Nous vivons en plein paradoxe. Je dirai même un dilemme. Tel que je vois la situation, si le FPI persiste dans sa politique insensée, il tombera un jour ou l'autre. Par contre, si l'opposition le laisse faire, c'est elle qui tombera. Car, tôt ou tard, la crise qui perdure, devra prendre fin par la victoire ou la défaite de l'un des deux protagonistes. C'est une certitude.
Afin que vous compreniez le sens de mon propos, je vais commencer ma réflexion par ce proverbe. Une lapine a mis bas des lapereaux à côté d'un fleuve. En bonne mère, elle part loin du fleuve chercher la pitance pour nourrir ses petits. Quand elle retourne au bercail, que ne fut sa surprise de constater que l'eau a emporté ses petits. Pour se venger, elle décide, comme Saint Augustin, de vider toute l'eau du fleuve. Au bout de quelques efforts, la lapine se rend à l'évidence. Elle ne pourra jamais vider toute l'eau du fleuve. Elle arrête sa fatigue et dit : " Fleuve ennemi, même si je n'ai pas réussi à te vider, au moins, je t'ai pris quelques gouttes. Cela doit, sûrement, te faire mal et tu souffriras comme moi quand tu m'as pris mes petits ".
Le candidat des refondateurs qui n'est pas un novice en politique sait toujours là où il veut aller. Et, jusqu'à présent, il a toujours atteint son objectif tout en donnant quelquefois l'impression de reculer. Méthodiquement, il est en train de gagner par tactique ce que la réalité du terrain lui refuse. Aussitôt un objectif atteint, qu'il met en chantier un autre.
Après avoir tenu en haleine le pays entier et frôlé la guerre civile avec l'histoire des 429 000 d'électeurs litigieux, aujourd'hui, il veut procéder à un audit du listing électoral. Il veut réviser les CEI au niveau local etc. Le FPI persiste et signe. S'il obtient gain de cause et comme cela est probable tenant compte des antécédents, où s'arrêtera sa tentative de dénaturer les Accords signés et son plaisir de rouler l'opposition dans la farine ?
En fait, le chef des frontistes est toujours conscient de ne pas être dans son droit lorsqu'il déchire le cahier des charges ou ignore les principes et les accords. Il sait aussi qu'il va gagner avec cette opposition en arrachant toujours quelque chose au RHDP, outrepassant ainsi tout ce qu'ils ont mis en place pour sortir de la crise.
Récemment, avec la prise des villes et villages du pays par le RHDP, l'on croyait, naïvement, que la refondation avait le dos au mur, qu'elle allait finalement se plier aux injonctions de l'opposition et de la communauté internationale. Que nenni ! Les frontistes ont fait semblant de céder sous la pression populaire qui risquait de les emporter pour mener, une fois de plus, le RHDP en bateau. Et sa tactique a payé.
Analysant les résultats obtenus suite aux déclarations du camp présidentiel du 12 février dernier qui ont remis la CEI en cause, on s'aperçoit, sans aucune difficulté, que le candidat de la refondation n'a pas totalement perdu à l'arrivée.
En effet, il a obtenu, d'une manière ou l'autre, tout ce qu'il avait en tête de faire en entraînant le RHDP dans son piège. Tout ce qui est advenu, les manifestations populaires, les casses organisées et les tueries accomplies par ses milices tribales, ont été minutieusement calculées préventivement.
En somme, le FPI, n'en déplaise au RHDP, mène la danse et n'est pas prêt de céder quoique ce soit à l'opposition. Il voulait la tête de Robert Beugré Mambé en fabricant l'alibi des 429 000 électeurs qui ne sont inscrits nulle part. Malgré les dénégations, il a atteint son but en dissolvant la CEI et en mettant Mambé sur la touche. Certes, la CEI a été reconduite dans son format original, son président est même sorti des rangs du PDCI, mais à y réfléchir, le RHDP a-t-il vraiment gagné la bataille ?
La dissolution du gouvernement répondait à la même logique. Le chef des frontistes voulait se débarrasser de certains ministres contre lesquels il nourrit une haine dont lui seul connaît les raisons. Pour parvenir à ses fins sans soulever les foules contre lui, il a purement et simplement renvoyé tout le monde à la maison. Puis, il a prétendu que les nouveaux membres du second gouvernement de Soro ne soient pas politiquement marqués. En d'autres termes, il voulait un exécutif composé exclusivement de technocrates. Etant le premier à désigner ses représentants, il bat en brèche son propre principe et choisit des politiques par excellence pour y figurer. Pendant ce temps, pour diminuer le poids de l'opposition, il enlève un membre sur cinq aux deux partis les plus significatifs de l'opposition, tandis que, le FPI perd un ministère sur dix. Si vous faites le calcul, le FPI perd 10% là où le PDCI et le RDR perdent chacun 20%.
Pour semer la zizanie dans les rangs de l'opposition, il se divertit à récuser systématiquement tous les ministrables présentés par le RHDP. A la fin, il accepte quelques noms proposés par l'opposition pour lui signifier que c'est lui seul qui est le maître à bord. Il prend qui il veut et refuse qui il lui plait, avec le souci de placer le RHDP dans l'embarras dans la satisfaction de ses engagements internationaux et sa volonté de calmer sa base qui grogne de plus en plus.
Le président-candidat, en fait, donne l'impression d'avoir reculé devant la fermeté du RHDP. En réalité, il n'en est rien. Il voulait gagner du temps et il l'a eu. Il voulait chasser du gouvernement des ministres gênants, il l'a fait. Il voulait d'une CEI sans Robert Mambé, là aussi, il a obtenu le résultat attendu. Quant à l'opposition, elle se contente de grogner, de montrer les dents de temps en temps et puis retourner s'asseoir dans la quiétude en criant victoire. Mais de quelle victoire s'agit-il si le candidat du FPI les tient, la bride au cou et dicte chaque fois les règles de la compétition ?
Il faut avoir le courage de reconnaître que c'est le candidat autoproclamé candidat du peuple qui mène la danse. C'est lui qui avance et l'opposition suit. A chaque mini crise, celui-ci gagne du terrain sur le plan politique. Là où l'opposition disposait de 100%, il réussit à en récupérer 50. Puis, à l'étape suivante, il récupère 25 autres pourcentages et réduit la part de l'opposition, sans coup férir, à 25%. A la fin c'est lui qui est le vrai gagnant, puisqu'il a réduit le pouvoir du RHDP sans s'attirer les foudres de celui-ci ou de la fameuse communauté internationale.
Mais grand Dieu ! Pourquoi laisser toujours Gbagbo anticiper ? Pourquoi le RHDP ne cherche pas à s'attribuer le combat de la communication en précédant le FPI dans son jeu malsain en l'obligeant à le suivre ? Sait-il que la meilleure défense c'est l'attaque ? A-t-il, oui ou non, la volonté de reprendre le pouvoir des mains des prédateurs de la refondation ? Le RHDP nourrit-il vraiment l'envie de se remettre aux commandes de l'Etat en déliquescence depuis neuf ans ? Croit-il que c'est la communauté internationale qui viendra le délivrer des ruses de la refondation ? Alors qu'attend-il pour passer à l'action ? Pourquoi accepte-t-il de perdre un peu de ce qu'il a gagné chaque fois sur le terrain ? Pourquoi ?
Plus que jamais, le RHDP doit se réveiller et passer à l'offensive à la prochaine provocation du FPI et sa minorité qui ne veulent pas d'élections . Il doit suivre ses militants et sympathisants dans la rue et ne la quitter qu'avec le départ obligé des refondateurs du pouvoir. En effet, si l'opposition veut gagner la guerre que le FPI lui impose, elle doit abandonner dès aujourd'hui, sa tactique de prise et de lâcher-prise. Sans cela, le sacrifice de nos militants sera inutile et le jugement des générations présentes et futures sera impitoyable à son égard.
Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani
Député de Tanda
Délégué départemental
PDCI-RDA, Tanda I
Afin que vous compreniez le sens de mon propos, je vais commencer ma réflexion par ce proverbe. Une lapine a mis bas des lapereaux à côté d'un fleuve. En bonne mère, elle part loin du fleuve chercher la pitance pour nourrir ses petits. Quand elle retourne au bercail, que ne fut sa surprise de constater que l'eau a emporté ses petits. Pour se venger, elle décide, comme Saint Augustin, de vider toute l'eau du fleuve. Au bout de quelques efforts, la lapine se rend à l'évidence. Elle ne pourra jamais vider toute l'eau du fleuve. Elle arrête sa fatigue et dit : " Fleuve ennemi, même si je n'ai pas réussi à te vider, au moins, je t'ai pris quelques gouttes. Cela doit, sûrement, te faire mal et tu souffriras comme moi quand tu m'as pris mes petits ".
Le candidat des refondateurs qui n'est pas un novice en politique sait toujours là où il veut aller. Et, jusqu'à présent, il a toujours atteint son objectif tout en donnant quelquefois l'impression de reculer. Méthodiquement, il est en train de gagner par tactique ce que la réalité du terrain lui refuse. Aussitôt un objectif atteint, qu'il met en chantier un autre.
Après avoir tenu en haleine le pays entier et frôlé la guerre civile avec l'histoire des 429 000 d'électeurs litigieux, aujourd'hui, il veut procéder à un audit du listing électoral. Il veut réviser les CEI au niveau local etc. Le FPI persiste et signe. S'il obtient gain de cause et comme cela est probable tenant compte des antécédents, où s'arrêtera sa tentative de dénaturer les Accords signés et son plaisir de rouler l'opposition dans la farine ?
En fait, le chef des frontistes est toujours conscient de ne pas être dans son droit lorsqu'il déchire le cahier des charges ou ignore les principes et les accords. Il sait aussi qu'il va gagner avec cette opposition en arrachant toujours quelque chose au RHDP, outrepassant ainsi tout ce qu'ils ont mis en place pour sortir de la crise.
Récemment, avec la prise des villes et villages du pays par le RHDP, l'on croyait, naïvement, que la refondation avait le dos au mur, qu'elle allait finalement se plier aux injonctions de l'opposition et de la communauté internationale. Que nenni ! Les frontistes ont fait semblant de céder sous la pression populaire qui risquait de les emporter pour mener, une fois de plus, le RHDP en bateau. Et sa tactique a payé.
Analysant les résultats obtenus suite aux déclarations du camp présidentiel du 12 février dernier qui ont remis la CEI en cause, on s'aperçoit, sans aucune difficulté, que le candidat de la refondation n'a pas totalement perdu à l'arrivée.
En effet, il a obtenu, d'une manière ou l'autre, tout ce qu'il avait en tête de faire en entraînant le RHDP dans son piège. Tout ce qui est advenu, les manifestations populaires, les casses organisées et les tueries accomplies par ses milices tribales, ont été minutieusement calculées préventivement.
En somme, le FPI, n'en déplaise au RHDP, mène la danse et n'est pas prêt de céder quoique ce soit à l'opposition. Il voulait la tête de Robert Beugré Mambé en fabricant l'alibi des 429 000 électeurs qui ne sont inscrits nulle part. Malgré les dénégations, il a atteint son but en dissolvant la CEI et en mettant Mambé sur la touche. Certes, la CEI a été reconduite dans son format original, son président est même sorti des rangs du PDCI, mais à y réfléchir, le RHDP a-t-il vraiment gagné la bataille ?
La dissolution du gouvernement répondait à la même logique. Le chef des frontistes voulait se débarrasser de certains ministres contre lesquels il nourrit une haine dont lui seul connaît les raisons. Pour parvenir à ses fins sans soulever les foules contre lui, il a purement et simplement renvoyé tout le monde à la maison. Puis, il a prétendu que les nouveaux membres du second gouvernement de Soro ne soient pas politiquement marqués. En d'autres termes, il voulait un exécutif composé exclusivement de technocrates. Etant le premier à désigner ses représentants, il bat en brèche son propre principe et choisit des politiques par excellence pour y figurer. Pendant ce temps, pour diminuer le poids de l'opposition, il enlève un membre sur cinq aux deux partis les plus significatifs de l'opposition, tandis que, le FPI perd un ministère sur dix. Si vous faites le calcul, le FPI perd 10% là où le PDCI et le RDR perdent chacun 20%.
Pour semer la zizanie dans les rangs de l'opposition, il se divertit à récuser systématiquement tous les ministrables présentés par le RHDP. A la fin, il accepte quelques noms proposés par l'opposition pour lui signifier que c'est lui seul qui est le maître à bord. Il prend qui il veut et refuse qui il lui plait, avec le souci de placer le RHDP dans l'embarras dans la satisfaction de ses engagements internationaux et sa volonté de calmer sa base qui grogne de plus en plus.
Le président-candidat, en fait, donne l'impression d'avoir reculé devant la fermeté du RHDP. En réalité, il n'en est rien. Il voulait gagner du temps et il l'a eu. Il voulait chasser du gouvernement des ministres gênants, il l'a fait. Il voulait d'une CEI sans Robert Mambé, là aussi, il a obtenu le résultat attendu. Quant à l'opposition, elle se contente de grogner, de montrer les dents de temps en temps et puis retourner s'asseoir dans la quiétude en criant victoire. Mais de quelle victoire s'agit-il si le candidat du FPI les tient, la bride au cou et dicte chaque fois les règles de la compétition ?
Il faut avoir le courage de reconnaître que c'est le candidat autoproclamé candidat du peuple qui mène la danse. C'est lui qui avance et l'opposition suit. A chaque mini crise, celui-ci gagne du terrain sur le plan politique. Là où l'opposition disposait de 100%, il réussit à en récupérer 50. Puis, à l'étape suivante, il récupère 25 autres pourcentages et réduit la part de l'opposition, sans coup férir, à 25%. A la fin c'est lui qui est le vrai gagnant, puisqu'il a réduit le pouvoir du RHDP sans s'attirer les foudres de celui-ci ou de la fameuse communauté internationale.
Mais grand Dieu ! Pourquoi laisser toujours Gbagbo anticiper ? Pourquoi le RHDP ne cherche pas à s'attribuer le combat de la communication en précédant le FPI dans son jeu malsain en l'obligeant à le suivre ? Sait-il que la meilleure défense c'est l'attaque ? A-t-il, oui ou non, la volonté de reprendre le pouvoir des mains des prédateurs de la refondation ? Le RHDP nourrit-il vraiment l'envie de se remettre aux commandes de l'Etat en déliquescence depuis neuf ans ? Croit-il que c'est la communauté internationale qui viendra le délivrer des ruses de la refondation ? Alors qu'attend-il pour passer à l'action ? Pourquoi accepte-t-il de perdre un peu de ce qu'il a gagné chaque fois sur le terrain ? Pourquoi ?
Plus que jamais, le RHDP doit se réveiller et passer à l'offensive à la prochaine provocation du FPI et sa minorité qui ne veulent pas d'élections . Il doit suivre ses militants et sympathisants dans la rue et ne la quitter qu'avec le départ obligé des refondateurs du pouvoir. En effet, si l'opposition veut gagner la guerre que le FPI lui impose, elle doit abandonner dès aujourd'hui, sa tactique de prise et de lâcher-prise. Sans cela, le sacrifice de nos militants sera inutile et le jugement des générations présentes et futures sera impitoyable à son égard.
Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani
Député de Tanda
Délégué départemental
PDCI-RDA, Tanda I