Conseil des ministres à Yamoussoukro - L’électricité et l’eau au menu de la réunion

L’électricité et l’eau étaient le menu principal du conseil des ministres qui s’est tenu, hier à Yamoussoukro. C’est pourquoi les deux ministres concernés par ces questions ont co-animé un point de presse quelques heures après le conseil des ministres. Il s’agit de MM. Augustin Kouadio Komoé, ministre des Mines et de l’Energie et Dagobert Banzio, ministre des Infrastructures économiques. Au sujet de la crise de l’électricité, M. Kouadio Komoé a indiqué que le délestage que les Ivoiriens subissent depuis février dernier va prendre fin dans les prochains jours avec la mise en service de la turbine d’Azito qui était tombée en panne en décembre dernier. Il a indiqué que la Côte d’Ivoire accusait certes un déficit énergétique, mais la situation de délestage est essentiellement due à la panne de la turbine d’Azito. Tout le problème n’est pas pour autant résolu, puisque le 12 avril prochain, la deuxième turbine d’Azito va être arrêtée pour des besoins d’entretien. Selon le ministre de l’Energie, le déficit créé par l’arrêt de cette turbine qui produit 110 mégawatts sera partiellement comblé par le surplus d’énergie que le Ghana a accepté de fournir à la Côte d’Ivoire. Puisque non seulement ce pays voisin avait fait passer son apport énergétique de 25 à 50 MW hors pointe, mais a également consenti à à fournir à la Côte d’Ivoire 40 autres mégawatts en période de pointe. Mais en plus, l’Etat de Côte d’Ivoire va louer un groupe privé capable de fournir entre 60 et 100 MW. En tout état de cause, selon M. Kouadio Komoé, l’Etat s’attèlle à résoudre en profondeur cette question énergétique en faisant les investissements nécessaires afin que le pays soit désormais à l’abri des situations difficiles même si un incident de la même nature survient. En ce qui concerne l’eau, le ministre Dagobert Banzio a indiqué qu’il y a difficultés d’approvisionnement de la ville d’Abidjan et de l’intérieur du pays en eau potable. Selon lui, ces difficultés sont à la fois conjoncturelles et structurelles. M. Banzion a expliqué que le délestage est à la base de certaines difficultés d’approvisionnement en eau potable puisque les machines de pompage utilisent le courant électrique. Cette situation s’améliorera avec la fin du délestage. Il se pose cependant un problème réel à Abidjan. En effet, dans la capitale économique, selon les explications de M. Banzio, on ne peut pas pomper au-delà du seuil de 350.000 mètres cubes par jour. Or, les besoins vont bien au-delà. Même si, pour l’instant, les retards d’investissement n’ont pas encore permis d’atteindre ce gap, le président de la République a instruit le ministre des Infrastructures économiques à mener toutes les études pour trouver de nouvelles sources d’eau. Et déjà l’on se tourne vers Bonoua et l’exploitation des eaux de lagune, a expliqué Dagobert Banzio. En attendant, il a révélé que le château d’eau de la Djibi sera fonctionnel fin août prochain et que celui de la Riviera entrera en production dans dix mois, soit au début de l’année 2011. Ce qui pourrait atténuer un tant soit peu, le calvaire d’une partie des Abidjanais. Initiateur de ce point de presse qui est une innovation, le ministre de la communication Ibrahim Sy Savané, porte-parole du gouvernement a introduit le point de presse en indiquant que le président de la République a insisté au cours du conseil pour que le gouvernement continue de prendre en charge les difficultés des Ivoiriens sans négliger les questions électorales. Augustin Kouyo Envoyé spécia