Le document évoqué plus haut visait donc à établir un environnement propice au développement économique et social. Sa mise en œuvre dès la prise du pouvoir par Laurent Gbagbo. Ainsi, la période 2001-2005 verra le relèvement du volume d’investissement dans le secteur énergétique. La tendance était à l’accroissement des investissements de l’Etat dans les domaines de l’énergie, des mines et de l’industrie. Concernant le secteur énergétique particulièrement, cela va se traduire par le renforcement des acquis, la recherche de nouveaux sites. Dans cette perspective, les besoins de financements se situaient autour de 1524 milliards.

Le gouvernement actuel avait commencé à rechercher les investissements dans les secteurs de l’eau et de l’énergie quand le 19 septembre 2002, une rébellion a éclaté, remettant tout en cause. En lieu et place du bonheur des populations ivoiriennes dans l’amélioration de leur cadre de vie et leur situation sociale, l’Etat s’est plutôt attelé à défendre le territoire national. «Aujourd’hui, un peu plus de 15 ans après, les secteurs de l’énergie et de, l’eau n’ont pas connu d’investissement conséquent», explique un cadre du secteur énergétique. Celui-ci estime qu’au-delà du débat politicien auquel on assiste aujourd’hui, la carence des investissements dans le secteur lors des périodes fastes explique en grande partie le délestage actuel

JC KORE
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Économie

Toutes les vidéos Économie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ