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Économie Publié le lundi 8 mars 2010 | Le Patriote

Mme Dominique Ouattara: "Je ne fais pas de politique"

Ce dimanche 10 janvier, la petite ville balnéaire de Jacqueville, à 60 kilomètre d’Abidjan, est en effervescence. Alassane et Dominique Ouattara y passent la journée. Pendant que le candidat à la présidentielle ivoirienne s’entretient avec les chefs traditionnels, sa femme fait des dons à l’hôpital général. Des lots de médicaments, des lits de consultations, des tables d’accouchement, des couffins pour les nouveau-nés…Et aussi un fauteuil roulant pour une enfant qui a été amputée d’une jambe…Une scène qui se répète souvent. « Au début j’avais peur d’aller seule dans certaines régions, explique-t-elle, mais depuis que Alassane a commencé sa campagne et que je vois qu’il est très bien reçu dans le tout le pays, je me rend partout sans crainte. » Pendant longtemps, les Ouattara ont été victimes d’un certain ostracisme, en raison des ambitions politiques d’« ADO ». En 2000, sous le régime de Robert Gueï, Dominique Ouattara échappa de peu à un enlèvement orchestré par un groupe de militaires, un évènement dont le souvenir la fait encore frissonner aujourd’hui. Puis, au premier jour de la rébellion de Septembre 2002, leur résidence fut incendiée, et ils échappèrent à la mort par miracle. Mais rien de tout cela n’a ébranlé la foi de Dominique Ouattara en l’avenir présidentiel de son mari. « Je ne fais pas la politique, précise t-elle. Mais je sais tout ce qu’il peut apporter à son pays. »

Dominique Ouattara est arrivée en Côte d’Ivoire en 1975, en compagnie de son premier époux, qui travaillait pour la coopérative française. Elle-même était employée à l’agence des Nations Unies. Veuve à 30 ans, elle se lance dans les affaires et prend, en 1979, la tête de l’Agence Internationale de Commercialisation Immobilière (AICI), devenue plus tard le groupe AICI International. C’est AICI qui gère certains biens immobiliers de clients aussi prestigieux que Félix Houphouët-Boigny ou Omar Bongo Ondimba. En 1991, elle épouse, à Paris, dans le 16e arrondissement, Alassane Dramane Ouattara, qui était alors Premier Ministre, en présence de Nicolas Sarkozy, qui est demeuré jusqu’à ce jour l’un des grands amis du couple.

En 1996, Dominique Ouattara, rachète les franchises de Jacques Dessange aux Ëtat-Unis. Elle est aussi propriétaire de la marque Nostalgie Afrique. En 2000, elle reçoit à Venise le prix Leading Women Entrepreneurs of the World. Au nom de la Fondation Children Of Africa, qu’elle a créée en 1998, elle vient en aide aux plus démunis. « J’ai toujours été meurtrie de voir la pauvreté autour de moi, explique-t-elle. Alors j’ai cherché à aider les gens avec les moyens dont je disposais. Lorsque mon mari travaillait pour le FMI, je l’ai accompagné dans plusieurs de ses missions en Afrique et j’ai eu envie d’étendre ce que je faisais en Côte d’Ivoire à toute l’Afrique. » La Fondation est aujourd’hui présente dans dix pays du continent. Pour Financer ses actions humanitaires, Dominique utilise son riche carnet d’adresses. Des stars du show-biz ou des personnalités telles qu’Albert de Monaco ou la princesse Ira de Fürstenberg, qui est aussi marraine de la fondation, lui apportent leur aide. Dominique Ouattara passe son temps entre deux avions, fait souvent escale à Paris, où se trouve le siège de son agence, et parfois à Mougins, sur la Côte d’Azur, où le couple possède une résidence.

Ses deux enfants, Loïc et Nathalie, nés de son premier mariage, vivent à Londres et à Paris, tandis que Fanta et Dramane, les deux enfants de son mari, issus, eux d’un premier mariage, partagent leur vie entre Genève et les États-Unis. Ses rares moments de libre sont meublés par la lecture et la musique classique. Dans sa magnifique villa de Riviera Golf, elle reçoit beaucoup, arborant son légendaire sourire, et portant volontiers des tenues en pagne ou des grands boubous fluides. Avec l’élégance d’une vraie Africaine. Comme chaque Ivoirien, elle attend avec impatience la tenue de la présidentielle en Côte d’Ivoire. « Il faut que l’économie reprenne et que la grande misère des populations soit enfin atténuée. »

Lu dans Afrique Magazine n°293 Février 2010
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