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Politique Publié le lundi 15 mars 2010 | Le Nouveau Réveil

Délestage / Message du chef de l’Etat à la nation : Gbagbo libère des rafales de contrevérités

Faut-il en rire ou en pleurer ? Faut-il plaindre tout simplement le peuple ivoirien ? Faut-il louer Dieu d'avoir placé à la tête de notre pays un chef qui ne commet jamais d'erreur ni de faute de gestion mais dont le peuple est rattrapé par toutes sortes de calamité. Gbagbo nie toute responsabilité devant le délestage. Choquant ! Pour la toute première fois depuis que les Ivoiriens sont confrontés à un sérieux problème d'approvisionnement en électricité qui a déjà provoqué des morts, des pertes de milliers d'emplois, des dégâts matériels incalculables ainsi que des dommages collatéraux multiformes, Laurent Gbagbo a décidé de parler. Sur le sujet, tout avait été dit. Tous les acteurs du secteur de l'énergie s'étaient exprimés. De leurs exposés, l'on a pu noter une constance : la responsabilité de l'Etat et de ses dirigeants qui, en dépit des nombreuses mises en garde et interpellations de la Cie et du patronat, n'ont rien fait pour mettre notre pays à l'abri d'un délestage. Il y a quelques semaines, le président de la Chambre de commerce et de l'industrie, au cours d'une rencontre avec la presse, accusait ouvertement le gouvernement d'être le premier responsable du délestage. Il révélait que la Cie et le patronat ont, depuis 2006, attiré l'attention de l'Etat sur les risques qu'ils faisaient courir à notre pays en n'investissant pas dans le secteur pour renouveler les équipements de production mais plus grave n'entretenant pas convenablement l'existant.

Les responsables de la Cie ont aussi et à plusieurs occasions indexé le défaut d'investissement de l'Etat dans le secteur depuis 2000.
En outre, au cours d'une émission sur TV2 à laquelle Ben Zahoui a convié l'ex-ministre des Mines et de l'énergie Léon Monnet et toutes les structures en charge de la gestion de l'électricité en Côte d'Ivoire, l'on a très vite fait de s'accorder que le délestage actuel était moins le fait d'une panne survenue à Azito qu'à une négligence caractérisée de l'Etat. Dans ces circonstances, un chef qui a du respect pour l'intelligence de ses concitoyens ne peut pas venir verser au débat des informations aussi fausses que choquantes. La panne survenue à Azito n'a, en réalité, servi que de prétexte. Cette panne est un cas fortuit, rare certes mais que la Côte d'Ivoire aurait pu surmonter si nos autorités avaient été prévenantes. Gbagbo n'a pas dit toute la vérité sur l'état réel de nos barrages hydro-électriques. Il n'a pas dit la vérité sur les capacités énergétiques de notre pays. La Côte d'Ivoire a une capacité de production de 1200MW. Cela veut dire que si nos barrages hydroélectriques et nos centrales thermiques étaient régulièrement et correctement entretenus, la panne survenue à Azito ne devrait pas entraîner un délestage. Le déficit de 150 MW d'Azito ne devrait impacter aussi gravement sur l'approvisionnement national.

Il n'est donc pas juste de soutenir que l'avarie survenue à Azito est la cause de nos malheurs. Cela est d'autant plus vrai que les chiffres donnés par le chef de l'Etat ne correspondent pas à la réalité du déficit énergétique. Mme Flore Konan, Dg de la Cie, au sortir d'une audience avec le chef de l'Etat la semaine dernière, faisait remarquer qu'il fallait trouver 300 MW dans l'urgence pour combler nos besoins actuels, là où le chef de l'Etat parle d'un déficit de 180 MW. Il est aussi faux de dire qu'aucun pays au monde n'est à l'abri de ce genre de problème. Car il ne faut pas s'imaginer qu'aucun pays au monde n'a jamais connu les pannes de turbine comme celle survenue à Azito. Panne rare, oui mais possible. La bonne question c'est comment les pays sérieux font pour se mettre à l'abri quand ce genre de chose arrive. Mais on a compris qu'on est en année électorale et il ne faut pas demander à Gbagbo de confesser ses erreurs de gestion de l'Etat. Or la vérité, c'est qu'il s'est planté. Et lui-même le sait.

Akwaba Saint Clair
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