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Économie Publié le mardi 9 mars 2010 | Le Patriote

Crise énergétique et délestage - Comment Gbagbo a détruit une reforme réussie par ADO

«Il nous faut un Etat fort. Depuis quelque temps, l’Etat s’est affaibli et est devenu inexistant. Le moment est venu pour que l’Etat recouvre toute sa place dans la Nation ». A la présentation de son programme de gouvernement, le 4 octobre 2008 à Yamoussoukro, le Premier ministre Alassane Dramane Ouattara, candidat à l’élection présidentielle, ne croyait pas si bien dire, face à ce qu’il est convenu de constater comme la démission de l’Etat, vis-à-vis de son rôle régalien. L’Etat, incarné aujourd’hui par un régime politique dont le chef n’a que de très vagues notions sur son véritable rôle, est bien souvent effacé, au moment où les populations ont le plus besoin de lui. C’est d’ailleurs le cas actuellement avec la crise énergétique jamais vécue par notre pays. Une situation inexplicable du reste. Car, la Côte d’Ivoire, il y a quelques années, était enviée de tous les pays de l’Afrique Noire au Sud du Sahara. En effet, alors Premier ministre, Alassane Ouattara, avait adopté une réforme structurelle et institutionnelle du secteur de l’électricité, qui a conduit à la concession de la distribution à une compagnie privée. Le Décret n°90-1389 du 25 octobre 1990, portant désignation du concessionnaire du service public national de production, de transport, de distribution, d’exportation et d’importation de l’énergie électrique, avait notamment été signé. Cela a permis, immédiatement de poser un garrot pour stopper l’hémorragie financière au sein de l’EECI, qui perdait par mois plus de vingt milliards de CFCA.
L’Etat, selon la réforme ADO, gardait la responsabilité de la gestion du patrimoine et à ce titre, décide, finance et fait réaliser tous les investissements de développement et de renouvellement des ouvrages. Il est donc propriétaire des ouvrages de production, de transport et de distribution d’énergie. C’est lui qui fixe les tarifs de vente de l’électricité.
Plus tard, le président Bédié a poursuivi les réformes en créant trois sociétés publiques chargées des décisions stratégiques ainsi que l’arbitrage des conflits et la gestion de la dette du secteur : la Société de Gestion du Patrimoine du secteur de l’Electricité (SOGEPE) en charge de la gestion du patrimoine, l’Autorité Nationale de Régulation de l’Electricité (ANARE) en charge du contrôle du concessionnaire et la clientèle la Société d'Opération Ivoirienne d'Electricité (SOPIE) en charge du suivi et de la maîtrise d'œuvre des travaux d'investissements.
La réforme d’Alassane Ouattara est l’une des plus réussie en Afrique. Des pays, aussi bien en Afrique de l’Ouest qu’en Afrique Centrale, ne se sont pas privés de calquer le schéma ivoirien, tant au niveau institutionnel que des résultats. Des pays comme le Sénégal, le Congo, le Mali, le Ghana, même s’ils n’ont pas franchi complètement le pas de la privatisation, n’en sont pas loin.
Mais, autrefois pris en exemple, la Côte d’Ivoire est désormais au creux de la vague. Les délestages sauvages qui ont lieu actuellement, paralysant aussi bien le secteur industriel que les foyers, est la conséquence d’une gestion hasardeuse d’un secteur dans lequel l’amateurisme n’est pas permis. Il faut sortir de cette situation. Et pour le faire, les Ivoiriens attendent que les candidats à la prochaine présidentielle dévoilent des solutions. Toujours à l’avant-garde des propositions, le Premier ministre Alassane Ouattara qui a parcouru la Côte d’Ivoire il y a quelques mois a donné une idée à ses compatriotes en ce qui concerne ses propositions contenues dans son programme de gouvernement. La bataille pour l’indépendance énergétique y figure en bonne place. ADO a défini deux grandes priorités en la matière. Il s’agit, d’abord de la construction de deux barrages hydroélectriques, l’un à San-Pedro et l’autre à Soubré. Ces deux unités de production de l’électricité viendront compléter et renforcer le segment de production constitué de six (6) aménagements hydroélectriques (barrages) et de trois (3) centrales thermiques.
En outre, le candidat ADO veut profiter de l’augmentation de la production de l’électricité afin que la Côte d’Ivoire ne soit plus dans le noir. Il entend électrifier l’ensemble des villages du territoire national, mais aussi il n’oublie pas les campements. Sa solution est simple. « Je reprendrai le programme d’électrification rurale. Je veux que dans chaque village de plus de cinq cent habitants, il y ait de l’électricité. J’installerai gratuitement de petites unités de production d’électricité, pour répondre aux besoins vitaux de nos parents. Grâce à ces petites unités, il sera possible d’éclairer les endroits publics, mais aussi de faire fonctionner un réfrigérateur, pour conserver par exemple des vaccins, une broyeuse de manioc ou une décortiqueuse, un téléphone pour appeler une ambulance ».
Ce sont autant de propositions simples qui montrent qu’un leader politique doit avoir des solutions aux moindres préoccupations des populations pour le progrès. Ce qui n’est pas le cas pour Laurent Gbagbo, qui selon la presse bleue, aurait décidé seulement maintenant de prendre à bras-le-corps la crise de l’électricité, un mois après les premiers délestages. Seulement voilà ! En a-t-il les compétences ?
Charles Sanga

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