Football / Ballon d`Or africain 2009 : Et de deux pour Drogba mais…

Bien qu'ayant brillé par son absence jeudi dernier à Accra, l'Ivoirien Didier Drogba a été sacré Ballon d'Or africain 2009 par la Caf jeudi dernier, à Accra au Ghana, après 2006. L'instance africaine du foot se fourvoie ainsi après avoir refusé, en 2008, cette distinction au même Drogba qui n'avait pas effectué le déplacement de Lomé.

Le capitaine des Eléphants de Côte d'Ivoire, Didier Drogba a été élu " Ballon d'Or africain " ou joueur africain 2009, jeudi dernier au Banquet Hall State House d'Accra, la capitale ghanéenne. A l'issue du scrutin effectué par 44 Fédérations affiliées à la Caf, il a recueilli 92 voix contre 69 pour son le Camerounais Samuel Eto'O et 43 pour Michael Essien du Ghana. Il remporte la palme pour la deuxième fois, après 2006. Drogba évolue actuellement dans un des clubs phares du championnat d'Angleterre, Chelsea. Après le Mans, Guingamp, il appose sa signature sur une licence de l'Olympique de Marseille en 2003. En cette même année, il fait sa première apparition en équipe nationale de Côte d'Ivoire. C'est le début des années fastes. Marseille déclare son attaquant ivoirien " intransférable "…pour mieux le transférer à Chelsea où José Mourinho le réclame et où Stamford Bridge devient rapidement son jardin. Drogba confirme dans le championnat le plus difficile au monde les qualités si tardivement découvertes et prend place parmi les stars des " Blues ". En 2006, il dispute la finale de la Can, perdue aux tirs au but face à l'Egypte avant de jouer sa première Coupe du Monde en Allemagne qui sera suivie, au mois de juin, d'une deuxième en Afrique du Sud. Belle marche d'un joueur aux immenses talents.

Caf comme cafouillage

Didier Drogba a certes gagné. Mais force est de reconnaître que la méthode et les pratiques de la Caf laissent à désirer. Pour des raisons diverses, aucune des trois stars africaines, Drogba, Eto'O, Essien notamment, n'étaient présentes à ce grand rendez-vous de la célébration du mérite. L'on croyait donc que la Caf qui, en 2008, avait refusé la distinction à Drogba qui ne s'était pas rendu à Lomé parque la Can battait son plein a refusé. Que nenni ! A la surprise générale, elle l'a décerné l'Award du foot africain à l'Ivoirien qui n'a pas rallié le pays de feu Kwame N'Kruma. Parce qu'il préparait un match important avec son club, Chelsea. En 2008, en effet, Didier Drogba qui avait, sans ambages et sans équivoque remporté pour la deuxième fois consécutive s'était excusé. Et a dépêché son épouse à Lomé pour réceptionner son "bien".

Nonobstant cette démarche emprunte de sagesse et de considération, le président de la Caf, Issa Hayatou et sa coterie ont estimé que Drogba s'est montré irrespectueux et désinvolte à leur égard. Que s'est-il passé pour que ce qu'on pourrait, depuis lors, appeler " règle " ou " loi ", soit foulée au pied ? Es-ce pour rattraper le tort flagrant de 2008 que la Caf a décerné le prix à Drogba ? N'était-il pas plus indiqué pour la Caf, pour être constante et raisonnable envers elle-même, de ne pas décerner le prix, surtout qu'aucune des trois stars nominées ne s'était présentée ? Autant de préoccupations qui laissent perplexe plus d'un aficionado du ballon rond africain. Toutes choses qui montrent clairement que la Caf s'est gauchement illustrée même si le grand vainqueur s'appelle Drogba et fait partie des meilleurs attaquants du monde. Caf comme cafouillage, pourrait-on remarquer.

Tous avaient voté Eto'O

Les observateurs les plus pointus du football africain et même ceux des autres continents avaient, à juste titre, opté pour le nouveau capitaine des Lions indomptables du Cameroun. Lors d'un vote organisé par Rfi auprès de 70 joueurs africains de la Ligue 1, Eto'O avait été désigné Ballon d'Or africain mais d'une courte tête sur Drogba. Avec 53 % des voix contre 41 % pour l'Ivoirien et 4 % pour le Ghanéen. Ils n'avaient pas tort car en 2009, Eto'O avait fait montre de ses énormes qualités de goleador avec le Barça. Il avait, en effet, inscrit 30 buts et a gagné la Liga, la Coupe du Roi et la Ligue des Champions. La Caf avait besoin d'une bonne cure, à tout point de vue. Il y va de sa crédibilité et de son crédit.

Eugène Djabia
djabia05664285@yahoo.fr