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Économie Publié le vendredi 19 mars 2010 | Le Nouveau Réveil

Conseil des ministres sur le délestage, hier à Yamoussoukro : Ce que veut faire le gouvernement

"Merci mesdames et messieurs les journalistes. A la suite du ministre de la Communication, je voudrais faire l'économie de la communication que nous avons faite, ce jour même, au gouvernement sur la question de la crise énergétique dans notre pays. Au mois de décembre 2009, alors que notre pays connaissait un léger déficit électrique, qui est passé presque inaperçu, nous avons perdu sur une de nos centrales électriques, Azito, une turbine à gaz d'une capacité de 150 MW. C'est cette panne, sur cette importante turbine, qui a occasionné la baisse de l'électricité, ayant entraîné elle-même, le délestage que nous avons connu depuis le mois de janvier 2010. Cette panne devait plonger notre pays dans l'obscurité jusqu'à fin mai au moins. Puisque de la réparation de la turbine avariée, devait durer jusqu'en fin mars 2010. Et qu'au même moment, c'est-à-dire en fin mars, une turbine de la centrale CIPREL, d'une capacité de production de 110 MW, devait également s'arrêter pour cause d'entretien périodique, sur une durée d'un mois et demi.
Heureusement, le Président de la République et le Premier Ministre ont instruit le gouvernement de prendre des mesures urgentes, pour que la situation redevienne normale très rapidement. Deux groupes de mesures ont été prises. Le premier de mesures consiste à gérer le délestage. C'est-à-dire rationner la distribution de l'électricité, qui est devenue insuffisante. Eu égard à l'importance de la consommation. Nous avons géré ce délestage tant bien que mal, et le deuxième groupe de mesures, de mon point de vue, les plus importantes, consistait à réduire le déficit énergétique. Là-dessus, dès le mois de février 2010, nous avons commencé à importer du Ghana, 25 MW. Cette importation s'inscrit dans le cadre des échanges énergétiques que nous avons avec ce pays frère. Ensuite nous avons, mis en place la location d'un groupe qui va nous produire 70MW, mais qui sera seulement sur le réseau, à compter du 1er mai 2010.
Vu l'urgence de la situation, nous avons dû repartir au Ghana, pour négocier à nouveau, 25MW, pour renforcer la fourniture déjà existante.
Ce qui porte l'importation du Ghana à 50MW. Mais, les 50MW importés du Ghana sont fournis seulement hors pointe. C'est-à-dire pendant la journée. Or nous savons que le déficit le plus grave et qui percute davantage les Ivoiriens, c'est à partir de 18 h jusqu'à 24h. Jusque-là, nous n'avions pas de solution. Notre mission au Ghana a permis de régler ce problème, en obtenant de ce pays frère, la fourniture de 40MW supplémentaires, à partir d'un groupe privé qui se trouve à Tema. Cette fourniture sera disponible dès la semaine prochaine. Réglant de façon substantielle, le déficit en heure de pointe. Mais nous continuons à rechercher les solutions, pour que nous soyons complètement hors de danger, hors de perturbation. Et c'est pour cela que nous allons également louer, dans les semaines qui arrivent, un autre groupe qui sera capable de nous produire entre 60 et 100 MW.
Les négociations que nous avons entreprises avec les responsables de la centrale AZITO, ont permis de réduire le délaie d'immobilisation de leurs machines. C'est ainsi que, au lieu du 30 ou 31 mars 2010, la centrale d'Azito a été réparée plus tôt. Depuis hier, elle est à nouveau fonctionnelle. Les effets ne sont encore peut-être pas perceptibles, parce que la centrale est en essai ; mais dès demain, nous devons pouvoir retrouver la pleine capacité de cette centrale d'Azito qui va produire les 300MW initialement produits.
Donc je puis vous dire à ce jour, qu'avec l'arrivée de ces 150MW d'Azito, la question délestage est partiellement réglée. Puisque cela nous permet de retrouver le niveau que nous avions avant cette panne. C'est-à-dire le niveau de décembre 2009. Cette situation va durer jusqu'au 12 avril. A partir de demain jusqu'au 12 avril, en principe nous ne devrions pas connaître de graves perturbations sur le réseau électrique. Mais à compter du 12 avril, comme je l'ai indiqué tantôt, l'une des machines de Ciprel va devoir s'arrêter pour cause d'entretien périodique. Elle a une capacité de 110MW. Nous aurons à nouveau, un léger déficit. Ce déficit sera comblé partiellement par les 40MW que nous avons négociés au Ghana et qui seront disponibles dès la semaine prochaine. De sorte à garder un équilibre supportable sur l'ensemble du réseau, pour que les perturbations constatées n'aillent pas au delà du supportable. Voilà ce que je puis vous dire, en termes de mesures urgentes que nous avons prises. Il est évident que pour sortir définitivement de cette zone de turbulence, il nous faut avoir une marge de notre production électrique. Et pendant que nous recherchons des solutions d'urgence, nous mettons également en œuvre des solutions qui nous permettront, à terme, d'être à l'abri de ce genre de situation. Pour me résumer, Ce qui est arrivé et qui nous a plongés dans l'obscurité, est une panne survenue sur l'une de nos centrales les plus importantes. Nous avons géré tant bien que mal cette situation, et je pense même que l'Etat, le Gouvernement a bien géré cette situation puisque avant le terme normalement fixé, nous sommes revenus à la normale. Nous continuons de rechercher des solutions pour que plus jamais ce genre de situation n'arrive. Et même lorsque ça arrivera, que nous puissions, de façon rapide, en sortir sans que ça cause de graves préjudices aux populations…. "


LE MINISTRE DAGOBERT BANZIO
“L’approvissionnement en eau potable a un lien direct avec l’électricité”
" Mesdames et messieurs les journalistes, vous devinez aisément pourquoi nous sommes solidairement présents. L'eau, en termes d'approvisionnement en eau potable, a un lien direct avec l'électricité. Donc, il y a un problème conjoncturel et puis un problème structurel. Conjoncturellement, dès que les questions de délestage prennent fin, ou bien qu'elles sont traitées de façon acceptable, comme le dit Monsieur le Ministre, les problèmes conjoncturels d'approvisionnement en eau qui sont liés au programme de délestage, seront déjà réglés. Mais vous savez que même dans le problème de délestage, les zones où nous avons nos usines de traitement, ou bien d'alimentation en eau ont été préservées le plus possible, tant que ce n'est pas dans une zone où il y a des questions particulières, pour éviter une coupure systématique. Cela dit, pour la question de l'eau, il y a la question structurelle qui est une question aussi fondamentale que la question de l'énergie. Pour la Côte d'Ivoire, de façon générale, ce qu'on peut donner comme indication, c'est que, en termes d'installations pour l'hydraulique villageoise et l'hydraulique urbaine, nous avons 50% des besoins en investissement en hydraulique rurale qui sont installés. En hydraulique urbaine, c'est 73%. Sur les 73% d'investissement en milieu urbain, la part de l'eau potable d'Abidjan fait 70%. Pour l'année 2010, nous avons 15 Milliards inscrits au budget en terme d'investissement repartis pour 7 Milliards, financement d'ailleurs, et 8 Milliards, financement de l'Etat. La question qui est vécue à Abidjan a fait l'objet d'un traitement spécifique parce que c'est 70% de la consommation nationale, et, au niveau de la ville d'Abidjan, il s'est posé un problème lié à la nappe phréatique d'Abidjan qui ne peut être pompée qu'à hauteur de 350 000 M3/Jour. Au-delà, la nappe va tarir. Donc les mesures qui ont été prises, c'est de ne l'exploiter qu'à hauteur de 350.000 m3/Jour. La consommation d'Abidjan, c'est 461.000 m3 d'eau/jour. Donc nous avons là un déficit structurel et actuellement, la production qui est faite à Abidjan en fonction des installations, c'est 311.000 m3 /jour. Donc les 311.000m3/jour retirés des besoins en consommation 461.000 m3 d'eau/Jour, il y a un déficit de 150.000m3/jour qui doit être couvert. Et heureusement que beaucoup d'investissements ont été faits : construction de 2 châteaux d'eau à la Djiby et à la Palmeraie qui vont être très bientôt connectés parce que 6 forages sont en construction d'un côté et 4 de l'autre pour pouvoir approvisionner ces châteaux et donner pour près de 44.000m3 d'eau en supplément. Si ces 44.000 m3 sont donnés, on dépasse donc le quota des 350.000 m3 et il va falloir alors chercher l'eau ailleurs pour pouvoir régler le gap qui reste par rapport à 461.000m3 qui est le besoin en approvisionnement en eau au niveau de la ville d'Abidjan. Mais, compte tenu des sollicitations qui sont faites au niveau des équipements qui tournent 24h/24h, on peut ne pas être à l'abri d'une panne et connaître les situations que nous connaissons au niveau de l'électricité. C'est pour cela que d'autres projets sont en cours …qui à Niangon ou bien à Abata. Donc quand ces projets pourront aboutir, d'ici la fin de l'année 2010, en début 2011, on aura une surcapacité d'au moins de 40.000 m3. Mais, comme à Abidjan, il y a un seuil qu'on ne peut pas dépasser, nous sommes donc obligés d'aller chercher de l'eau à Bonoua, ou traiter la lagune d'Aghien. Voilà les mesures à moyen terme. Et le gouvernement a pris la décision de protéger les zones de captage de l'eau où l'eau s'infiltre pour alimenter la nappe phréatique et des mesures qui vont être prises en vue de sensibiliser tout le monde dans l'utilisation de l'eau. Parce que gaspiller de l'eau a un coût et quand on est à un niveau de saturation comme maintenant, il faut avoir un usage modéré. Ces investissements qui ont été réalisés évidemment ont un coût et tous ces éléments ont été supportés par l'Etat. L'exploitant principal de l'eau, c'est la Sodeci. A ce niveau, il y a eu quelques impayés qui sont en train d'être apurés progressivement pour permettre à tous les acteurs de respecter de façon stricte la gestion de l'équilibre du prix de l'eau qui permet, quand vous payez, de dégager un montant pour pouvoir réaliser les investissements qui aujourd'hui, ont accusé un certain retard et qui font que nous sommes dans ce seuil là. Toute une série de mesures ont été prises et le chef de l'Etat nous a instruit pour que des études plus larges soient faites au niveau du territoire ivoirien pour avoir la carte de la Côte d'Ivoire en matière de nappe souterraine, puis, avoir la situation exacte au niveau des fleuves pour permettre de ravitailler toutes les villes de l'intérieur aussi bien qu'au niveau d'Abidjan. Une décision a été prise également qui consiste à achever les études qui devraient être disponibles pour faciliter le lancement de certains projets à court et moyen termes comme la lagune d'Aghien ou la nappe d'eau de Bonoua.
Je pense qu'avec la résolution de la question du délestage, on pourra régler la question conjoncturelle, et les différents projets qui sont lancés, celui de la Djiby va être achevé d'ici fin août, celui de la Riviera, non loin de Saint Viateur, les forages vont être terminés dans 10 mois, c'est-à-dire pratiquement en début d'année 2011 et nous serons loin de certaines situations de baisse de tension que nous connaissons dans certains quartiers d'Abidjan. Et avec la mise en œuvre du programme national, on pourra donc améliorer le taux de couverture en matière d'alimentation en eau des grandes agglomérations de Côte d'Ivoire. Merci. "
Propos recueillis par Loukou Jean
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