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Politique Publié le vendredi 19 mars 2010 | Le Nouveau Réveil

Blocage du processus électoral par le camp présidentiel : L`opposition en panne de stratégie ?

Dans exactement 42 jours, on sera en fin du mois d'avril 2010. Et on commencera le mois de mai. C'est sur cette période que les parties ivoiriennes s'étaient entendues le 22 février dernier, devant le facilitateur Blaise Compaoré, pour aller au premier tour de l’élection présidentielle. Mais force est de reconnaître qu'il sera extrêmement difficile, pour ne pas dire impossible de tenir encore cette date. Le camp présidentiel multiplie les obstacles, la Communauté internationale, lasse, se détourne peu à peu. Tandis que l'opposition regarde faire. Au fait, a-t-elle une stratégie ? En tout cas, aujourd'hui, presque tout le monde en doute. A moins que…
Combien de fois, l'échéance électorale ivoirienne sera-t-elle reportée par la seule volonté du camp présidentiel ? La question est la plus posée dans les rangs des militants de l'opposition ivoirienne, notamment du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la Paix (RHDP). Ces hommes et femmes qui n'ont pas hésité, au mois de février dernier, à se faire entendre, malgré la répression, se demandent actuellement ce qu'ils doivent faire. En un mot, ils attendent un mot d'ordre du sommet. " S'il n'y a pas d'élection en fin avril-début mai, on fait quoi ? D'ailleurs, que fait-on pour qu'il y ait élection à cette période ? " Ces questions, qui reviennent dans presque tous les échanges entre militants, démontrent à la fois la volonté d'y voir clair et l'inquiétude qui s'empare d'eux au fil du temps. Mais aussi elles traduisent un certain ras-le-bol, même s'ils font toujours confiance à leurs leaders. Quand le Réprésentant spécial du Secrétaire Général de l'ONU, J Y Choi, dans une interview à RFI, parlant de la date des élections, disait, la semaine dernière : " Non, comme je vous ai dit, cela dépend de la liste électorale définitive, qui n'est pas encore en vue ", il jette un pavé dans la mare d'incertitude qui entoure le jour du scrutin. Il dit en même temps de façon diplomatique l'incapacité pour la communauté internationale, l'ONU, de fixer une date. Cela revient à dire que l'ONU qui n'est là que pour accompagner regardera faire tant que les Ivoiriens s'accommodent de la situation. D'ailleurs, parlant de la question de la révision des CEI locales, soulevée récemment par le camp présidentiel, Choi a dit : " Cela dépend des Ivoiriens ". Pourtant, le même Choi a déclaré devant le Conseil de Sécurité que " la liste électorale provisoire est crédible et équilibrée ". Alors, qu'est-ce qui bloque le processus électoral ? La réponse est connue de tous : c'est le camp présidentiel, qui ne veut pas aller aux élections, qui crée les blocages. Le président du FPI, Pascal Affi Nguessan, au cours d'une conférence de presse animée au siège de son parti, a été le premier à sonner la charge en réclamant ici et maintenant l'audit de "la liste blanche". A sa suite, Moïse Lida Kouassi, homme du sérail qui réclame qu'il y ait le désarmement avant l'élection. Ensuite, Stéphane Kipré, le président de l'Union des Nouvelles Générations, le gendre de Laurent Gbagbo, clamait : " Pas de réunification pas d'élection. " Blé Goudé, le président des "jeunes patriotes" du FPI, au meeting du Stade Champroux de Marcory, n'a pas hésité à réclamer le renouvèlement des CEI locales. Le mercredi 17 mars, le nouveau ministre de la Fonction publique, Emile Guirioulou, disait : " Tant qu'il n'y a pas de désarmement, il n'y aura pas d'élection ". Ce même mercredi, Alcide Djédjé, l'ambassadeur de la Côte d'Ivoire à l'ONU, déclarait aux Nations Unies qu'il faut auditer la liste blanche, il faut réunifier le pays et revoir les CEI locales. En clair, le camp Gbagbo est dans la logique du report infini. En face, que fait l'opposition RHDP qui veut aller aux élections ? Force est de reconnaître que la mobilisation est en dents de scie. Alors que la bataille de la CEI est loin d'être finie, le RHDP semble avoir pris des vacances, laissant les militants et sympathisants dans un flou total quant à la conduite à tenir devant le blocage à venir que le FPI ne cache plus. En fait de stratégie, tout porte à croire que le RHDP fait du surplace et est en panne sèche. A moins qu'il ait encore dans sa manche, son "arme secrète". Mais quand la sortira-t-il enfin ?
Eddy PEHE


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