x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Art et Culture Publié le mercredi 17 mars 2010 | Le Mandat

Lutte contre la piraterie - Les trafiquants mettent Gadji Céli en garde - La difficile équation

A peine la lutte engagée pour le démantèlement des réseaux des pirates, que le Président du Conseil d’Administration, M. Gadji Celi est menacé. Grossistes, revendeurs et vendeurs n’entendent pas se laisser attendrir par les « bouts de phrases du Pca. Nous sommes, nous aussi, déterminés à préserver notre activité. Que Gadji Celi sache qu’il a affaire des à’’ lions blessés’’, au chômage depuis dix ans. Nous sommes pour la plupart, des pères de famille et des diplômés, sans boulot. Comment ferons-nous pour nourrir nos enfants ? D’ailleurs, s’il y a des personnes à condamner dans ce pays, ce sont les fossoyeurs de l’économie de la Côte d’Ivoire qui amassent des milliards sur le dos des contribuables et ceux-là même qui ont attenté à la vie de pauvres innocents pour accéder au pouvoir. Ce sont ces derniers qui méritent la prison, voire la peine de mort et non nous, de pauvres innocents affamés. » A martelé K. Emmanuel, un grand vendeur de CD à Adjamé. Selon un autre revendeur, que nous avons rencontré à Yopougon-Siporex, « toute la stratégie de lutte mise en place par le Pca du Burida, n’est qu’une mise en scène pour nous décourager. D’ailleurs, le décret n’est pas encore signé ; et il ne sera jamais signé. Le réseau de ventes de CD est une véritable mafia. Nous avons de hautes autorités de ce pays pour qui nous levons des cotisations d’un montant de 1000 frs par vendeur, derrière nous. Imaginez un peu le nombre de grossistes, vendeurs et revendeurs, sur tout le territoire ivoirien. N’est-ce pas un pactole ? Pourquoi aurons-nous alors peur ? Nous avons créé notre entreprise à nous, pour être à l’abri du chômage. Il est vrai que nous causons du tort aux artistes, mais, est-ce que l’Etat ne cause pas de tort aux populations par sa gestion ? C’est un petit groupe qui s’enrichit, alors que la majorité meurt de faim. Même dans les pays industrialisés, le problème de piraterie existe. Ce n’est donc pas un petit pays en voie de développement, telle que la Côte d’Ivoire, qui pourra interdire cette pratique. Que Gadji Céli nous aide à l’aider à travers une franche collaboration ; sinon, sa lutte sera vaine.» a expliqué T. Francis. Quant à marcel, il s’est voulu plus menaçant, « c’est avec beaucoup de dépit que nous avons écouté les propos du Pca du Burida, Gadji Celi. Nous avons décelé des contradictions dans ses dires. Il déclare la guerre à une catégorie de pirates tout en prenant soin d’en protéger d’autres (NDLR : les étudiants) alors que nous savons que ces derniers sont aussi des coupables. Il a même une fois affirmé que ce ne sont pas uniquement les étudiants qui s’adonnent à cette pratique et que des personnes comme nous, soient dans la danse. En réalité, c’est ce qui le révolte. Sinon pourquoi entreprendre des négociations avec des responsables des campus universitaires avant de faire intervenir la brigade culturelle ? Nous sommes tous conscients de la complicité de certaines autorités dans l’expansion de ce fléau. Nous attendons Gadji Celi de pieds fermes. » Des sources dignes de foi, des étudiants de la cité universitaire d’Abobo, auraient aiguisé leurs machettes pour attendre la prochaine visite de Gadji Celi et de la brigade culturelle. « Si Gadji Celi pense nous décourager par ses actions, il se fout le doigt dans l’œil. Nous ne nous arrêterons pas. D’ailleurs, il aura sur le dos de nombreux manifestants tels les tenanciers de maquis et bars climatisés. Combien pourront-ils s’offrir de CD aux coûts qu’il préconise ? Un CD à 3000 frs pour des titres du même artiste, alors qu’il faut au minimum une vingtaine de CD de différents artistes pour une animation. En faisant le calcul, le tenancier aura à débourser la somme de 60. 000 frs pour 20 CD. Alors qu’avec 10.000 frs, il a ce même nombre, avec une marge bénéficiaire de 50.000 frs. » A fait savoir Karim, un grossiste.

Propriétaires de maquis, hôtels et bars climatisés retiennent leur souffle

Les propriétaires de maquis, hôtels et bars climatisés, ne sont pas restés indifférents quant aux propos du PCA du Burida. Aussi, certains propriétaires ont-ils décidé de prendre de nouvelles dispositions pour palier à toute déconvenue. Mme N. Valérie, propriétaire d’un maquis de la place, a décidé de ne pas enfreindre à la loi. Selon elle, « Les artistes ont besoin de vivre de leur art. Les pirates leur causent d’énormes pertes financières. Même si ces derniers nous arrangent par la vente à moindre coût des CD. Il faut reconnaître que les CD à 3000 frs, y compris la taxe du Burida, nous reviennent chers. Mais ce qui est intéressant, c’est que les CD originaux avec des stickers, sont meilleurs aux CD piratés. Ils ne s’usent pas vite et le son est plus agréable. En ce qui me concerne, je ne vais pas violer la loi, parce que nul n’est au-dessus de la loi. Je serai obligée d’apporter une légère augmentation sur chaque bouteille de boisson afin de supporter mes charges journalières. Sinon, avec les nouvelles décisions du Pca du Burida, nous risquons de fermer boutique. » Mais pour Raymond N. gérant d’un hôtel de la place, « pas question d’acheter des CD originaux. Nous payons des taxes municipales et des taxes au Burida. C’est déjà trop de charges surtout qu’avec la crise les affaires tournent au ralenti. Et voici encore le problème de délestage. Nos établissements se vident de jour en jour. Même les hautes autorités de ce pays achètent les CD piratés. Ce n’est pas Gadji Celi qui dira le contraire. Il faut donc revoir le prix des CD à la baisse ; sinon, le problème demeurera. »

Opportune Bath
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Art et Culture

Toutes les vidéos Art et Culture à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ