Pour la formation du deuxième gouvernement issu de l'Accord politique de Ouagadougou, houleuses ont été les tractations qui continuent d'entretenir le malaise dans le camp des
partis membres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la
paix (Rhdp).
Le linge sale du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda), du Rassemblement des républicains (Rdr) et de l'Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire (Udpci), tous membres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) se lavera-t-il vraiment en famille ? La question mérite d'être posée quand on mesure l'ampleur des frustrations consécutives aux tractations qui ont abouti à la formation du deuxième gouvernement de Guillaume Soro. Pour réussir cet exercice particulièrement délicat, les chefs de partis devaient
présenter au Premier ministre, d'autres cadres de leur formation politique respective pour remplacer ceux récusés par Laurent Gbagbo. Une tâche qui n'a pas manqué de donner du fil à retordre à Henri Konan Bédié du Pdci-Rda, Alassane Ouattara du Rdr et Albert Toikeusse Mabri de l'Udpci. Au nom d'une stratégie de redistribution des cartes, pas toujours saisissables, ces leaders de partis houphouétistes ont donc dû apporter plusieurs retouches à leur liste
de ministrables. Ainsi, des personnalités qui avaient reçu l'assurance de leur mentor qu'elles siègeraient à la table du conseil des ministres aux côtés de Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro, ont vite fait de déchanter. A l'arrivée, elles ont été coiffées au poteau par des « tocards » sur lesquels personne n'avait parié, les chefs de parti ayant à la dernière minute, décidé autrement.
C'est notamment le cas au Pdci-Rda le Pr Thérèse N'Dri Yoman et Kouamé Koutrou
(C'est durant la période de flottement au cours de laquelle le parti se demandait s'il fallait oui ou non rentrer qu'ils ont été remplacés) ; au Rdr avec Aly Coulibaly, Dr Coty Diakité Souleymane et Diamouténé Zié Coulibaly et à l'Udpci avec Laurent Tchagba.
Grogne au Rhdp
Si au Rdr le « brave tchè» a eu droit à des éclats de voix, les ressentiments, ailleurs, se sont
exprimés en sourdine. Le Pr Thérèse N'Dri Yoman a quelque peu regretté de n'avoir pas été choisie pour diriger le portefeuille de la Santé. Mais de source digne de foi, elle serait vite rentrée dans les rangs après avoir été convaincue qu'il valait mieux rentrer dans un « gouvernement normal ». Qu'en est-il du deuxième recalé du Pdci-Rda ? Il aurait décidé de ruminer sa colère,
sans l'exprimer vertement. Ce qui n'est pas le cas des cadres du Rdr.
S'estimant lésés dans le « partage du gâteau », les Odiennékas sont monté au créneau pour protester auprès de leur neveu qui, à la dernière minute, a penché pour le colonel des Douanes à la retraite, Hougah Bi Goorey pour succéder à Hamed Bakayoko au ministère des Nouvelles technologies de l'information et de la communication. Le concerné, président du conseil d'administration de l'agence des télécommunications de Côte d'Ivoire (Atci) s'est montré fair play,
laissant le soin aux anciens d'Odienné de mettre la pression sur l'ancien Premier ministre d'Houphouet-Boigny. Pour leur part, Aly Coulibaly et Diamouténé Coulibaly n'ont pas eu besoin du soutien des leurs pour dire tout ce qu'ils pensent de leur recalage à Alassane Ouattara. Pour dire combien il était fâché contre son patron, qui lui a encore préféré quelqu'un d'autre au
gouvernement, Aly Coulibaly n'a pas hésité à bouder la dernière réunion du secrétariat général du Rdr avant de s'envoler pour Conakry. On lui attribue même un article au vitriol récemment publié par un « confrère bleu » et consacré aux éternels recalés du Rdr. Si certains « républicains » comprennent le sentiment de frustration du porte-parole de leur parti, ils tolèrent moins
le coup de colère de l'ancien directeur de cabinet du ministère de l'Agriculture. Mais au-delà de son ambition contrariée par son mentor, Diamouténé Coulibaly pense légitimement qu'il est victime de l'ivoirité dans son parti où il lui serait reproché d'être Burkinabé. Par presse interposée, il
aurait aussi entrepris de donner quelques coups à ses détracteurs et autres adversaires à la Rue Lepic. Même le petit poucet du Rhdp n'échappe pas à cette situation de révolte grognonne. Philippe Légré qui se voyait au gouvernement, n'avait pas apprécié la position radicale d'Innocent Anaky Kobena, le président du Mouvement des forces d'avenir (Mfa) qui ne voulait pas, au départ, entrer au gouvernement. De sources concordantes, M. Légré aurait tenté de faire le
forcing auprès du Premier ministre pour être nommé. Il décide cependant d'observer ce que sera la décision de son président qui a, entretemps, révisé sa position. Mais coup de théâtre pour Philippe Légré, l'ancien ministre des Transports confie le soin à Moutayé Anzoumane de représenter le Mfa au gouvernement. Comme pour consoler le recalé, une fronde s'organise en douceur.
On dénonce avec les mots, les nominations tribales d'Innocent Anaky Kobena via
des Sms.
La discipline au Fpi
Loin de toutes ces agitations, les choses se sont passées différemment au Front populaire ivoirien (Fpi). La discipline du parti a prévalu. Au départ, Pascal Affi N'Guessan, président du
parti au pouvoir a fait savoir à Laurent Gbagbo qu'il voulait un gouvernement de technocrates. Dans cette exigence, il fallait surtout voir son ambition de mettre tous les cadres importants du parti à contribution sur le terrain pour la précampagne. Mais au finish, le grand chef, de façon discrétionnaire, a décidé de reconduire et de démettre qui il veut. Et il n'eut personne pour
contester, au nom de la rigoureuse discipline du parti.
Marc Dossa
partis membres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la
paix (Rhdp).
Le linge sale du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda), du Rassemblement des républicains (Rdr) et de l'Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire (Udpci), tous membres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) se lavera-t-il vraiment en famille ? La question mérite d'être posée quand on mesure l'ampleur des frustrations consécutives aux tractations qui ont abouti à la formation du deuxième gouvernement de Guillaume Soro. Pour réussir cet exercice particulièrement délicat, les chefs de partis devaient
présenter au Premier ministre, d'autres cadres de leur formation politique respective pour remplacer ceux récusés par Laurent Gbagbo. Une tâche qui n'a pas manqué de donner du fil à retordre à Henri Konan Bédié du Pdci-Rda, Alassane Ouattara du Rdr et Albert Toikeusse Mabri de l'Udpci. Au nom d'une stratégie de redistribution des cartes, pas toujours saisissables, ces leaders de partis houphouétistes ont donc dû apporter plusieurs retouches à leur liste
de ministrables. Ainsi, des personnalités qui avaient reçu l'assurance de leur mentor qu'elles siègeraient à la table du conseil des ministres aux côtés de Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro, ont vite fait de déchanter. A l'arrivée, elles ont été coiffées au poteau par des « tocards » sur lesquels personne n'avait parié, les chefs de parti ayant à la dernière minute, décidé autrement.
C'est notamment le cas au Pdci-Rda le Pr Thérèse N'Dri Yoman et Kouamé Koutrou
(C'est durant la période de flottement au cours de laquelle le parti se demandait s'il fallait oui ou non rentrer qu'ils ont été remplacés) ; au Rdr avec Aly Coulibaly, Dr Coty Diakité Souleymane et Diamouténé Zié Coulibaly et à l'Udpci avec Laurent Tchagba.
Grogne au Rhdp
Si au Rdr le « brave tchè» a eu droit à des éclats de voix, les ressentiments, ailleurs, se sont
exprimés en sourdine. Le Pr Thérèse N'Dri Yoman a quelque peu regretté de n'avoir pas été choisie pour diriger le portefeuille de la Santé. Mais de source digne de foi, elle serait vite rentrée dans les rangs après avoir été convaincue qu'il valait mieux rentrer dans un « gouvernement normal ». Qu'en est-il du deuxième recalé du Pdci-Rda ? Il aurait décidé de ruminer sa colère,
sans l'exprimer vertement. Ce qui n'est pas le cas des cadres du Rdr.
S'estimant lésés dans le « partage du gâteau », les Odiennékas sont monté au créneau pour protester auprès de leur neveu qui, à la dernière minute, a penché pour le colonel des Douanes à la retraite, Hougah Bi Goorey pour succéder à Hamed Bakayoko au ministère des Nouvelles technologies de l'information et de la communication. Le concerné, président du conseil d'administration de l'agence des télécommunications de Côte d'Ivoire (Atci) s'est montré fair play,
laissant le soin aux anciens d'Odienné de mettre la pression sur l'ancien Premier ministre d'Houphouet-Boigny. Pour leur part, Aly Coulibaly et Diamouténé Coulibaly n'ont pas eu besoin du soutien des leurs pour dire tout ce qu'ils pensent de leur recalage à Alassane Ouattara. Pour dire combien il était fâché contre son patron, qui lui a encore préféré quelqu'un d'autre au
gouvernement, Aly Coulibaly n'a pas hésité à bouder la dernière réunion du secrétariat général du Rdr avant de s'envoler pour Conakry. On lui attribue même un article au vitriol récemment publié par un « confrère bleu » et consacré aux éternels recalés du Rdr. Si certains « républicains » comprennent le sentiment de frustration du porte-parole de leur parti, ils tolèrent moins
le coup de colère de l'ancien directeur de cabinet du ministère de l'Agriculture. Mais au-delà de son ambition contrariée par son mentor, Diamouténé Coulibaly pense légitimement qu'il est victime de l'ivoirité dans son parti où il lui serait reproché d'être Burkinabé. Par presse interposée, il
aurait aussi entrepris de donner quelques coups à ses détracteurs et autres adversaires à la Rue Lepic. Même le petit poucet du Rhdp n'échappe pas à cette situation de révolte grognonne. Philippe Légré qui se voyait au gouvernement, n'avait pas apprécié la position radicale d'Innocent Anaky Kobena, le président du Mouvement des forces d'avenir (Mfa) qui ne voulait pas, au départ, entrer au gouvernement. De sources concordantes, M. Légré aurait tenté de faire le
forcing auprès du Premier ministre pour être nommé. Il décide cependant d'observer ce que sera la décision de son président qui a, entretemps, révisé sa position. Mais coup de théâtre pour Philippe Légré, l'ancien ministre des Transports confie le soin à Moutayé Anzoumane de représenter le Mfa au gouvernement. Comme pour consoler le recalé, une fronde s'organise en douceur.
On dénonce avec les mots, les nominations tribales d'Innocent Anaky Kobena via
des Sms.
La discipline au Fpi
Loin de toutes ces agitations, les choses se sont passées différemment au Front populaire ivoirien (Fpi). La discipline du parti a prévalu. Au départ, Pascal Affi N'Guessan, président du
parti au pouvoir a fait savoir à Laurent Gbagbo qu'il voulait un gouvernement de technocrates. Dans cette exigence, il fallait surtout voir son ambition de mettre tous les cadres importants du parti à contribution sur le terrain pour la précampagne. Mais au finish, le grand chef, de façon discrétionnaire, a décidé de reconduire et de démettre qui il veut. Et il n'eut personne pour
contester, au nom de la rigoureuse discipline du parti.
Marc Dossa