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Société Publié le vendredi 12 mars 2010 | Nord-Sud

Délestage dans les lieux de culte (suite) - Gagnoa : les salles de prière se vident

Dans la première partie de cette série sur les délestages dans les lieux de culte, publiée mercredi, nous faisions état de l’enfer des fidèles chrétiens et musulmans du Sud-Comoé. Aujourd’hui, nous vous proposons le cas de Gagnoa où le défaut d’électricité réduit l’affluence dans les mosquées et églises.

Décidément, le délestage n’épargne aucune couche sociale en ce qui concerne les désagréments créés au sein des populations. Dans les lieux de prière que sont les mosquées et les églises, le délestage impose son diktat aux hommes de Dieu. Il n’est pas rare de constater dans la soirée que les salles de prière désemplissent. Des fidèles religieux, pour des raisons sécuritaires, préfèrent rester à la maison pour prier. « Depuis le début du délestage, je n’organise plus de culte à 19 heures parce qu’à cette heure-là, il n’y a pas de lumière donc pas de fidèles.

Modification des heures de prière

Le délestage est en train de freiner l’élan spirituel des chrétiens », nous apprend le pasteur Kouamé de l’église Pentecôte au quartier Belle-ville. L’un des fidèles de cette même église, M. Akpolai, reconnaît que « les jeudis à 18h 30, les gens ne viennent pas beaucoup ». Si chez les chrétiens, les cultes du soir sont annulés pour absence de fidèles, ce n’est pas le cas chez les musulmans. L’imam Camara de la mosquée des jeunes a, quant à lui, modifié les heures de prières du soir. « Pour permettre aux fidèles de rentrer un peu plus tôt à la maison, j’ai décidé de fusionner les prières de 18h et 20h en une seule. Désormais, c’est à 20h qu’on se retrouve pour faire ces deux prières à la fois », explique l’imam avant relever que le délestage leur impose l’usage de certains supports pendant le culte. Tous les hommes de Dieu que nous avons rencontrés sont unanimes sur la question. Par faute de courant, les lampes et bougies sont sollicitées lors des prières. « C’est à la lumière des lampes et parfois des bougies que nous faisons nos cultes quand le courant est coupé. Nous avons même passé une semaine spirituelle dans ces conditions », martèle un fidèle de l’église évangélique de l’assemblée de Dieu. Idem à l’église catholique où l’on nous renseigne que pour les messes anticipées des samedis soirs, les prêtres ont recours à des « pétromax », c’est-à-dire de grosses lampes dont la lumière éclaire fortement. Pour permettre à tous de bien voir. Mais comment faire pour bien entendre la parole de Dieu ? C’est à ce niveau que réside une autre contrainte du délestage.

On prêche à gorge déployée

L’absence d’appareils de sonorisation amène les guides religieux à fournir beaucoup plus d’efforts pour se faire entendre par l’assemblée. « Vous savez, le temple est grand et lorsqu’on prêche sans micro, le peuple a du mal à saisir le message », déplore le pasteur de l’église Pentecôte dont le point de vue est partagé par le fidèle Akpolai.

«Le gros problème que nous avons avec le délestage, c’est que pendant le prêche, puisqu’il n’y a pas de micro, la voix du pasteur ne peut pas porter plus loin, à moins qu’il ait une voix pédagogique », prévient-il. L’imam Camara, à son tour, reconnaît la réalité de ce fait. « Le muezzin ne peut plus faire l’appel à la prière, de peur qu’il irrite ses cordes vocales. Sans le micro, sa tache devient ardue parce qu’il doit s’égosiller pour se faire entendre. On est donc obligé de faire les prières en se passant de ses services », affirme l’imam. A quand la fin du délestage avec ses désagréments ? Le plus tôt sera le mieux.

Alain Kpapo à Gagnoa
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