Délestage : Gbagbo assume les erreurs de Ouattara et Bédié

Les Ivoiriens ont tendance à vite oublier que ce pays a eu un passé. Qui n`est pas aussi lointain. Et qu`il ne faut pas occulter dans biens de cas. La crise d`électricité que traverse la Côte d`Ivoire est très vite assimilée à la mauvaise gestion du régime Fpi. Partant, du Président Laurent Gbagbo. Et pourtant, la réalité est tout autre. Le Président Laurent Gbagbo est " comptable ", aujourd`hui, de la gestion cavalière et scabreuse de ses prédécesseurs. Le chef d`Etat actuel assume la complaisance avec laquelle Ouattara et Bédié ont géré les affaires de l`Etat. Parce que, comme l`a souligné Laurent Gbagbo dans son discours du 13 mars dernier, la gestion d`Etat est une continuité. Au moment où la presse de l`opposition pollue, chaque jour, l`opinion nationale et internationale en portant un doigt accusateur sur le candidat de La majorité présidentielle, certainement pour des intérêts électoralistes, comme seul coupable du délestage. Il n`est pas superfétatoire de rafraîchir la mémoire des Ivoiriens sur la matière dont Ouattara et Bédié ont plongé la Côte d`Ivoire dans le noir. On se souvient de la réforme ``innovatrice`` apportée par l`ex-gouverneur de la Bceao, Alassane Dramane, appelé en pompier par Houphouët-Boigny pour sauver une économie exsangue. C`est par un franc symbolique que Ouattara a bradé aux mains de ses amis français, les secteurs stratégiques du pays. Notamment, ceux de l`électricité et de l`eau. Là où des pays comme le Burkina, ont refusé de privatiser ces secteurs, l`éminent économiste a fait de la privatisation des sociétés d`Etat une panacée pour le rebondissement de l`économie de la Côte d`Ivoire. En réduisant la grande manœuvre de l`Etat dans la planification de son programme d`action. Le cahier de charge est clair. L`Etat s`occupe désormais de l’investissement et de l`équipement et la Cie se contente de distribuer le courant aux populations. C`est dans ce conteste que Konan Bédié arrive au pouvoir. Nous avons tous été témoins de la gestion du prince de Daoukro. Gestion émaillée de nombreux scandales. Un coup d`Etat favorisé par sa mauvaise gestion l`éjecte du pouvoir et la Côte d`Ivoire rentre dans une longue turbulence d`instabilité politique. Laurent Gbagbo arrive en octobre 2000. 18 mois après, on estompe son ambitieux programme par un coup d`Etat manqué planifié par Ouattara et ses alliés. Et depuis lors, la Côte d`Ivoire n`a pas retrouvé sa stabilité. Et si on avait laissé Laurent Gbagbo mettre en exécution son programme de société, on ne parlerait pas aujourd`hui, de délestage. Les vrais coupables, ce sont les financiers de la rébellion.

Zéré de Mahi