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Art et Culture Publié le samedi 6 mars 2010 | L’expression

Post scriptum dakar 2 - Lettre de Dakar

Les journalistes de l’espace Cedeao réunis à Dakar ont appris avec stupéfaction le 22 février la suspension de la diffusion de la chaîne de télévision France 24 en Côte d`Ivoire pour "traitement non professionnel de l`information". Ce n’est que ce mardi que Franck Anderson Kouassi, président du Conseil national de la communication audiovisuelle (Cnca), a levé la mesure de suspension qui frappait cette télévision française.

On tombait des nues. La plupart des journalistes présents dans la capitale sénégalaise se demandaient si le pays de Laurent Gbagbo avait réellement la capacité technique d’empêcher les Ivoiriens d’avoir accès à cette chaine qui est diffusée par une multitude de réseaux et canaux d’information. Chaine satellitaire, France 24 fait certes partie du bouquet de canalsat horizon mais aussi de plusieurs autres offres comme Livestation, Vingo TV, Nautanki Tv, Zatoo et Real.com. Elle est ainsi diffusée en clair et gratuitement sur toutes ces offres commerciales du planisphère interactif.
Captée par Internet, le câble et l’Adsl, France 24 est visionné à partir des téléphones portables. Mieux, en temps réel, elle envoie les informations par Sms de façon instantanée à tous les utilisateurs du téléphone portable qui le désirent.
On le voit bien, Frank Anderson Kouassi se ridiculise en tentant de suspendre les émissions de cette télévision. Non seulement le président du Cnca ne rend pas service à Laurent Gbagbo qu’il croit aider, mais aussi et surtout, il contribue à ternir un peu plus l’image de la Côte d’Ivoire galvaudée depuis plus d’une décennie.
Qu’est-ce que France 24 a perdu durant ces jours de suspension du bouquet de Canalsat? Rien du tout ! Elle n’est ni une chaine commerciale ni une maison qui a des comptes à rendre à des publicitaires ou à tout autre partenaire.
A contrario, que gagne la Côte d’Ivoire en suspendant la télévision française ? Rien du tout si ce n’est étaler son manque de culture démocratique à la face des 160 pays du globe qui reçoivent France 24 ?
Plus grave, durant la suspension de la télé, les manifestations de l’opposition ont continué de plus belle et n’ont été suspendues qu’à la suite de la levée du mot d’ordre lancé par Djédjé Mady. Avec ou sans France 24, le Rhdp et le Pit ont manifesté.
On le dira jamais assez, ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on fera baisser la fièvre. Les journalistes de France 24 n’ont rien inventé. Ce n’est ni eux qui ont dissous le gouvernement et la Cei ni eux qui ont appelé les populations à manifester parce qu’ils ne reconnaissaient plus Laurent Gbagbo comme président. Encore moins eux qui ont ouvert le feu sur des manifestants et fait passer des Ivoiriens de vie à trépas.
Ils n’ont fait que dire ce qu’ils ont vu lors des événements. Bien au contraire, les hommes de la directrice Christine Ockrent ont eu le courage de mettre à la disposition de leurs téléspectateurs ce que la chaine des « grands énervements » refuse de dire aux siens qui payent pourtant une redevance.
Suspendre France 24 pour manque de professionnalisme et laisser libre cours à la « Maison bleue » qui excelle dans les dérives de tous ordres est une aberration inacceptable pour les professionnels de la communication.
Au pays de la Teranga, la suspension de France 24 a été perçue par le monde des médias comme un abus digne des régimes impopulaires et antidémocratiques qui ont horreur de la critique, de la contradiction et qui piétinent la liberté de la presse.
Traoré M. Ahmed

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