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Showbizz Publié le lundi 8 mars 2010 | Le Mandat

Interview / Nayanka Bell (Artiste-chanteuse): "Mon accident a été prédit trois mois avant"

Lorsque nous nous rendions à la résidence de Nayanka Bell, notre esprit était hanté par un doute : l’artiste a-t-elle retrouvé l’usage de ses jambes ? Eh oui ! Notre inquiétude s’est vite dissipée à la vue de l’artiste ; grâce à Dieu, Nayanka a abandonné le fauteuil roulant. Mieux, elle n’a pas les jambes amputées comme l’avaient dit certaines langues. Pour preuve, c’est une Nayanka rayonnante de joie et de beauté qui nous a reçues à sa résidence sise à la Riviera Golf. Pour tout dire malgré l’âge et son accident, Nayanka n’a rien perdu de sa beauté qu’ont on lui connaît. « Voyez-vous, je marche » nous a –t-elle démontré par son allure de star. Après cette petite démonstration, Nayanka, sans faux- fuyant, s’est ouverte dans nos colonnes. Entretien avec celle qu’on pourrait désormais appeler la Miraculée.

Comment va Nayanka Bell ?
Je vais de mieux en mieux.

Nayanka semble devenue plus chrétienne aujourd’hui, qu’avant son accident. L’accident y est-il pour quelque chose, avec sa nouvelle vie en Christ ?
Par rapport à ma vie et mon comportement avant et après l’accident, il faut dire que dans ma manière d’être, rien n’a changé non plus. Pour ce qui est de ma vie professionnelle, et il faut que les gens le sachent, en dehors de la chanson, j’ai un autre job qui n’est pas connu de tous. Il a donc fallu que je me lève six mois après mon accident de mon lit d’hôpital pour pouvoir continuer mon travail. En ce qui concerne ma vie spirituelle, rien n’a changénon plus. Je ne suis pas devenue plus spirituelle qu’avant. Par contre, c’est le regard des autres envers moi qui a changé. Pour eux, je suis une miraculée. Je suis quelqu’une qui est aimée de Dieu, et que Dieu a soutenue pendant ses moments difficiles. Ils voient donc en cela une grâce. Moi aussi, je sais que c’est une grâce. Mais lorsqu’il y a ce genre de choses, parce que c’est écrit qu’il n’y a pas de surprises ni de craintes à avoir dans les difficultés, dans les peines. C’est pour dire que cet accident ne met pas en cause la générosité de Dieu, même dans la mort. Quand un homme meurt, c’est dans la générosité de Dieu. Il n’y a pas une vie qui soit maléfique, une punition et un échec, parce que qui aime Dieu, doit mourir pour le voir. Mais celui qui n’aime pas Dieu réclamera la vie pour rester. Donc quand on est très croyant comme moi, nous devons nous dire que nous sommes sur terre pour une mission pour le Tout-Puissant qui nous met à son service. Et si l’heure n’a pas sonné pour que la mission se termine et qu’elle soit achevée par quelqu’un d’autre, c’est tout simplement parce que le choix de Dieu a été que je reste.

Nayanka parle souvent de solitude. N’est-ce pas une forme de timidité ?
Non. Il faut dire que j’ai toujours mis dans ma vie privée, dans ma personne, un grand respect, une réserve par rapport à mon métier. J’ai été jugée très facilement et quelquefois trop excessivement par un visuel de ma personne. Et pourtant, Dieu seul sait et les gens également, savent que je fais partie des artistes les plus discrètes. Je n’aime pas parler de moi, parce que Dieu dit tant que tu resteras mystère, il ne t’arrivera rien. L’humilité et la vanité font grandir tout comme elles peuvent détruire. Moi, j’ai toujours craint la vanité. Celle de me montrer « regardez-moi, je suis Nayanka Bell. Dieu m’a faite belle, j’ai de l’argent. » Ce sont d’autres personnes qui pourraient le dire à ma place. J’ai toujours été outrée par cette nouvelle vogue d’artistes, jeunes, qui sont venus avec cette espèce de mode tel le ‘’coupé décalé’’ qui est contre la morale. Pour moi, vivre avec la morale est très important. Celle de ne pas paraître. Paraître pour moi, c’est le diable. Seul le diable peut se manifester dans ce genre d’attitude. Je n’ai donc jamais été d’accord avec cela. (Regardez mes chaussures, mes bijoux etc.) Le jour où tu tombes qui te soulèveras ? C’est immoral. Les gens ne me connaissent pas ; sinon, je suis présente et j’ai toujours été là quand il a s’est agi de faire des choses dans une forme d’intelligence spirituelle. Dans ce cas d’espèce, je peux paraître. Mais en général, ce n’est pas ce qui est demandé.

Votre accident est-il lié à cette affaire de terrains ?
Non, pas du tout ! Mon accident n’a rien à voir. La malédiction portée en ma personne comme pourraient l’interpréter beaucoup de personnes à cause du problème de forêts, il n’en est rien. Les raisonnements selon lesquels, J’ai été victime d’accident parce que c’est un jugement qui viendrait de Dieu, est archi -faux. C’est l’homme qui a créé la voiture. Je passais et il y a une pauvre femme qui a perdu le contrôle de sa voiture. Elle a cherché par tous les moyens de s’arrêter. J’ai garé et c’est moi qui ai reçu le coup. Elle en est morte, mais c’est la volonté de Dieu. Je m’en suis tirée parce que c’était écrit que je devais, m’en tirer. J’aurais pu mourir ou peut-être, nous étions toutes les deux faites pour mourir. Si je m’en suis sortie, c’est Dieu seul qui en a le mystère. Il n’y a personne qui peut enlever la vie d’autrui quand on marche dans la voie de Dieu.

L’on parlerait même de sorcellerie, toujours dans cette affaire de forêt.
Je vais vous rassurer tout de suite. J’ai une amie qui est venue me voir avec une autre amie. Et c’était bien avant mon accident. Juste après la prière, l’amie de mon amie m’a fait savoir que je serai victime d’un accident et que je m’en sortirais avec des blessures. Elle a même été très précise « Tu seras touchée à la jambe et au bras gauche. Et un peu au visage. » Trois mois avant mon accident, j’ai parlé de cette révélation à ma meilleure amie, une fervente chrétienne. Elle m’a demandé de ne pas y penser. Je lui répondu que de toutes les façons, c’est la volonté de Dieu qui se fera. Cet accident devrait être et je devais m’en sortir. C’est la puissance de Dieu. C’est lui qui fait tout. L’affaire de forêt existe depuis 1994. J’étais dans les déboires depuis 1997- 1998. C’est pendant cette période-là, que les personnes qui ont vendu mes terrains ont commencé à me créer des problèmes sur mes terres. Ce que je peux vous dire, c’est que Dieu ne m’a pas enlevée parce qu’il doit régler le compte de certaines personnes. Il a une mission et coûte que coûte, la vérité finira par être établie. Une expertise agricole a été demandée à ces personnes. Mais il se trouve que c’est moi seule qui dispose de papiers. Ils n’avaient rien. Ils ont montré leurs parcelles et signifié que c’était à ‘’Avocao’’. Mais l’expertise a montré que c’était à ‘’Ano’’. Avec toutes ces preuves, je suis en pôle position. Je suis actuellement la seule propriétaire de ces parcelles. Je leur ai donc demandé d’arrêter d’exploiter mes terres et que j’ai eu gain de cause. J’attends encore 15 jours pour qu’ils fassent appel. Ainsi, le tribunal d’Abidjan va trancher. Maintenant, s’ils peuvent, qu’ils portent plainte contre l’Etat qui m’a accordé ses terres après toutes ces recherches, les enquêtes d’incommodo, les préfets et toutes les autorités qui ont signé les attestations de vente. Parce que le ministère de l’agriculture ne fait pas n’importe quoi en matière d’administration. S’ils sont capables de se battre avec l’Etat, qu’ils y aillent. Mais pour le moment, ils n’ont pas affaire à moi. J’ai reçu des menaces de mort. Surtout d’un soi -disant capitaine à la retraite, qui est le meneur de tous les actes de vandalismes et atteintes à ma personne. Ce dernier a même dit qu’il verra par où je passerai pour entrer en possession des terres. Je lui ai répondu que la Maca n’est pas faite uniquement pour les mauvaises personnes, il y a aussi de bonnes personnes.

Nayanka hériterait-elle des terres de son père ?
Non ! C’est une erreur. Chez nous, les femmes n’héritent pas des terres de leur famille. Puisque nous allons nous marier à quelqu’un d’autre. Mais les choses évoluent et cela doit changer, parce que la femme a le même droit que l’homme. Il faut dire que la terre reste toujours une tradition. C’est pour cela que je ne pourrais pas héritier de mon père, de personne. J’ai donc été prévoyante. Nous étions 5 filles et un garçon mais le garçon est décédé. Je me suis dit que mes enfants vont rester à Agboville et vont connaître leurs origines. C’est pour cette raison que je suis allée acheter mes propres terres à côté de mon village, en bonne et due forme. Surtout, en m’acquittant des droits coutumiers dont j’ai les preuves et qui m’ont permis de faire tous ces papiers. Je ne suis donc pas en guerre avec ma propre famille. Ma famille villageoise d’Offa n’est pas dans ce palabre. Ce sont les vendeurs de ces terres, qui comme ils ont l’habitude de faire du mal à leurs clients, à qui ils vendent et reprennent les terres, ont cru que je n’avais pas fait établir des papiers concernant mes terres. Malheureusement pour eux, j’ai fait tous mes papiers. Aujourd’hui, en voulant me les reprendre, ils se sont rendus compte que les terres ne leur appartenaient plus mais à l’Etat et que l’Etat me les a remises. J’ai de bons rapports avec mon village. Je suis respectée là- bas. Au contraire, les gens sont outrés du comportement de ces derniers qui sont voisins à mon village.

Avez- vous reçu des visites et des soutiens financiers de bonnes volontés ?
Le docteur Zunon, paix à son âme, que je ne connaissais pas était là dès mon réveil et tous les jours. C’est lui qui empêchait les gens d’entrer dans ma chambre, vu l’état critique dans lequel j’étais après mon accident. Que toutes les personnes qui ont été refoulées par ce docteur, lui pardonnent, parce que c’était une contrainte nécessaire. Il fallait éviter que mon état empire. Ma vie pendant un mois était enfermée dans cette clinique. C’est seulement ceux à qui on permettait d’entrer, que je voyais. En dehors de Chantal Taïba que les gens savaient être ma sœur, je n’ai vu personne d’autres. Sinon, je sais que les gens m’aiment bien et qu’ils sont venus nombreux, me rendre visite mais vu la fragilité de ma santé, les médecins ne leur ont pas permis de me voir. Il faut souligner que le docteur Zunon était le médecin du Burida. Il est mort alors que j’étais à une semaine de la fin de mon traitement. Il m’a dit qu’il partait pour une mission, malheureusement, il est mort. J’attends d’être d’aplomb pour aller présenter mes condoléances à sa famille.

Y a-t-il eu une solidarité de la part des artistes ?
On ne peut pas dire que les artistes n’ont pas été solidaires. Parce qu’ils sont passés mais il était difficile de me voir. Bien au contraire, ils étaient ébranlés dès qu’ils ont appris la nouvelle parce qu’ils ignoraient que j’étais à Abidjan. Comme je suis une personne très réservée, les gens ne savent pas quand je suis là ou quand je ne suis pas là.

Et l’assurance dans tout cela ?
Jusque-là il n’ ya pas eu d’assurance. On m’a fait comprendre qu’au tribunal, c’est très long. Il y a eu deux constats. Un qui semblait ne pas être dans la vraie version de ce qui s’était passé et un deuxième qui me blanchissais et éclaircissait ce qui s’est réellement passé. Il fallait donc que ces deux constats passent au tribunal et soient jugés pour délibérer et accepter ou réfuter le deuxième constat. On devait m’affecter un numéro pour me dire mon affaire passe tel ou tel jour ; mais jusque-là, je n’ai reçu aucun numéro. Tous mes soins sont pris en charge par moi-même. Le Burida n’a pas déboursé 5 frs pour mes soins. Encore moins les artistes. Il n’y a donc aucun don des artistes ni du Burida depuis les 7 (sept) mois que je suis sortie de la clinique. C’est l’Etat qui m’avait remis 11 millions de francs pour mes soins aux premières heures de mon accident.

A combien peut-on estimer le coût global de vos frais médicaux ?
Il serait très difficile de faire une estimation parce que tous les reçus de pharmacie ont disparu. Ce qui veut dire que j’ai beaucoup d’argent au dehors mais que je ne pourrai malheureusement pas récupérer. Tout ce temps d’immobilisation, j’avais une injection de 11 000 frs par jour à faire. Sans compter les infirmières qui me lavaient, les kinés, les gym, les centres de sports, les radiographies, les ambulances etc. Je ne peux vraiment pas estimer tout cela. Je ne veux même pas. Cet accident permet d’apprécier les réalités de la Côte d’Ivoire. Quand on est pauvre, on meurt et même quand on est riche, on n’y échappe pas. Les hôpitaux devront faire quelque chose pour aider la population. Mon accident m’a rendue plutôt réaliste. Les assurances existent, elles doivent donc payer les frais de ceux qui sont blessés. Comment cela se fait-il que des traites sont exigées et que nous payons pour la voiture, ne servent pas quand on fait un accident ? Comment peut-on appeler cela ? On protège celui qui paie l’assurance ou bien celui qui a monté la boîte et qui doit empocher le pactole et laisser les pauvres gens à la mort ? Mais pourquoi réclame-t-on alors une assurance pour la voiture si on ne peut pas respecter les paiements ?

Avez –vous reçu la visite de l’époux de la défunte ?
Non. Je n’espère d’ailleurs pas de visite de sa part de toutes les manières. Parce que le moment où il devait passer, il ne l’a pas fait. Ce serait donc rêver de voir cette personne avoir de la considération ou de la compassion pour l’ivoirienne que je suis. Je n’y pense donc pas.
(A suivre)

Réalisée par Opportune Bath
opportunebath@ yahoo.fr
Coll. Mélèdje Trésore
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