La ville natale du Pca de la CIE (Compagnie Ivoirienne d’Electricité), Marcel Zadi Kessy n’est pas aussi épargnée par le délestage qui frappe la Côte d’Ivoire. En effet, Soubré, située au centre ouest de la Côte d’Ivoire, précisément à 418 km d’Abidjan souffre depuis début février. Les habitants de cette localité, qui ne décoléraient pas, attendaient qu’on leur explique ce qui se passe réellement car selon eux, le délestage à Soubré ne respecte pas le calendrier établi. Pire, Soubré au niveau des coupures est confinée dans les horaires 1h-8h et 8h-18h. Parfois, même, l’électricité est coupée de 18h à 9h. La population, surtout les élèves, souhaite plutôt avoir l’électricité de 18h à 1h afin de favoriser les études. Une marche de protestation était même prévue par la section Fesci (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire) de cette ville. Pour éclairer la lanterne des populations, la CIE a dépêché sur les lieux, le Directeur général adjoint chargé des relations sociales et de la communication, Eugène Zadi et le secrétaire général, Mathias Kouassi. Ainsi, le mercredi dernier, au centre culturel de cette ville, les autorités administratives, politiques, militaires, traditionnelles, religieuses, les chefs de service, les associations de consommateurs, les mouvements de jeunes, les élèves, ont été informés par la CIE. M. Kouassi a expliqué à l’assistance que la Côte d’Ivoire connaît depuis 2006 un déficit chronique en électricité accentué par la panne d’une turbine de la centrale thermique d’Azito. Ce gap de 150 mégawatts au départ en période de pointe (18h à 23h) est passé aujourd’hui à 250 mégawatts. Pour Mathias Kouassi, les problèmes rencontrés ces temps-ci sont dus à un retard d’investissement de l’Etat compte tenu de certaines difficultés. « Cela entraîne un déséquilibre entre l’offre et la demande. Sur trois projets annoncés, un seul a vu le jour. L’Etat est le propriétaire du réseau. Il définit la stratégie de développement, fixe les prix, planifie et réalise les investissements. C’est l’Etat qui trace les sillons du développement et non la CIE», a expliqué Mathias Kouassi. Il a précisé que bien avant la panne d’Azito, le secteur était déjà déficitaire. Selon lui, le programme soumis aux localités est sous le contrôle de l’Etat qui le valide avant application. « C’est un programme qui privilégie d’abord le tissu industriel en préservant Abidjan. Les zones les plus touchées sont les zones Centre, Nord et Ouest. L’objectif étant de rationner pour donner du courant à tout le monde», a souligné Mathias Kouassi. Mais pour les populations de Soubré, dont de nombreux élèves, le rythme qui leur est imposé est drastique. La Fesci, dans un langage discourtois, a souhaité que les programmes de délestage, tiennent compte des élèves. Eugène Zadi, pour sa part, a tenu un langage de vérité aux élèves. « Nous avons le droit de vous dire la vérité et nous n’avons pas peur des menaces. Ne cherchez pas à nous intimider. Transmettez vos préoccupations avec la même détermination aux autorités. C’est un programme national. Nous ne sommes pas l’Etat », a-t-il asséné. Le préfet Gombagui Georges s’est réjoui de cette rencontre après les éclairages de la CIE. « C’est de l’ignorance que l’homme doit être délivré, a dit un grand penseur. Il y a des choses qu’on ne savait pas. Dans l’abondance, on peut toujours être exigeant mais dans la crise faisons preuve de solidarité car le disponible n’arrive pas à satisfaire tout le monde au même moment. Nous souhaitons cependant que le calendrier soit appliqué pour nous avec beaucoup plus de justice et qu’il tourne aussi pour tout le monde», a plaidé le Préfet.
Jean Eric ADINGRA, Envoyé spécial
Jean Eric ADINGRA, Envoyé spécial