I/ - Les faits
Lors d’une rencontre qui a eu lieu le lundi 01 février 2010 entre la Direction Générale de l’Electricité du Ministère des Mines et de l’Energie, la Direction Générale de la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE) et les industriels ivoiriens, le Ministère des Mines et de l’Energie a informé la population d’un programme national de délestage sur tout le territoire national sur une période de quatre (4) mois à compter de février 2010.
Ce délestage selon le Directeur Général de l’électricité serait dû à une panne survenue le 22 décembre 2009 sur un groupe de production de l’usine d’AZITO.
Le déficit de production de 150 mégawatt, lié à cette panne, selon le DG de l’électricité, ne permettrait plus d’assurer la couverture totale de la demande d’électricité des ivoiriens.
II/-NOTRE ANALYSE
La situation critique dans laquelle se trouve le secteur ivoirien d’électricité ne peut trouver toute son explication dans la seule panne d’un groupe de production car les difficultés auxquelles le secteur de l’électricité est confronté ne datent pas de ce 22 Décembre 2009.
En effet, ce secteur stratégique qui, il y a quelques années, était une véritable fierté nationale, est aujourd’hui sinistré avec quasiment tous ses indicateurs au rouge :
• Selon nos enquêtes, Le secteur, a enregistré un déficit financier estimé à 57 Milliards FCFA pour la seule année 2009 ;
• Toujours selon la même source, près de 30% de notre capacité de production d’énergie électrique est aujourd’hui indisponible du fait de la non réalisation de certains travaux indispensables. En effet, avec une puissance réelle de 859 MW (représentant notre capacité réelle de production) pour une demande à la pointe d’environ 876 MW (représentant le pic de consommation observé généralement entre 19H et 23H), le secteur électrique observe une absence de marges d’exploitation suffisantes pour faire face aux aléas ;
• En outre, l’on observe une surcharge des ouvrages de transport et distribution qui ont atteints leurs capacités maximales d’exploitation.
• Enfin, c’est depuis 2005, que la Compagnie Ivoirienne de l’Electricité (CIE) a informé le Ministère des Mines et de l’Energie du déficit de production dû notamment à une augmentation de la demande en raison de la croissance de la population et du taux d’urbanisation.
De ce qui précède, l’on peut aisément tirer deux conclusions :
• Les délestages d’électricité qui viennent s’ajouter aux maux qui affligent les populations, ne sont pas le fruit d’un simple incident technique. Ils sont bien les conséquences d’une mauvaise politique mise en œuvre ses dernières années dans ce secteur stratégique. Cette mauvaise politique se traduit par un manque de planification dans la réalisation des ouvrages et travaux nécessaires au bon fonctionnement du secteur électrique.
• Informé depuis 2005 du risque de déficit de production, le gouvernement n’a pas jugé utile de prendre les dispositions nécessaires en vue d’accroître la production.
• Les structures mises en place par l’Etat (SOPIE, SOGEPE, ANARE et la Direction Générale de l’Electricité) pour veiller au bon fonctionnement du secteur électrique, n’ont donc pas joué correctement leur rôle ; d’où la situation critique présente dont l’impact sur l’ensemble des activités économiques va sûrement se chiffrer en dizaines de milliards de francs Cfa sans compter les conséquences au plan social.
III/-LES CONSEQUENCES
Le secteur électrique ivoirien de sa position d’importateur d’énergie en 1990 est devenue exportateur net d’énergie dès 1995, avec un chiffre d’affaires de près de 40 milliards de FCFA d’énergie exportée en 1999 vers le Ghana, le Togo, le Bénin, le Burkina et le Mali.
Cette monté en puissance est le résultat du travail abattu par le gouvernement de 1990, sous la direction du Premier Ministre ALASSANE DRAMANE OUATTARA, qui a aboutit à la privatisation réussie de l’EECI et à la création d’un environnement favorable aux grands investissements privés de production que sont AZITO et CIPREL.
Malheureusement, la situation de déficit de production actuelle nous ramène à la position d’importateur d’énergie comme en 1990.
Le RDR déplore cette situation qui nous ramène 20 ans en arrière essentiellement à cause du manque de vision stratégique et d’appréciation des priorités du pays par le pouvoir FPI.
Cette situation de recule aura assurément des conséquences néfastes tant au plan social qu’au plan économique avec entre autres :
- des préjudices aux consommateurs de toutes catégories ;
- une augmentation sensible de l’insécurité ;
- des impacts négatifs sur le plan scolaire (impossibilité pour les élèves et les étudiants d’effectuer les travaux du soir et de laboratoire)
- une régression du système sanitaire (fermeture des blocs opératoires, impossibilité de dialyse et de fonctionnement des soins intensifs, accouchements à l’aide de torche, putréfaction des corps dans les morgues…etc.) ;
- des pertes de production importantes pour les opérateurs économiques ;
- le renchérissement des coûts des facteurs de production donc une flambée des prix de nombreux produits de consommation ;
- l’impossibilité d’honorer correctement nos engagements d’exportation d’électricité…etc.
IV- CONCLUSIONS
Les problèmes actuels du secteur électrique proviennent essentiellement de l’incapacité des dirigeants actuels, à pérenniser les résultats acquis par ce secteur pendant les dix (10) premières années après la privation de l’EECI le 01 novembre 1990.
Le RDR appelle donc le gouvernement à honorer ses engagements vis-à-vis du secteur afin que celui-ci puisse faire face à ses missions de fourniture, de transport et de commercialisation d’électricité.
Le RDR rappelle que la gravité des problèmes auxquels notre secteur électrique doit faire face est du au fait que la confiance des partenaires pour le financement des travaux s’est effritée à cause de la mauvaise gouvernance et de l’opacité dans la gestion du secteur.
Cette crise énergétique ne peut être gérée efficacement que par des décideurs politiques ambitieux, compétents et courageux qui ont pour soucis majeurs, le bien être de leurs concitoyens.
Enfin, le RDR condamne ces délestages que l’on impose à la population et assure tous les citoyens qui les subissent depuis plus d’un mois, de sa compassion et de sa solidarité.
Fait à ABIDJAN, le 08 Mars 2010
Pour la Commission Technique Mines et Energies du RDR
La présidente
Touré Maférima
Lors d’une rencontre qui a eu lieu le lundi 01 février 2010 entre la Direction Générale de l’Electricité du Ministère des Mines et de l’Energie, la Direction Générale de la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE) et les industriels ivoiriens, le Ministère des Mines et de l’Energie a informé la population d’un programme national de délestage sur tout le territoire national sur une période de quatre (4) mois à compter de février 2010.
Ce délestage selon le Directeur Général de l’électricité serait dû à une panne survenue le 22 décembre 2009 sur un groupe de production de l’usine d’AZITO.
Le déficit de production de 150 mégawatt, lié à cette panne, selon le DG de l’électricité, ne permettrait plus d’assurer la couverture totale de la demande d’électricité des ivoiriens.
II/-NOTRE ANALYSE
La situation critique dans laquelle se trouve le secteur ivoirien d’électricité ne peut trouver toute son explication dans la seule panne d’un groupe de production car les difficultés auxquelles le secteur de l’électricité est confronté ne datent pas de ce 22 Décembre 2009.
En effet, ce secteur stratégique qui, il y a quelques années, était une véritable fierté nationale, est aujourd’hui sinistré avec quasiment tous ses indicateurs au rouge :
• Selon nos enquêtes, Le secteur, a enregistré un déficit financier estimé à 57 Milliards FCFA pour la seule année 2009 ;
• Toujours selon la même source, près de 30% de notre capacité de production d’énergie électrique est aujourd’hui indisponible du fait de la non réalisation de certains travaux indispensables. En effet, avec une puissance réelle de 859 MW (représentant notre capacité réelle de production) pour une demande à la pointe d’environ 876 MW (représentant le pic de consommation observé généralement entre 19H et 23H), le secteur électrique observe une absence de marges d’exploitation suffisantes pour faire face aux aléas ;
• En outre, l’on observe une surcharge des ouvrages de transport et distribution qui ont atteints leurs capacités maximales d’exploitation.
• Enfin, c’est depuis 2005, que la Compagnie Ivoirienne de l’Electricité (CIE) a informé le Ministère des Mines et de l’Energie du déficit de production dû notamment à une augmentation de la demande en raison de la croissance de la population et du taux d’urbanisation.
De ce qui précède, l’on peut aisément tirer deux conclusions :
• Les délestages d’électricité qui viennent s’ajouter aux maux qui affligent les populations, ne sont pas le fruit d’un simple incident technique. Ils sont bien les conséquences d’une mauvaise politique mise en œuvre ses dernières années dans ce secteur stratégique. Cette mauvaise politique se traduit par un manque de planification dans la réalisation des ouvrages et travaux nécessaires au bon fonctionnement du secteur électrique.
• Informé depuis 2005 du risque de déficit de production, le gouvernement n’a pas jugé utile de prendre les dispositions nécessaires en vue d’accroître la production.
• Les structures mises en place par l’Etat (SOPIE, SOGEPE, ANARE et la Direction Générale de l’Electricité) pour veiller au bon fonctionnement du secteur électrique, n’ont donc pas joué correctement leur rôle ; d’où la situation critique présente dont l’impact sur l’ensemble des activités économiques va sûrement se chiffrer en dizaines de milliards de francs Cfa sans compter les conséquences au plan social.
III/-LES CONSEQUENCES
Le secteur électrique ivoirien de sa position d’importateur d’énergie en 1990 est devenue exportateur net d’énergie dès 1995, avec un chiffre d’affaires de près de 40 milliards de FCFA d’énergie exportée en 1999 vers le Ghana, le Togo, le Bénin, le Burkina et le Mali.
Cette monté en puissance est le résultat du travail abattu par le gouvernement de 1990, sous la direction du Premier Ministre ALASSANE DRAMANE OUATTARA, qui a aboutit à la privatisation réussie de l’EECI et à la création d’un environnement favorable aux grands investissements privés de production que sont AZITO et CIPREL.
Malheureusement, la situation de déficit de production actuelle nous ramène à la position d’importateur d’énergie comme en 1990.
Le RDR déplore cette situation qui nous ramène 20 ans en arrière essentiellement à cause du manque de vision stratégique et d’appréciation des priorités du pays par le pouvoir FPI.
Cette situation de recule aura assurément des conséquences néfastes tant au plan social qu’au plan économique avec entre autres :
- des préjudices aux consommateurs de toutes catégories ;
- une augmentation sensible de l’insécurité ;
- des impacts négatifs sur le plan scolaire (impossibilité pour les élèves et les étudiants d’effectuer les travaux du soir et de laboratoire)
- une régression du système sanitaire (fermeture des blocs opératoires, impossibilité de dialyse et de fonctionnement des soins intensifs, accouchements à l’aide de torche, putréfaction des corps dans les morgues…etc.) ;
- des pertes de production importantes pour les opérateurs économiques ;
- le renchérissement des coûts des facteurs de production donc une flambée des prix de nombreux produits de consommation ;
- l’impossibilité d’honorer correctement nos engagements d’exportation d’électricité…etc.
IV- CONCLUSIONS
Les problèmes actuels du secteur électrique proviennent essentiellement de l’incapacité des dirigeants actuels, à pérenniser les résultats acquis par ce secteur pendant les dix (10) premières années après la privation de l’EECI le 01 novembre 1990.
Le RDR appelle donc le gouvernement à honorer ses engagements vis-à-vis du secteur afin que celui-ci puisse faire face à ses missions de fourniture, de transport et de commercialisation d’électricité.
Le RDR rappelle que la gravité des problèmes auxquels notre secteur électrique doit faire face est du au fait que la confiance des partenaires pour le financement des travaux s’est effritée à cause de la mauvaise gouvernance et de l’opacité dans la gestion du secteur.
Cette crise énergétique ne peut être gérée efficacement que par des décideurs politiques ambitieux, compétents et courageux qui ont pour soucis majeurs, le bien être de leurs concitoyens.
Enfin, le RDR condamne ces délestages que l’on impose à la population et assure tous les citoyens qui les subissent depuis plus d’un mois, de sa compassion et de sa solidarité.
Fait à ABIDJAN, le 08 Mars 2010
Pour la Commission Technique Mines et Energies du RDR
La présidente
Touré Maférima