Depuis bientôt deux mois, la Côte d’Ivoire vit le délestage. Cette situation crée des désagréments de toutes sortes aux populations. Face à ce problème crucial, Laurent Gbagbo, après un long silence, s’est prononcé le samedi dernier.
« Depuis près de deux mois, la Côte d’Ivoire connaît une pénurie d’électricité inhabituelle. L’approvisionnement des ménages et des industries en énergie électrique est rationné. Le délestage se prolonge et ses conséquences pèsent de plus en plus sur la vie des populations et les activités industrielles.
La cause essentielle de cette situation, c’est un accident survenu le 22 décembre 2009 sur les installations de la centrale d’Azito. Cet accident a provoqué l’arrêt d’une turbine, entraînant une chute brutale de la production d’électricité.
L’électricité produite en Côte d’Ivoire provient de 4 barrages hydroélectriques et de deux centrales thermiques, AZITO et CIPREL.
Au moment de l’accident, nous produisions 830 mégawatts, pour une demande moyenne de 875 mégawatts par jour. Soit un déficit de 30 mégawatts hors pointe. Ce déficit était dû à la baisse saisonnière du niveau de l’eau dans les barrages. La panne survenue à AZITO a réduit la production de 150 mégawatts, portant le déficit à 180 mégawatts, hors pointe.
C’est cet accident sur la centrale d’AZITO qui est la cause du délestage que nous subissons actuellement.
Depuis le début de cette pénurie d’électricité, aucun effort n’est épargné pour faire face à l’urgence. Nous mettons tout en œuvre pour rétablir l’équilibre le plus tôt possible. Nous devons retrouver très vite un niveau satisfaisant de fourniture d’électricité, tout en recherchant les solutions durables.
Trois actions sont menées de front : la réparation de la panne, le recours à l’importation de l’électricité, et l’acquisition d’équipements d’appoint.
Les techniciens sont à pied d’œuvre pour réparer la turbine avariée chez AZITO. Les opérateurs m’ont assuré que les équipements seront à nouveau fonctionnels avant la fin de ce mois de mars. Je leur demande de tout faire pour que, dans un délai d’une semaine, AZITO retrouve son rythme normal de production.
Pendant ce temps, nous faisons jouer les mécanismes de la coopération sous-régionale en matière d’énergie. Dans ce cadre, j’ai autorisé l’importation de l’électricité du Ghana. Depuis début février, ce pays nous fournit 25 mégawatts par jour. Nous travaillons à ce que cet apport augmente.
La troisième action engagée, c’est la location de deux centrales thermiques d’appoint, d’une capacité de production totale de 105 mégawatts. La mise en service de ces deux centrales est prévue, pour l’une, fin mars et pour l’autre, début mai.
A la même période, la centrale CIPREL qui a une capacité de production de 110 mégawatts, va s’arrêter pour cause d’entretien.
Nous avons encore une semaine à subir les délestages, le temps que la turbine d’AZITO soit réparée.
J’ai demandé au Premier ministre de veiller à ce que la gestion de ce délestage préserve les secteurs aussi sensibles que sont les centres de santé, les stations de pompage d’eau, les installations stratégiques du pays, les industries dont dépend la vie économique du pays.
Il est impératif, par ailleurs, de communiquer le programme des délestages aux populations et aux opérateurs économiques pour leur permettre de planifier leurs activités. Les villes, les quartiers, les régions et les villages doivent être informés du programme de délestage.
Mes chers compatriotes,
Nous faisons face aux conséquences d’un accident. D’après les spécialistes, le type d’accident survenu à AZITO en décembre dernier est rare. Ni l’Etat ni les opérateurs eux-mêmes ne pouvaient le prévoir. Mon rôle, en tout état de cause, devant les conséquences de cet accident, c’est de trouver les solutions pour régler le problème. C’est ce que je fais.
Aucun pays n’est à l’abri d’une situation comme celle que nous connaissons aujourd’hui. On se souvient des séries de pannes d’électricité qui ont ébranlé les pays d’Amérique et d’Europe en 2003.
Ici même en Côte d’Ivoire, nous avons connu une situation analogue en 1984. Les délestages ont duré au moins trois (03) mois. Vingt six ans plus tard, la consommation d’énergie a fortement augmenté. La demande est passée de 1 794 Giga watts heures (GWH) en 1984 à 5 315 Giga watts heures (GWH) en 2010. Le nombre des abonnés à la CIE est passé de moins de 350 000 à plus d’un million aujourd’hui.
Cette évolution a des conséquences sur l’exploitation des équipements. Depuis cette époque déjà, on devrait avoir construit de nouveaux barrages hydroélectriques. Mais, comme aujourd’hui, la conjoncture économique n’avait pas permis au gouvernement d’alors de faire les investissements nécessaires.
La politique des barrages hydroélectriques produisant de l’électricité à bon marché, a été abandonnée au profit de centrales thermiques. Ces infrastructures nous ont certes permis de combler le déficit de production mais elles ont contribué à creuser le déficit financier structurel du secteur.
Il est avéré que l’électricité produite par les centrales thermiques est plus chère que celle produite par les centrales hydroélectriques.
L’Etat a choisi de ne pas répercuter les surcoûts d’exploitation sur le consommateur. Naturellement, ce choix n’a pas permis au secteur de disposer de ressources suffisantes pour réaliser les investissements nécessaires.
La situation actuelle est donc aussi une alerte. Les mesures que nous avons prises permettront de revenir très vite à la normale. Mais il nous faudra rattraper le retard d’investissement. Nous devons continuer à investir dans l’acquisition de nouvelles centrales thermiques et la construction de nouveaux barrages hydroélectriques.
Les études du projet de barrage de Soubré sont achevées. Elles sont disponibles. Les négociations pour le financement sont en cours. Ce barrage aura une capacité de 270 mégawatts. Sa construction nous permettra d’apporter une réponse durable à l’équilibre du secteur.
J’appelle les Ivoiriens au calme. La situation est inhabituelle, certes, mais elle n’est pas sans issue.
Cette pénurie d’électricité est un défi pour les entreprises. Je salue la capacité d’adaptation des dirigeants de nos entreprises qui n’ont pas baissé les bras. Nous allons sortir de cette autre crise.
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.
Interview / Patrick Zasso (Porte-parole d’ADO) à propos du délestage :
“Gbagbo montre qu’il est incapable de diriger la Côte d’Ivoire”
Ancien « jeune patriote », Patrick Zasso est aujourd’hui, porte-parole de la jeunesse du docteur Alassane Dramane Ouattara, candidat du RDR à la prochaine élection présidentielle. Au cours de l’entretien qu’il a accordé au Patriote, il parle des manœuvres du FPI pour ne pas aller aux élections et du délestage. Interview.
Le Patriote : A peine la crise à la CEI terminée, une autre est en train de poindre à l’horizon. Il s’agit de celle des CEI locales que le FPI et ses alliées veulent voir renouvelées. Quelle est votre position sur cette question ?
Patrick Zasso : Sur ce point, je voudrais être clair avec le camp présidentiel. Il n’y aura pas de renouvellement des CEI locales. Je crois que le camp présidentiel n’a pas encore dit ses vrais problèmes. J’ai l’impression qu’il a des problèmes qu’il n’arrive pas à expliquer. Au départ, l’entourage de Laurent Gbagbo lui a fait croire qu’il a réussi à enrôler 4 millions d’Ivoiriens. Et qu’avec ces 4 millions d’Ivoiriens, ils devraient être président. Pour nous donc, le renouvellement des CEI locales est un faux problème. Ils ont demandé le départ de Mambé. Ils l’ont obtenu. Aujourd’hui, demander encore le renouvellement des CEI locales, signifie que le FPI a un problème. Je souhaite qu’il soit courageux et sincère pour dire aux Ivoiriens quel est son vrai problème. Car ce n’est pas de tout cela que les Ivoiriens ont besoin. Les Ivoiriens ont trop de problèmes. Il faut qu’on aille à l’essentiel. Et l’essentiel, c’est l’élection présidentielle. Et sur ce point, les leaders que sont le docteur Alassane Dramane Ouattara et le président Bédié ne se laisseront pas distraire.
LP : Le président Laurent Gbagbo parle d’« auditer » les 5,3 millions de personnes inscrites sur la liste provisoire électorale.
PZ : C’est un chantage de la part du camp présidentiel. Les 5,3 millions de personnes dont on parle aujourd’hui, ont été validées sur la base du listing de 2000. Par la suite, la liste des 5,3 millions de personnes a été reconnue par Laurent Gbagbo lui-même. C’est pour cela qu’il a décoré Mambé. De plus, l’ONU a certifié cette liste électorale. Pourquoi donc auditer cette liste électorale ? Et pour quoi faire ? J’entends certaines personnes dire qu’il faut « purifier » cette liste. Il faut la « désinfecter ». Je trouve que c’est très dangereux de parler ainsi. Il faut que le camp présidentiel fasse très attention aux mots qu’il utilise. Car il n’y a ni insecte ni microbe sur cette liste. Au Rwanda, on a traité les gens de « cafards ». Et par la suite, on a vu ce qui s’est passé. Personne ne va accepter au stade où on est, un audit du listing électoral. Car ce qui est fait est fait. Ce que nous, nous demandons aujourd’hui, c’est qu’on nous donne la liste définitive et la date des élections. Car nous n’allons pas nous laisser distraire. Si le FPI et ses alliés ont des difficultés qu’ils s’en prennent à eux-mêmes. Car les Ivoiriens ont trop de problèmes. Aujourd’hui, il y a des jeunes dans les agoras et parlements qui n’ont pas d’emplois et qui sont en train de vieillir alors qu’ils ont des enfants. Il faut que leurs enfants aient un avenir. Il faut que Blé Goudé Charles et ses camarades défendant leurs petits intérêts égoïstes, arrêtent de nous distraire. Même si le président Laurent Gbagbo à Mama leur a dit que : « si je perds le pouvoir, vous perdrez vos fortunes. Ce n’est pas pour cela qu’ils vont nous distraire. J’aimerais leur dire que dans tous les cas, ils perdront leurs fortunes. Parce qu’on connait les circonstances dans lesquelles ils les ont obtenues. Ces fortunes, ce n’est pas Dieu qui le leur a données. Ils vont perdre leur fortune et la Côte d’Ivoire va avancer.
LP : Le FPI aujourd’hui, revient sur le désarmement. Pour lui, il faut passer par un désarmement total des Forces nouvelles pour aller aux élections. Que vous inspire cette position ?
PZ : Je crois sur la question, le FPI et ses alliés font de la surenchère. Soit ils ne sont pas informés. Soit c’est un clan de petits sorciers qui font semblant et se foutent de la vie des Ivoiriens. Laurent Gbagbo a dit que le désarmement, c’est lorsque le président Fologo peut prendre sa voiture pour aller dans son village sans problème. Lors de la « flamme de la paix » à Bouaké, il a déclaré devant toute la Nation que la guerre est terminée. La Première dame s’est rendue au nord où elle s’est payé le luxe d’insulter les Forces Nouvelles sans que le ciel lui soit tombé sur la tête. Blé Goudé Charles et autres Stéphane Kipré qui embouchent la même trompette en arguant que sans unification il ne peut y avoir d’élections, ont tous paradé dans les zones CNO. Laurent Gbagbo lui-même y a effectué des visites d’Etat qui se sont transformées en campagnes électorales. Le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan a passé 45 jours au nord de notre pays. Aujourd’hui, ce que nous constatons, c’est que le président Laurent Gbagbo a déposé un dossier de candidature entre les mains du président Beugré Mambé. Ce dossier a été validé par la suite par le président du Conseil constitutionnel. Ce qui veut dire pour nous, que le désarmement a été fait. Parce que si le désarmement n’avait pas été fait, on n’aurait pas fait les audiences foraines, l’identification et Gbagbo n’aurait pas déposé son dossier de candidature entre les mains de Mambé et celui-ci n’aurait pas été validé par le président du Conseil constitutionnel, qui est un cadre du FPI. Donc pour nous, le désarmement n’est plus à l’ordre du jour (…)
LP : Le contentieux qui doit durer 21 jours devait se tenir le 1er mars dernier. Mais jusqu’à aujourd’hui, il n’a pas encore commencé. Pensez-vous que la période de fin avril-début mai pour l’élection présidentielle sera tenue ?
PZ : Tenir les élections est une question de volonté politique. Nous avons tous confiance en Youssouf Bakayoko. Le camp présidentiel depuis son élection ne fait que se réjouir du choix de Youssouf Bakayoko. Nous souhaitons demain que les mêmes qui le félicitent aujourd’hui, ne viennent pas dire autre chose comme ils l’ont fait avec Mambé. Parce qu’ils ont décoré Mambé et par la suite ils l’ont traité de fraudeur. Nous, nous ne sommes pas pressés. Nous les observons. Mais je crois qu’il faut que Youssouf Bakayoko aille vite. Car on est pressé. Il faut donc qu’on aille vite. 95% du travail a été déjà effectué par Mambé. Nous ne comprenons donc pas pourquoi le contentieux qui devait commencer depuis le 1er mars pour se terminer le 22 mars, n’a pas encore débuté. Moi, je crois que dès maintenant, il faut qu’il engage les choses. Il ne faut pas laisser traîner les choses. Parce qu’on est tous fatigués.
LP : Aujourd’hui, les Ivoiriens sont confrontés au délestage. Dans certaines communes et quartiers d’Abidjan, les populations sont privées durant plusieurs jours d’eau. Votre avis sur cette situation.
PZ : C’est une situation regrettable et malheureuse. Cela veut dire que nous avons à la tête de notre pays, un président qui ne se préoccupe pas de la vie des Ivoiriens. En 1990, lorsqu’il y a eu le problème du délestage, le docteur Alassane Dramane Ouattara a réagi de façon prompte face à cette situation. Il a pris ses responsabilités pour régler rapidement ce problème. Cela fait plus d’un mois que ce problème traîne. Et c’est aujourd’hui qu’on nous informe que le président Laurent Gbagbo va se prononcer sur la situation. Il va dire quoi aux Ivoiriens ? Il y a eu des morts. Il y a eu des Ivoiriens qui ont perdu leur emploi. Il y a des entreprises qui ont fait faillite. Des restaurants qui ont dû fermer. Nous, nous sommes touchés dans notre chair. Nous avons tous le stress. Nous n’arrivons pas à dormir la nuit. Parce qu’il fait chaud. Les gens arrivent dans leur bureau et se surprennent en train de dormir. Parce qu’ils n’ont pas bien dormi la nuit à cause de la chaleur. Laurent Gbagbo va leur parler pour leur dire quoi ? Moi, je crois que le président Laurent Gbagbo vient une fois de plus démontrer qu’il est incapable de diriger la Côte d’Ivoire. Il est incapable. Il va parler aujourd’hui, c’est pour accuser l’opposition. Lorsque lui-même était dans l’opposition, il a imputé tout ce qui arrivait à la Côte d’Ivoire à Félix Houphouët-Boigny. Sous Bédié, il a accusé Bédié. Aujourd’hui, lui, Laurent Gbagbo est là. Il n’arrive pas à trouver une solution même au délestage dont il a été informé depuis 2006. Ce problème a commencé depuis 2006. Tout ce qui l’intéressait, c’est comment enlever Mambé et protéger son fauteuil présidentiel. La vie des Ivoiriens n’intéresse pas Laurent Gbagbo. Il s’en fout des Ivoiriens. Nous nous sommes battus pour rien pour le mettre au sommet de l’Etat. On a pris la rue et on a donné nos vies pour le mettre là où il est, croyant qu’il allait faire quelque chose. Qu’il se taise et qu’il démissionne. Face à une situation qui a tué des Ivoiriens, un chef d’Etat responsable démissionne pour sa dignité. C’est lui Laurent Gbagbo qui est au pouvoir. C’est donc lui qui a la gestion de nos vies (…)
LP : Le général Mangou lors des marches éclatées du RHDP a fait des déclarations où il a accusé le président du directoire du RHDP, le Pr. Alphonse Djédjé Mady d’être responsable des tueries survenues à Gagnoa, Daloa et à Abobo. Quel commentaire faites-vous ?
PZ : J’ai été vraiment choqué de voir le général que j’aime tant dire de telles choses. Parce que lorsqu’il y a eu les événements de 2000, nous avons passé des jours et des nuits devant sa résidence de Cocody, non loin de l’ancienne résidence de Félix Houphouët-Boigny. Je suis donc un peu choqué de le voir réagir lorsque l’opposition essaie souvent de mener des activités. Le général Mangou est un chef d’état-major des armées. Son rôle est d’assurer la sécurité de tout le monde, que ce soit l’opposition ou le parti au pouvoir. Mais on a l’impression qu’il se comporte comme un militant du FPI. Nous sommes au courant qu’il est militant du FPI. Si Laurent Gbagbo est aujourd’hui au pouvoir, c’est grâce à Mangou et ses camarades. Nous savons beaucoup de choses qui se sont passés. J’aimerais donc interpeller Mangou pour qu’il arrête ses menaces. Parce qu’on sait comment Guéi est parti du pouvoir. On connait tous ceux qui ont contribué à la déstabilisation du pouvoir de Guéi. Il faut qu’il arrête donc de menacer l’opposition. Les militants de l’opposition sont aussi des Ivoiriens. Il faut qu’il s’investisse véritablement dans la démocratie pour qu’il y ait des élections dans ce pays. Parce que les Ivoiriens veulent un président. Ce n’est pas supporter Laurent Gbagbo qui va faire changer les choses en Côte d’Ivoire (…) chaque fois, son combat est dirigé contre l’opposition. Qu’il fasse attention. Laurent Gbagbo a utilisé le général Mathias Doué, il est parti. Lui, hier, il a failli partir. Je voudrais lui dire que jusqu’à présent, Laurent Gbagbo n’a plus confiance en lui. Je l’informe que tôt ou tard, il va partir. C’est un Ivoirien. S’il aime la Côte d’Ivoire, qu’il dise à Laurent Gbagbo d’aller aux élections. Parce qu’aujourd’hui, les jeunes qui étaient hier devant la résidence de Gbagbo qui sont dans les agoras et parlements ont faim et ne travaillent pas. Les gens ne travaillent pas, nos foyers ont des difficultés. Il faut qu’il sorte donc de cette politique. Dans tous les grands pays, on n’a jamais vu un chef d’état-major lorsque l’opposition réagit, sortir. Mais c’est ici en Côte d’Ivoire seule qu’on parle de Mangou. Au Togo, l’opposition est en train de manifester. On n’a pas vu le chef d’état-major réagir. Dites à Mangou, s’il n’arrête pas cela, nous allons parler. Nous n’allons pas nous taire. En 2000, lorsque Guéi a voulu confisquer le pouvoir, la voie légale existait. Laurent Gbagbo avait le plein droit de saisir la cour suprême pour revendiquer. Mais il a préféré appeler le peuple dans la rue. Ce qui n’étai pas normal. Si nous avons fait tout cela pour le mettre au pouvoir, c’est parce qu’on ne voulait pas de l’armée. Il faut que Mangou arrête de nous distraire. Car nous, nous voulons les élections
Réalisée par
Jean-Claude Coulibaly
« Depuis près de deux mois, la Côte d’Ivoire connaît une pénurie d’électricité inhabituelle. L’approvisionnement des ménages et des industries en énergie électrique est rationné. Le délestage se prolonge et ses conséquences pèsent de plus en plus sur la vie des populations et les activités industrielles.
La cause essentielle de cette situation, c’est un accident survenu le 22 décembre 2009 sur les installations de la centrale d’Azito. Cet accident a provoqué l’arrêt d’une turbine, entraînant une chute brutale de la production d’électricité.
L’électricité produite en Côte d’Ivoire provient de 4 barrages hydroélectriques et de deux centrales thermiques, AZITO et CIPREL.
Au moment de l’accident, nous produisions 830 mégawatts, pour une demande moyenne de 875 mégawatts par jour. Soit un déficit de 30 mégawatts hors pointe. Ce déficit était dû à la baisse saisonnière du niveau de l’eau dans les barrages. La panne survenue à AZITO a réduit la production de 150 mégawatts, portant le déficit à 180 mégawatts, hors pointe.
C’est cet accident sur la centrale d’AZITO qui est la cause du délestage que nous subissons actuellement.
Depuis le début de cette pénurie d’électricité, aucun effort n’est épargné pour faire face à l’urgence. Nous mettons tout en œuvre pour rétablir l’équilibre le plus tôt possible. Nous devons retrouver très vite un niveau satisfaisant de fourniture d’électricité, tout en recherchant les solutions durables.
Trois actions sont menées de front : la réparation de la panne, le recours à l’importation de l’électricité, et l’acquisition d’équipements d’appoint.
Les techniciens sont à pied d’œuvre pour réparer la turbine avariée chez AZITO. Les opérateurs m’ont assuré que les équipements seront à nouveau fonctionnels avant la fin de ce mois de mars. Je leur demande de tout faire pour que, dans un délai d’une semaine, AZITO retrouve son rythme normal de production.
Pendant ce temps, nous faisons jouer les mécanismes de la coopération sous-régionale en matière d’énergie. Dans ce cadre, j’ai autorisé l’importation de l’électricité du Ghana. Depuis début février, ce pays nous fournit 25 mégawatts par jour. Nous travaillons à ce que cet apport augmente.
La troisième action engagée, c’est la location de deux centrales thermiques d’appoint, d’une capacité de production totale de 105 mégawatts. La mise en service de ces deux centrales est prévue, pour l’une, fin mars et pour l’autre, début mai.
A la même période, la centrale CIPREL qui a une capacité de production de 110 mégawatts, va s’arrêter pour cause d’entretien.
Nous avons encore une semaine à subir les délestages, le temps que la turbine d’AZITO soit réparée.
J’ai demandé au Premier ministre de veiller à ce que la gestion de ce délestage préserve les secteurs aussi sensibles que sont les centres de santé, les stations de pompage d’eau, les installations stratégiques du pays, les industries dont dépend la vie économique du pays.
Il est impératif, par ailleurs, de communiquer le programme des délestages aux populations et aux opérateurs économiques pour leur permettre de planifier leurs activités. Les villes, les quartiers, les régions et les villages doivent être informés du programme de délestage.
Mes chers compatriotes,
Nous faisons face aux conséquences d’un accident. D’après les spécialistes, le type d’accident survenu à AZITO en décembre dernier est rare. Ni l’Etat ni les opérateurs eux-mêmes ne pouvaient le prévoir. Mon rôle, en tout état de cause, devant les conséquences de cet accident, c’est de trouver les solutions pour régler le problème. C’est ce que je fais.
Aucun pays n’est à l’abri d’une situation comme celle que nous connaissons aujourd’hui. On se souvient des séries de pannes d’électricité qui ont ébranlé les pays d’Amérique et d’Europe en 2003.
Ici même en Côte d’Ivoire, nous avons connu une situation analogue en 1984. Les délestages ont duré au moins trois (03) mois. Vingt six ans plus tard, la consommation d’énergie a fortement augmenté. La demande est passée de 1 794 Giga watts heures (GWH) en 1984 à 5 315 Giga watts heures (GWH) en 2010. Le nombre des abonnés à la CIE est passé de moins de 350 000 à plus d’un million aujourd’hui.
Cette évolution a des conséquences sur l’exploitation des équipements. Depuis cette époque déjà, on devrait avoir construit de nouveaux barrages hydroélectriques. Mais, comme aujourd’hui, la conjoncture économique n’avait pas permis au gouvernement d’alors de faire les investissements nécessaires.
La politique des barrages hydroélectriques produisant de l’électricité à bon marché, a été abandonnée au profit de centrales thermiques. Ces infrastructures nous ont certes permis de combler le déficit de production mais elles ont contribué à creuser le déficit financier structurel du secteur.
Il est avéré que l’électricité produite par les centrales thermiques est plus chère que celle produite par les centrales hydroélectriques.
L’Etat a choisi de ne pas répercuter les surcoûts d’exploitation sur le consommateur. Naturellement, ce choix n’a pas permis au secteur de disposer de ressources suffisantes pour réaliser les investissements nécessaires.
La situation actuelle est donc aussi une alerte. Les mesures que nous avons prises permettront de revenir très vite à la normale. Mais il nous faudra rattraper le retard d’investissement. Nous devons continuer à investir dans l’acquisition de nouvelles centrales thermiques et la construction de nouveaux barrages hydroélectriques.
Les études du projet de barrage de Soubré sont achevées. Elles sont disponibles. Les négociations pour le financement sont en cours. Ce barrage aura une capacité de 270 mégawatts. Sa construction nous permettra d’apporter une réponse durable à l’équilibre du secteur.
J’appelle les Ivoiriens au calme. La situation est inhabituelle, certes, mais elle n’est pas sans issue.
Cette pénurie d’électricité est un défi pour les entreprises. Je salue la capacité d’adaptation des dirigeants de nos entreprises qui n’ont pas baissé les bras. Nous allons sortir de cette autre crise.
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.
Interview / Patrick Zasso (Porte-parole d’ADO) à propos du délestage :
“Gbagbo montre qu’il est incapable de diriger la Côte d’Ivoire”
Ancien « jeune patriote », Patrick Zasso est aujourd’hui, porte-parole de la jeunesse du docteur Alassane Dramane Ouattara, candidat du RDR à la prochaine élection présidentielle. Au cours de l’entretien qu’il a accordé au Patriote, il parle des manœuvres du FPI pour ne pas aller aux élections et du délestage. Interview.
Le Patriote : A peine la crise à la CEI terminée, une autre est en train de poindre à l’horizon. Il s’agit de celle des CEI locales que le FPI et ses alliées veulent voir renouvelées. Quelle est votre position sur cette question ?
Patrick Zasso : Sur ce point, je voudrais être clair avec le camp présidentiel. Il n’y aura pas de renouvellement des CEI locales. Je crois que le camp présidentiel n’a pas encore dit ses vrais problèmes. J’ai l’impression qu’il a des problèmes qu’il n’arrive pas à expliquer. Au départ, l’entourage de Laurent Gbagbo lui a fait croire qu’il a réussi à enrôler 4 millions d’Ivoiriens. Et qu’avec ces 4 millions d’Ivoiriens, ils devraient être président. Pour nous donc, le renouvellement des CEI locales est un faux problème. Ils ont demandé le départ de Mambé. Ils l’ont obtenu. Aujourd’hui, demander encore le renouvellement des CEI locales, signifie que le FPI a un problème. Je souhaite qu’il soit courageux et sincère pour dire aux Ivoiriens quel est son vrai problème. Car ce n’est pas de tout cela que les Ivoiriens ont besoin. Les Ivoiriens ont trop de problèmes. Il faut qu’on aille à l’essentiel. Et l’essentiel, c’est l’élection présidentielle. Et sur ce point, les leaders que sont le docteur Alassane Dramane Ouattara et le président Bédié ne se laisseront pas distraire.
LP : Le président Laurent Gbagbo parle d’« auditer » les 5,3 millions de personnes inscrites sur la liste provisoire électorale.
PZ : C’est un chantage de la part du camp présidentiel. Les 5,3 millions de personnes dont on parle aujourd’hui, ont été validées sur la base du listing de 2000. Par la suite, la liste des 5,3 millions de personnes a été reconnue par Laurent Gbagbo lui-même. C’est pour cela qu’il a décoré Mambé. De plus, l’ONU a certifié cette liste électorale. Pourquoi donc auditer cette liste électorale ? Et pour quoi faire ? J’entends certaines personnes dire qu’il faut « purifier » cette liste. Il faut la « désinfecter ». Je trouve que c’est très dangereux de parler ainsi. Il faut que le camp présidentiel fasse très attention aux mots qu’il utilise. Car il n’y a ni insecte ni microbe sur cette liste. Au Rwanda, on a traité les gens de « cafards ». Et par la suite, on a vu ce qui s’est passé. Personne ne va accepter au stade où on est, un audit du listing électoral. Car ce qui est fait est fait. Ce que nous, nous demandons aujourd’hui, c’est qu’on nous donne la liste définitive et la date des élections. Car nous n’allons pas nous laisser distraire. Si le FPI et ses alliés ont des difficultés qu’ils s’en prennent à eux-mêmes. Car les Ivoiriens ont trop de problèmes. Aujourd’hui, il y a des jeunes dans les agoras et parlements qui n’ont pas d’emplois et qui sont en train de vieillir alors qu’ils ont des enfants. Il faut que leurs enfants aient un avenir. Il faut que Blé Goudé Charles et ses camarades défendant leurs petits intérêts égoïstes, arrêtent de nous distraire. Même si le président Laurent Gbagbo à Mama leur a dit que : « si je perds le pouvoir, vous perdrez vos fortunes. Ce n’est pas pour cela qu’ils vont nous distraire. J’aimerais leur dire que dans tous les cas, ils perdront leurs fortunes. Parce qu’on connait les circonstances dans lesquelles ils les ont obtenues. Ces fortunes, ce n’est pas Dieu qui le leur a données. Ils vont perdre leur fortune et la Côte d’Ivoire va avancer.
LP : Le FPI aujourd’hui, revient sur le désarmement. Pour lui, il faut passer par un désarmement total des Forces nouvelles pour aller aux élections. Que vous inspire cette position ?
PZ : Je crois sur la question, le FPI et ses alliés font de la surenchère. Soit ils ne sont pas informés. Soit c’est un clan de petits sorciers qui font semblant et se foutent de la vie des Ivoiriens. Laurent Gbagbo a dit que le désarmement, c’est lorsque le président Fologo peut prendre sa voiture pour aller dans son village sans problème. Lors de la « flamme de la paix » à Bouaké, il a déclaré devant toute la Nation que la guerre est terminée. La Première dame s’est rendue au nord où elle s’est payé le luxe d’insulter les Forces Nouvelles sans que le ciel lui soit tombé sur la tête. Blé Goudé Charles et autres Stéphane Kipré qui embouchent la même trompette en arguant que sans unification il ne peut y avoir d’élections, ont tous paradé dans les zones CNO. Laurent Gbagbo lui-même y a effectué des visites d’Etat qui se sont transformées en campagnes électorales. Le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan a passé 45 jours au nord de notre pays. Aujourd’hui, ce que nous constatons, c’est que le président Laurent Gbagbo a déposé un dossier de candidature entre les mains du président Beugré Mambé. Ce dossier a été validé par la suite par le président du Conseil constitutionnel. Ce qui veut dire pour nous, que le désarmement a été fait. Parce que si le désarmement n’avait pas été fait, on n’aurait pas fait les audiences foraines, l’identification et Gbagbo n’aurait pas déposé son dossier de candidature entre les mains de Mambé et celui-ci n’aurait pas été validé par le président du Conseil constitutionnel, qui est un cadre du FPI. Donc pour nous, le désarmement n’est plus à l’ordre du jour (…)
LP : Le contentieux qui doit durer 21 jours devait se tenir le 1er mars dernier. Mais jusqu’à aujourd’hui, il n’a pas encore commencé. Pensez-vous que la période de fin avril-début mai pour l’élection présidentielle sera tenue ?
PZ : Tenir les élections est une question de volonté politique. Nous avons tous confiance en Youssouf Bakayoko. Le camp présidentiel depuis son élection ne fait que se réjouir du choix de Youssouf Bakayoko. Nous souhaitons demain que les mêmes qui le félicitent aujourd’hui, ne viennent pas dire autre chose comme ils l’ont fait avec Mambé. Parce qu’ils ont décoré Mambé et par la suite ils l’ont traité de fraudeur. Nous, nous ne sommes pas pressés. Nous les observons. Mais je crois qu’il faut que Youssouf Bakayoko aille vite. Car on est pressé. Il faut donc qu’on aille vite. 95% du travail a été déjà effectué par Mambé. Nous ne comprenons donc pas pourquoi le contentieux qui devait commencer depuis le 1er mars pour se terminer le 22 mars, n’a pas encore débuté. Moi, je crois que dès maintenant, il faut qu’il engage les choses. Il ne faut pas laisser traîner les choses. Parce qu’on est tous fatigués.
LP : Aujourd’hui, les Ivoiriens sont confrontés au délestage. Dans certaines communes et quartiers d’Abidjan, les populations sont privées durant plusieurs jours d’eau. Votre avis sur cette situation.
PZ : C’est une situation regrettable et malheureuse. Cela veut dire que nous avons à la tête de notre pays, un président qui ne se préoccupe pas de la vie des Ivoiriens. En 1990, lorsqu’il y a eu le problème du délestage, le docteur Alassane Dramane Ouattara a réagi de façon prompte face à cette situation. Il a pris ses responsabilités pour régler rapidement ce problème. Cela fait plus d’un mois que ce problème traîne. Et c’est aujourd’hui qu’on nous informe que le président Laurent Gbagbo va se prononcer sur la situation. Il va dire quoi aux Ivoiriens ? Il y a eu des morts. Il y a eu des Ivoiriens qui ont perdu leur emploi. Il y a des entreprises qui ont fait faillite. Des restaurants qui ont dû fermer. Nous, nous sommes touchés dans notre chair. Nous avons tous le stress. Nous n’arrivons pas à dormir la nuit. Parce qu’il fait chaud. Les gens arrivent dans leur bureau et se surprennent en train de dormir. Parce qu’ils n’ont pas bien dormi la nuit à cause de la chaleur. Laurent Gbagbo va leur parler pour leur dire quoi ? Moi, je crois que le président Laurent Gbagbo vient une fois de plus démontrer qu’il est incapable de diriger la Côte d’Ivoire. Il est incapable. Il va parler aujourd’hui, c’est pour accuser l’opposition. Lorsque lui-même était dans l’opposition, il a imputé tout ce qui arrivait à la Côte d’Ivoire à Félix Houphouët-Boigny. Sous Bédié, il a accusé Bédié. Aujourd’hui, lui, Laurent Gbagbo est là. Il n’arrive pas à trouver une solution même au délestage dont il a été informé depuis 2006. Ce problème a commencé depuis 2006. Tout ce qui l’intéressait, c’est comment enlever Mambé et protéger son fauteuil présidentiel. La vie des Ivoiriens n’intéresse pas Laurent Gbagbo. Il s’en fout des Ivoiriens. Nous nous sommes battus pour rien pour le mettre au sommet de l’Etat. On a pris la rue et on a donné nos vies pour le mettre là où il est, croyant qu’il allait faire quelque chose. Qu’il se taise et qu’il démissionne. Face à une situation qui a tué des Ivoiriens, un chef d’Etat responsable démissionne pour sa dignité. C’est lui Laurent Gbagbo qui est au pouvoir. C’est donc lui qui a la gestion de nos vies (…)
LP : Le général Mangou lors des marches éclatées du RHDP a fait des déclarations où il a accusé le président du directoire du RHDP, le Pr. Alphonse Djédjé Mady d’être responsable des tueries survenues à Gagnoa, Daloa et à Abobo. Quel commentaire faites-vous ?
PZ : J’ai été vraiment choqué de voir le général que j’aime tant dire de telles choses. Parce que lorsqu’il y a eu les événements de 2000, nous avons passé des jours et des nuits devant sa résidence de Cocody, non loin de l’ancienne résidence de Félix Houphouët-Boigny. Je suis donc un peu choqué de le voir réagir lorsque l’opposition essaie souvent de mener des activités. Le général Mangou est un chef d’état-major des armées. Son rôle est d’assurer la sécurité de tout le monde, que ce soit l’opposition ou le parti au pouvoir. Mais on a l’impression qu’il se comporte comme un militant du FPI. Nous sommes au courant qu’il est militant du FPI. Si Laurent Gbagbo est aujourd’hui au pouvoir, c’est grâce à Mangou et ses camarades. Nous savons beaucoup de choses qui se sont passés. J’aimerais donc interpeller Mangou pour qu’il arrête ses menaces. Parce qu’on sait comment Guéi est parti du pouvoir. On connait tous ceux qui ont contribué à la déstabilisation du pouvoir de Guéi. Il faut qu’il arrête donc de menacer l’opposition. Les militants de l’opposition sont aussi des Ivoiriens. Il faut qu’il s’investisse véritablement dans la démocratie pour qu’il y ait des élections dans ce pays. Parce que les Ivoiriens veulent un président. Ce n’est pas supporter Laurent Gbagbo qui va faire changer les choses en Côte d’Ivoire (…) chaque fois, son combat est dirigé contre l’opposition. Qu’il fasse attention. Laurent Gbagbo a utilisé le général Mathias Doué, il est parti. Lui, hier, il a failli partir. Je voudrais lui dire que jusqu’à présent, Laurent Gbagbo n’a plus confiance en lui. Je l’informe que tôt ou tard, il va partir. C’est un Ivoirien. S’il aime la Côte d’Ivoire, qu’il dise à Laurent Gbagbo d’aller aux élections. Parce qu’aujourd’hui, les jeunes qui étaient hier devant la résidence de Gbagbo qui sont dans les agoras et parlements ont faim et ne travaillent pas. Les gens ne travaillent pas, nos foyers ont des difficultés. Il faut qu’il sorte donc de cette politique. Dans tous les grands pays, on n’a jamais vu un chef d’état-major lorsque l’opposition réagit, sortir. Mais c’est ici en Côte d’Ivoire seule qu’on parle de Mangou. Au Togo, l’opposition est en train de manifester. On n’a pas vu le chef d’état-major réagir. Dites à Mangou, s’il n’arrête pas cela, nous allons parler. Nous n’allons pas nous taire. En 2000, lorsque Guéi a voulu confisquer le pouvoir, la voie légale existait. Laurent Gbagbo avait le plein droit de saisir la cour suprême pour revendiquer. Mais il a préféré appeler le peuple dans la rue. Ce qui n’étai pas normal. Si nous avons fait tout cela pour le mettre au pouvoir, c’est parce qu’on ne voulait pas de l’armée. Il faut que Mangou arrête de nous distraire. Car nous, nous voulons les élections
Réalisée par
Jean-Claude Coulibaly