Les présidents de clubs réunis au sein de la structure dite "Conférence des présidents" ont accueilli amèrement l'échec des Eléphants à la Can 2010. Ils se sont fait entendre lors d'une rencontre avec la presse. Le président Salif Bictogo, en charge de ladite conférence, revient dans cet entretien sur les aspects déterminants des initiatives à venir.
Que vaut, aujourd'hui, la conférence des présidents ?
La conférence date de 1995 à l'initiative des dirigeants des clubs. Elle consiste au rassemblement et vise à aplanir la tension entre les clubs, à l'entraide. Le plus important est de s'inscrire dans la vision de développement en construisant les clubs ivoiriens. Le premier président est Me. Roger Ouégnin. Puis il y a eu Bah Souleymane (Stella) et Karim Diabagaté (Bouna). On a décidé en fin de compte que la Conférence soit dirigée par des présidents de clubs ni trop puissants, ni trop faibles. A présent, je suis à la barre.
Quels actes concrets avez-vous posés dans l'intérêt du football ivoirien ?
On a fait une transition responsable en 2002 entre Dieng Ousseynou et Jacques Anouma. La Conférence a géré des problèmes internes à certains clubs dont Gagnoa, Daloa, Fc Yopougon. Nous sommes une espèce d'amortisseur.
Que signifie exactement "nous allons prendre les choses en main", après votre conférence de presse à l'hôtel Ibis ?
C'est un élan de fusion pour s'impliquer davantage dans la gestion du football ivoirien. Nous voulons être désormais très actifs dans le fonctionnement des instances de gestion du football ivoirien. Il y a des paranoïaques qui interprètent tout à l'envers. En ce qui nous concerne, il s'agit de recadrer les choses dans la famille du football. Les caisses sont vides dans les clubs parce que les matches ne produisent plus de revenus. Notre dernier match nous a rapporté 5000Fcfa de quote part.
Quelle est votre part de responsabilité dans la faillite du football national ?
Aujourd'hui, il n'y a plus de gros moyens. Les clubs sont devenus des gouffres financiers alors qu'ils ne gérèrent pas de fonds. Tout est payant au sein des clubs même les déplacements des supporters reconnus comme tels. Par rapport à un certain nombre de réalités, les présidents font une entrée à la Fif et à la ligue. Ensemble nous tentons de trouver des solutions pour relever le football à l'échelle locale. Nous les dirigeants, nous faisons avec les moyens de bord. Nous ferons des suggestions et donnerons nos avis sur les questions de l'heure.
Qu'envisagez-vous pour engranger des gains ?
Tout était bénévole. Mais le changement de mentalité et peut-être de statut de nos joueurs locaux nous oblige à rechercher des fonds additionnels. Au Stella par exemple, il nous faut au moins 100 millions. Or, les sponsors ne courent pas les rues. En France, des clubs comme le Psg, l'OL et l'OM vivent des droits télé et des subventions des Conseils généraux. Il faut qu'on copie sur ces modèles qui donnent des résultats.
En Côte d'Ivoire, il n'y a que les Eléphants qui font recette.
Ne pensez-vous pas qu'il n'y a plus de talents qui attirent le public et donc les sponsors au stade ?
C'est peut-être juste de le penser mais il y a un problème de formation qui se pose. On assiste à une fuite des talents. Certains centres de formations sont des centres commerciaux. Il y a l'avidité des parents de joueurs à se faire des gains. Le football chez nous subit le phénomène de la traite des talents.
Que faut-il, dès lors qu'il y a plusieurs problèmes qui se posent à la fois ?
Il faut repenser la politique sportive. Donner des moyens aux clubs pour fonctionner en véritables professionnels. Le football génère des emplois. Si l'Etat consent à y investir sainement, les résultats vont suivre. Par exemple doter le football d'un Dtn de haut niveau.
Marc Koffi
Que vaut, aujourd'hui, la conférence des présidents ?
La conférence date de 1995 à l'initiative des dirigeants des clubs. Elle consiste au rassemblement et vise à aplanir la tension entre les clubs, à l'entraide. Le plus important est de s'inscrire dans la vision de développement en construisant les clubs ivoiriens. Le premier président est Me. Roger Ouégnin. Puis il y a eu Bah Souleymane (Stella) et Karim Diabagaté (Bouna). On a décidé en fin de compte que la Conférence soit dirigée par des présidents de clubs ni trop puissants, ni trop faibles. A présent, je suis à la barre.
Quels actes concrets avez-vous posés dans l'intérêt du football ivoirien ?
On a fait une transition responsable en 2002 entre Dieng Ousseynou et Jacques Anouma. La Conférence a géré des problèmes internes à certains clubs dont Gagnoa, Daloa, Fc Yopougon. Nous sommes une espèce d'amortisseur.
Que signifie exactement "nous allons prendre les choses en main", après votre conférence de presse à l'hôtel Ibis ?
C'est un élan de fusion pour s'impliquer davantage dans la gestion du football ivoirien. Nous voulons être désormais très actifs dans le fonctionnement des instances de gestion du football ivoirien. Il y a des paranoïaques qui interprètent tout à l'envers. En ce qui nous concerne, il s'agit de recadrer les choses dans la famille du football. Les caisses sont vides dans les clubs parce que les matches ne produisent plus de revenus. Notre dernier match nous a rapporté 5000Fcfa de quote part.
Quelle est votre part de responsabilité dans la faillite du football national ?
Aujourd'hui, il n'y a plus de gros moyens. Les clubs sont devenus des gouffres financiers alors qu'ils ne gérèrent pas de fonds. Tout est payant au sein des clubs même les déplacements des supporters reconnus comme tels. Par rapport à un certain nombre de réalités, les présidents font une entrée à la Fif et à la ligue. Ensemble nous tentons de trouver des solutions pour relever le football à l'échelle locale. Nous les dirigeants, nous faisons avec les moyens de bord. Nous ferons des suggestions et donnerons nos avis sur les questions de l'heure.
Qu'envisagez-vous pour engranger des gains ?
Tout était bénévole. Mais le changement de mentalité et peut-être de statut de nos joueurs locaux nous oblige à rechercher des fonds additionnels. Au Stella par exemple, il nous faut au moins 100 millions. Or, les sponsors ne courent pas les rues. En France, des clubs comme le Psg, l'OL et l'OM vivent des droits télé et des subventions des Conseils généraux. Il faut qu'on copie sur ces modèles qui donnent des résultats.
En Côte d'Ivoire, il n'y a que les Eléphants qui font recette.
Ne pensez-vous pas qu'il n'y a plus de talents qui attirent le public et donc les sponsors au stade ?
C'est peut-être juste de le penser mais il y a un problème de formation qui se pose. On assiste à une fuite des talents. Certains centres de formations sont des centres commerciaux. Il y a l'avidité des parents de joueurs à se faire des gains. Le football chez nous subit le phénomène de la traite des talents.
Que faut-il, dès lors qu'il y a plusieurs problèmes qui se posent à la fois ?
Il faut repenser la politique sportive. Donner des moyens aux clubs pour fonctionner en véritables professionnels. Le football génère des emplois. Si l'Etat consent à y investir sainement, les résultats vont suivre. Par exemple doter le football d'un Dtn de haut niveau.
Marc Koffi
