Débarqués par-ci, recalés aux portes du gouvernement où certains attendaient jouer par-là, le rôle de ministre, ils sont nombreux, ces ivoiriens qui ont finalement échoué… à la Primature. Transformant de par leur présence à la "cage", ce lieu, en véritable refuge des mal-aimés de la République. Zoom sur la trajectoire des Ahmed Bakayoko, Kandia Camara, Dakoury-Tabley Louis André!
"Primature. Soro recrute Ahmed Bakayoko". L'information donnée le samedi dernier, par un confrère proche du Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, n'est pas passée inaperçue. Ils sont nombreux, les ivoiriens qui se demandent pourquoi, le secrétaire général de l'ex-mouvement rebelle (Mpci), garde dans son escarcelle, Hamed Bakayoko. Le "jeune" ministre du gouvernement dissous par le Président de la République, Laurent Gbagbo, n'aura pas goûté pendant longtemps aux délices de la "retraite". Puisque Soro vient de lui tendre la main, à la Primature.
Pourquoi cette perche à lui tendue? Selon des explications reçues des proches de Guillaume Soro, le premier ministre en guerre ouverte contre Dramane Ouattara dans la quête du leadership en zones Cno, a besoin d'avoir avec lui, différentes munitions. Dont Ahmed Bakayoko, pourtant réputé (avoir été) être, un fusible sûr, au service du clan Ouattara. Mais en politique, sait-on jamais. Les alliances et les stratégies de positionnement tiennent sur le fil. En attendant, le "golden boy" de l'opposition centriste se retrouve à la "cage". Au grand dam des ivoiriens dans leur majorité. Ces derniers n'ont pas la mémoire courte. Car se souvenant des frasques de l'inénarrable "Hambak" : Il y a peu, le directeur de campagne de Alassane Ouattara, mentor du Rdr, faisait montre d'un zèle sans nom, pour le compte du n°1 de son parti : Démonstration de muscle par des pompes au stade Champroux. Manches retroussées, transpirant à grosses gouttes, cet ancien étudiant en médecine (recalé dit-on en 3e année) tenait à montrer aux jeunes présents en ces lieux que la force des biceps peut être brandie à tout moment, en politique. Là où la confrontation des idées est pourtant souhaitable. Ne tenant pas compte des réprobations qui ont accueillies sa sortie de route, le ministre qu'il est, ne s'arrêtera pas à cette bourde. Il embrayera par la suite sur un autre registre, tout à fait condamnable : Discours ordurier. A preuve, ses dérives langagières en direction du Directeur de cabinet du Président de la république. Reprochant au Dr Issa Malick (puisque c'est de lui qu'il s'agit), fils de Korhogo, de brasser large autour du nom et pour le compte du chef de l'Etat. Hamed Bakayoko, après avoir été parachuté à la Primature, promet servir son bienfaiteur, " avec zèle" dans la mission de sortie de crise. Wait and see !
N'empêche ! Ce genre de repêchage est mal vécu par les observateurs politiques ivoiriens. Car, La primature, de Seydou Elimane Diarra, à Guillaume Soro, en passant par Charles Konan Banny, ressemble à un refuge. Celui des "recalés", des mal-aimés de la République, des "enfants gâtés" dont les braillements trouvent rapidement réponse ou récompense : Nommés conseillers à la Primature.
Pour mémoire, au sortir de Marcoussis (Accord ivoiro-ivoirien signé sur les bords de la Seine, particulièrement dans un stade de Rugby), Alassane Dramane Ouattara avait proposé à Seydou Diarra, Mme Kandia Camara, cadre du Rdr, comme ministre dans le gouvernement en formation. En tournée à Dakar, répondant à la presse, le mentor du Rdr s'est voulu intransigeant : "Nous avons proposé Mme Kandia Camara, pour entrer au gouvernement. Nous y tenons". Kandia Camara, faut-il le rappeler, est présidente des femmes du Rdr. 7e secrétaire général adjoint, chargée de l'animation, de la formation et de la solidarité, porte-parole adjoint. C'est donc cette "préférée" du clan, pour service rendu à…qui échouera plus tard dans les bureaux de Seydou Diarra. Evidemment, ce nom, ou ce choix n'emportait pas les faveurs du Président de la République, chef de l'exécutif. Qui plus que quiconque, a une claire idée des compétences et des qualités morales de ses collaborateurs.
Dakoury-Tabley Louis André, qui est apparu dans les rangs de la rébellion, seulement au moment des négociations de Lomé (au Togo), pour le compte du secrétariat du Mpci, fera lui aussi banquette dans le groupe du Premier ministre Seydou Diarra. Surclassé par les Tuo Fozié, Koné Messemba, Sidiki Konaté, Banchi… Cet ancien "frontiste", devenu sur le tard rebelle par goût de vengeance, semble-t-il, ira manger son blé en herbe à la primature, avec la bénédiction du "dépositaire exclusif de Marcoussis". Le poste ministériel, le gros lot, l'essentiel du capital pour lequel il se serait adonné à une bravade entêtée contre la République, lui échappant sur le moment.
Au total, nul n'est contre le fait que les Institutions de la République dont la primature, soient pour de hauts fonctionnaires, ou pour des citoyens aux compétences éprouvées, un tremplin. Sous Seydou Diarra, Charles Konan Banny, et Guillaume Soro, les généraux Soumaïla Diabagaté (ex Cema), Michel Gueu (Forces nouvelles) et bien d'autres personnalités connues ou anonymes, ont apporté ou apportent à ces Premiers ministres du moment, l'expertise nécessaire, en tant que Conseillers. Mais, il y a lieu de faire la part des choses. Afin que, objectivement, cette maison (primature) qui a la mauvaise réputation d'être l'antre des opposants à Gbagbo, soit perçue autrement. C'est-à-dire, pas le point de chute de ces femmes et hommes politiques qui ont échoué ailleurs. Et qui comme par enchantement, se retrouvent ensemble pour fourbir des armes et préparer des coups louches, contre le Président de la République.
Francesca Adeva
Francescaudrey@yahoo.fr
"Primature. Soro recrute Ahmed Bakayoko". L'information donnée le samedi dernier, par un confrère proche du Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, n'est pas passée inaperçue. Ils sont nombreux, les ivoiriens qui se demandent pourquoi, le secrétaire général de l'ex-mouvement rebelle (Mpci), garde dans son escarcelle, Hamed Bakayoko. Le "jeune" ministre du gouvernement dissous par le Président de la République, Laurent Gbagbo, n'aura pas goûté pendant longtemps aux délices de la "retraite". Puisque Soro vient de lui tendre la main, à la Primature.
Pourquoi cette perche à lui tendue? Selon des explications reçues des proches de Guillaume Soro, le premier ministre en guerre ouverte contre Dramane Ouattara dans la quête du leadership en zones Cno, a besoin d'avoir avec lui, différentes munitions. Dont Ahmed Bakayoko, pourtant réputé (avoir été) être, un fusible sûr, au service du clan Ouattara. Mais en politique, sait-on jamais. Les alliances et les stratégies de positionnement tiennent sur le fil. En attendant, le "golden boy" de l'opposition centriste se retrouve à la "cage". Au grand dam des ivoiriens dans leur majorité. Ces derniers n'ont pas la mémoire courte. Car se souvenant des frasques de l'inénarrable "Hambak" : Il y a peu, le directeur de campagne de Alassane Ouattara, mentor du Rdr, faisait montre d'un zèle sans nom, pour le compte du n°1 de son parti : Démonstration de muscle par des pompes au stade Champroux. Manches retroussées, transpirant à grosses gouttes, cet ancien étudiant en médecine (recalé dit-on en 3e année) tenait à montrer aux jeunes présents en ces lieux que la force des biceps peut être brandie à tout moment, en politique. Là où la confrontation des idées est pourtant souhaitable. Ne tenant pas compte des réprobations qui ont accueillies sa sortie de route, le ministre qu'il est, ne s'arrêtera pas à cette bourde. Il embrayera par la suite sur un autre registre, tout à fait condamnable : Discours ordurier. A preuve, ses dérives langagières en direction du Directeur de cabinet du Président de la république. Reprochant au Dr Issa Malick (puisque c'est de lui qu'il s'agit), fils de Korhogo, de brasser large autour du nom et pour le compte du chef de l'Etat. Hamed Bakayoko, après avoir été parachuté à la Primature, promet servir son bienfaiteur, " avec zèle" dans la mission de sortie de crise. Wait and see !
N'empêche ! Ce genre de repêchage est mal vécu par les observateurs politiques ivoiriens. Car, La primature, de Seydou Elimane Diarra, à Guillaume Soro, en passant par Charles Konan Banny, ressemble à un refuge. Celui des "recalés", des mal-aimés de la République, des "enfants gâtés" dont les braillements trouvent rapidement réponse ou récompense : Nommés conseillers à la Primature.
Pour mémoire, au sortir de Marcoussis (Accord ivoiro-ivoirien signé sur les bords de la Seine, particulièrement dans un stade de Rugby), Alassane Dramane Ouattara avait proposé à Seydou Diarra, Mme Kandia Camara, cadre du Rdr, comme ministre dans le gouvernement en formation. En tournée à Dakar, répondant à la presse, le mentor du Rdr s'est voulu intransigeant : "Nous avons proposé Mme Kandia Camara, pour entrer au gouvernement. Nous y tenons". Kandia Camara, faut-il le rappeler, est présidente des femmes du Rdr. 7e secrétaire général adjoint, chargée de l'animation, de la formation et de la solidarité, porte-parole adjoint. C'est donc cette "préférée" du clan, pour service rendu à…qui échouera plus tard dans les bureaux de Seydou Diarra. Evidemment, ce nom, ou ce choix n'emportait pas les faveurs du Président de la République, chef de l'exécutif. Qui plus que quiconque, a une claire idée des compétences et des qualités morales de ses collaborateurs.
Dakoury-Tabley Louis André, qui est apparu dans les rangs de la rébellion, seulement au moment des négociations de Lomé (au Togo), pour le compte du secrétariat du Mpci, fera lui aussi banquette dans le groupe du Premier ministre Seydou Diarra. Surclassé par les Tuo Fozié, Koné Messemba, Sidiki Konaté, Banchi… Cet ancien "frontiste", devenu sur le tard rebelle par goût de vengeance, semble-t-il, ira manger son blé en herbe à la primature, avec la bénédiction du "dépositaire exclusif de Marcoussis". Le poste ministériel, le gros lot, l'essentiel du capital pour lequel il se serait adonné à une bravade entêtée contre la République, lui échappant sur le moment.
Au total, nul n'est contre le fait que les Institutions de la République dont la primature, soient pour de hauts fonctionnaires, ou pour des citoyens aux compétences éprouvées, un tremplin. Sous Seydou Diarra, Charles Konan Banny, et Guillaume Soro, les généraux Soumaïla Diabagaté (ex Cema), Michel Gueu (Forces nouvelles) et bien d'autres personnalités connues ou anonymes, ont apporté ou apportent à ces Premiers ministres du moment, l'expertise nécessaire, en tant que Conseillers. Mais, il y a lieu de faire la part des choses. Afin que, objectivement, cette maison (primature) qui a la mauvaise réputation d'être l'antre des opposants à Gbagbo, soit perçue autrement. C'est-à-dire, pas le point de chute de ces femmes et hommes politiques qui ont échoué ailleurs. Et qui comme par enchantement, se retrouvent ensemble pour fourbir des armes et préparer des coups louches, contre le Président de la République.
Francesca Adeva
Francescaudrey@yahoo.fr