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Société Publié le vendredi 19 mars 2010 | Nord-Sud

Hydraulique urbaine - Eau potable : des délestages guettent Abidjan

La Société de distribution d’eau en Côte d’Ivoire (Sodeci), craint d’énor­mes perturbations dans la fourniture d’eau potable à Abidjan. Elle a organisé une visite de terrain, hier, avec la presse, pour prendre à témoin l’opinion nationale et internationale sur l’anarchie qui sera à l’origine de ces délestages.


Après l’électricité, un autre service public vital est menacé par de graves délestages. L’eau potable. Selon Dominique José Da Cruz, directeur général adjoint de la Société de distribution d’eau en Côte-d’Ivoire (Sodeci), plus 2,5 millions d’Abidjanais risquent d’être privés du liquide précieux au cours de la saison des pluies qui commence. Les plus concernés sont les habitants de la partie sud d’Abidjan (Treichville, Marcory, Koumassi…) pourraient s’y ajouter. Les usines qui approvisionnent ces zones peuvent s’arrêter à cause de l’inondation des forages qui les alimentent. Engorgés par les constructions anarchiques, plusieurs forages de la ville d’Abidjan deviennent prisonniers des eaux de ruissellement en période d’hivernage.

Le silence coupable de l’Etat

Dans ces conditions, la Sodeci, l’ex
ploitant, est obligée de les abandonner. La moitié des 12 forages de l’usine de Niangon, prémière étape d’une visite de terrain organisée hier par le concessionnaire, risque d’être inondée par les prochaines pluies. Cette usine située derrière la zone industrielle a été rattrapée, et même dépassée par la ville. Du coup, ses sources d’alimentation alignées dans la vallée qui se trouve à la droite du corridor de Gesco, en quittant Abidjan, sont envahies par des habitations qui ont occupé tous les passages naturels des eaux de ruissellement. Du coup, certains forages ont déjà été inondés par les premières pluies. Un forage est constitué d’une pompe souterraine reliée à la nappe phréatique, à plus 100 mètres de profondeur. Cette pompe dont un bout est à la surface terrestre est entourée d’une clôture dont la superficie dépasse rarement les 100 mètres carrés. En cas d’inondation, non seulement les tuyaux d’eau potable sont submergés par les eaux de ruissellement, mais, celles-ci endommagent le forage lui-même. Les camions de dépannage ne pouvant pas accéder à l’ouvrage, il est abandonné. Normalement, soutient M. Da Cruz, l’entourage du site devait être interdit d’occupation sur une distance considérable.
ll a cité l’exemple de la Guinée, où les forages sont dégagés sur un rayon de 3 km. Le ministère de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat devait veiller à cela en Côte d’Ivoire. Mais, que nenni. Bien au contraire, des maisons contiguës à des forages sont sur des lots dûment morcelés et titrés. L’Etat, propriétaire des ouvrages, est interpellé depuis 1996. Le fermier, qui souhaite un déguerpissement des alentours des forages, s’est battu pour faire signer, en 1998, un décret portant protection des ressources en eaux souterraines de la région d’Abidjan. Les décrets d’application sont toujours attendus. L’an­née dernière, en pleine saison des pluies, les ex-ministres de la Construction, Marcel Amon Tanoh, et des Infrastructures économiques, Patrick Achi, ont été amenés sur le terrain pour constater l’ampleur des dégâts. Cela n’a rien donné de concret jusqu’à leur départ du gouvernement. L’usine de Niangon guettée par une fermeture produit 49.000 mètres cubes d’eau par jour. Celle de la ‘’zone ouest’’ située à Andokoi, menacée, elle-aussi, fournit chaque jour 65.000 mètres cubes d’eau aux populations d’Abidjan-Sud. Les forages de Anokoi-kouté, dans la commune d’Abobo ne sont pas en reste. A la Riviera, dernière étape de la tournée, deux forages de la station de ‘’Génie 2000’’ ont déjà été fermées à cause des inondations. Il y a aussi des risques de pollution de la nappe phréatique. En général, les constructions mises en cause n’ont pas de réseaux d’évacuation d’eaux usées. Les latrines utilisées par les riverains finissent par entrer en contact avec la nappe, dans les zones concernées. Cette pollution a déjà fait perdre la quasi-totalité des forages d’Adjamé. Il en a résulté la fermeture de l’usine d’eau potable du Plateau.


Cissé Sindou
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