D’un duel à mort, Ouattara et Bédié filent le parfait coton, aujourd’hui. Du reste, apparemment. Le document dont nous publions de larges extraits, est la preuve que les deux hommes se haïssent toujours.
(...) Si nous n'y prenons garde, le taux de croissance de la corruption dans notre pays atteindra les deux chiffres avant celui de l'économie.
Certains ont tellement mangé qu'ils ont eu une intoxication alimentaire de 135 milliards de Denos en 1997.
La négation quotidienne des droits de citoyens (notamment les Cartes nationales d'Identité) a entraîné une insécurité identitaire chez l'Ivoirien car à tout moment, on peut vous spolier de votre identité.
La pluie de milliards n'a pas irrigué toute la Côte d'Ivoire, elle a été orientée vers des canalisations spéciales réservées aux protégés du régime. De l'inondation, nous sommes aujourd'hui, frappés par une sécheresse financière.
Les crises sociales consécutives à la mauvaise gouvernance
Lorsque l'on parle de pauvreté grandissante dans le pays, les gouvernants rétorquent en nous brandissant le taux de croissance de 7% et les 12 travaux de l'Eléphant d'Afrique qui, il faut les noter ici, sont en train de se transformer en 10 Sentiers. Qu'importe!
Les crises sociales à répétition traduisent tout de même une préoccupation pour nous.
1- La question de la pauvreté
a) Lors de sa déclaration de politique générale devant les députés en prélude à l'examen de la loi des finances 1999, le mardi 24 novembre 1998, Monsieur le Premier ministre, en homme optimiste, est revenu sur la performance de l'économie ivoirienne.
Je vous fais l'économie des détails mais retenons globalement que à l'entendre, la vie économique de la Côte d'Ivoire commence en 1994 avec l'arrivée de M. Bédié au pouvoir.
Cependant, il n'a pu nier dans son discours liminaire, l'effort d'assainissement fait par le gouvernement précédent en 1990 et 1993. Il affirme : "... Les résultats obtenus par notre pays depuis la dévaluation du Fcfa intervenue le 12 janvier 1994, attestent que les choix opérés en matière de politique économique sont judicieux".
Il n'a pas eu le courage de dire "étaient judicieux". Cela n'est pas grave mais nous retenons qu'il a rendu à César ce qui appartient à César.
b) Sachant que ce capital a été dilapidé, il évoque la lutte contre la pauvreté en faisant une typologie de la pauvreté.
Suivons-le dans sa démonstration :
- L'extrême pauvreté qui était de 10% en 1995 sera ramenée à 5% en l'an 2000. Mais il s'abstient de nous dire quel est le taux en 1998.
- Les ménages en situation de pauvreté : 38,5% en 1995 et l'on espère les ramener à 25% en l'an 2002.
c) Quelle est la situation aujourd'hui? Il ne répond pas à cette question.
Notons cependant deux choses :
- en 1995, le taux de pauvreté est de 48,5%
- en 1998, l'on se tait sur la situation. Voilà M. Duncan pris en flagrant délit de silence coupable.
En fait, la pauvreté a augmenté et il ne peut nous dire le contraire.
La preuve, les nombreuses crises sociales qui émaillent la vie des populations ivoiriennes.
2- Les conflits sociaux
Les grèves sont nombreuses dans les entreprises privées. Vous avez suivi avec moi les rebondissements de l'Affaire Carena.
Je ne retiendrai donc que quelques cas exemplaires pour illustrer la détérioration de la vie des Ivoiriens.
a) La grève des agents et fonctionnaires de l'Etat des 2 et 3 décembre 1998.
- Remarquons que pour la première fois l'Ugtci et la Fesaci engagent une action unitaire. Cela est historique et le pouvoir a réussi cet exploit.
- Retenons ensuite les points de revendications globales :
* défaillance de la mutuelle des fonctionnaires. Ce qui traduit encore une fois l'ampleur de l'insécurité du citoyen.
* avancement avec effets financiers de 20.000 fonctionnaires sur 100.000; ce qui est une discrimination inacceptable.
* le non-renversement des cotisations de retraite de certains Etablissements publics nationaux.
* la lenteur dans le traitement des pensions de retraite. Ici, le gouvernement Ado avait trouvé une formule compensatoire, celle-ci consistait à verser la moitié du salaire du retraité en attendant la régularisation de sa situation. Ce qui permettait d'éviter les humiliations et les drames dans les familles des retraités.
- Comme on le constate, à quoi sert alors la croissance de 7% si l'Etat n'arrive même pas à faire face à certaines de ses obligations.
b) Deuxièmement, la suspension depuis le mardi 1er décembre 1998 de fourniture en médicaments aux fonctionnaires par les pharmaciens.
Ceux-ci réclament des arriérés qui s'élèvent à plus de 2 milliards (2.094.510.221 de Fcfa).
Comment expliquer qu'avec un taux de croissance de 7% et une volonté de lutter contre la pauvreté, l'Etat est incapable de décaisser 2 milliards?
- Ou il n'y a plus d'argent dans les caisses de l'Etat; alors question : Qu'avons-nous fait de la pluie de milliards ?
- Ou il y a de l'argent mais celui-ci est mal géré ou en tout cas est destiné à des dépenses inutiles.
Nous sommes partisans au Rdr de cette dernière hypothèse. Je tiendrai en guise d'illustration le diagnostic fait à l'Ures de Daloa et l'analyse du budget de l'Université de Cocody.
Exemple 1 : Université de Cocody
un seul exemple :
- budget de fonctionnement des 2 vice-présidences : ~ 40 millions
- budget de recherche de tous les Instituts : ~ 30 millions
Question : A quoi sert une Université sans recherche ?
Exemple 2 : l'Ures de Daloa
c) Les conflits divers :
* Arriérés de 5 mois de salaires à la mairie du Plateau dus aux agents de la société Svs chargée du gardiennage et de la salubrité.
* Conflits entre Ash et la Mairie centrale entraînant des arriérés de salaires pour les employés de Ash. L'insalubrité gagne du terrain à Abidjan.
* Manque d'enseignants dans les Lycées et Collèges.
Etc...
- Faites un tour rapide des rubriques "Société" des journaux et vous serez édifiés.
Au total, la situation se dégrade dangereusement en Côte d'Ivoire et il nous appartient de nous en inquiéter.
Le réveil risque d'être plus douloureux qu'en 1989 - 1990.
Les malversations dans l'Administration ivoirienne
Introduction
Lorsque nous évoquons ces cas de malversations, ce n'est tellement dans l'intention d'accabler des hommes, mais pour souligner une tendance dangereuse qui si l'on n'y prend garde, risque de mettre en péril l'équilibre de la Nation entière.
Je ne rentrerai pas dans les détails; je me bornerai à faire quelques remarques générales sur le phénomène.
Je ferai trois remarques essentielles.
1) La première porte sur l'ampleur numérique de ces malversations financières.
Parcourons rapidement les plus connues parce que diffusées par la presse, toutes tendances confondues :
Notre Voie, nous rappelle dans ces numéros 041, 047 et 053, que en deux ans (1995 - 1997), il y a eu 27 cas d'importants détournements au sein de l'administration ivoirienne portant sur un total de plus de 6 milliards 100 millions de nos francs. Ces chiffres sont extraits d'une étude du ministère de l'Economie et de Finances.
(voir tableau n°1)
Fraternité Matin du 25 Novembre 1998, sous la plume de J.B. Akrou, nous apprend qu'en une semaine, la presse a révélé 4 cas de corruption en 5 jours ouvrables. (soit environ 1 cas par jour).
Si l'on ajoute tous ces faits, l'on comprend aisément pourquoi nous avons insisté sur la corruption dans notre exposé liminaire.
2) Ce qui frappe ensuite, c'est la densité géographique de la corruption.
Aucune région du pays où il y a un service de l'Etat n'est épargnée.
Parcourons rapidement cette carte :
- Abidjan : services du Trésor, Aéroport d'Abidjan, Port-Bouët, Yopougon, etc...
- A l'intérieur : Man, Daloa, Zoukougbeu, Sakassou, Jacqueville, Toumodi, Ayamé, Dabakala, Bouaké, Botro, Vavoua, etc...
La carte de la corruption est très dense. (cf. Carte de la corruption).
3) La troisième remarque a trait à l'ampleur sociologique, c'est-à-dire aux acteurs de ces détournements.
Aucune couche de la société n'est épargnée.
- Nous avons les grands services de l'Etat notamment les Cabinets ministériels. Ici les noms d'honorables hommes politiques sont cités régulièrement.
- Nous avons les Hauts fonctionnaires et leurs collaborateurs (Bouadou, etc...)
- Les régies financières dans les régions; même dans les petits centres tels Zoukougbeu ou Botro, les Agents d'exécution s'adonnent à cette pratique.
Au total, jamais dans ce pays, le verbe manger n'a été conjugué avec autant d'application. Même les scandales des années 1970/1980 sont des "broutilles" à côté de la situation actuelle.
A ce rythme, le taux de croissance de la corruption atteindra les deux chiffres avant celui de l'économie.
L'on comprend donc aisément que cela ne pouvait que déboucher sur une intoxication alimentaire qui s'élève à 135 milliards de Denos en 1997.
Rejet du budget 1999 par l'opposition
Introduction
- Certaines personnes pensent que l'élaboration du budget d'un Etat est un exercice purement comptable qui consiste à énumérer les dépenses de l'Etat et à y affecter des montants financiers.
- C'est une vision simpliste et trop réductrice. En effet, le budget d'un Etat traduit d'abord la politique économique, sociale et culturelle qu'un gouvernement souhaite mettre en œuvre pour les citoyens d'un pays.
Ainsi, l'on dégage les priorités et l'on essaie d'y faire face.
C'est pourquoi, le budget dans une République a besoin d'être adopté par le parlement, émanation de la volonté des citoyens.
L'analyse du budget par les Députés ne doit pas consister à "lever le doigt" à tout moment pour dire "oui!" Bien au contraire. Il faut le critiquer pour infléchir certaines dérives.
Pour l'opposition, la session budgétaire est un moment capital de réflexion sur l'action gouvernementale.
En 1996, le Rdr a voté le budget avec quelques réserves, car nous considérions que les grandes lignes de nos préoccupations étaient prises en compte.
- Pourquoi alors depuis deux (2) ans (1998 et 1999), le Rdr rejette-t-il les budgets proposés par le gouvernement ?
* A cela, deux raisons essentielles. En attendant que le groupe parlementaire vous éclaire techniquement sur ce sujet très prochainement, je me permets de vous donner des considérations générales.
1) D'abord, les remarques générales
- Tout le monde convient avec nous que le budget 1999 est trop dépendant de l'extérieur :
500 milliards d'appui attendus de l'extérieur sur 1925 milliards
(soit + de 25%).
2) Ensuite, quelques détails troublants
Je retiendrai trois faits :
- Les recettes des droits de timbre sur le café et le cacao ne sont pas inscrites au budget 1999.
- Les recettes de la privatisation annoncées par le gouvernement sont dérisoires.
- Le pouvoir a décidé de construire une Ambassade à Abuja, au Nigeria d'un montant de 4 milliards.
Nous estimons que la construction d'une Ambassade au Nigeria n'est pas une priorité pour la Côte d'Ivoire et les Ivoiriens.
Alassane Ouattara
Ouattara torpille Bédié dans les chancelleries
Impensable ! Qui l'eût cru ! Alassane Ouattara se promène dans les ambassades avec dans sa besace, un document accablant sur la gestion de son allié Henri Konan Bédié. Malheureusement pour le mentor du Rdr, votre quotidien Le Temps aux informations vérifiées et vérifiables a " intercepté " ce document classé top secret dans le cercle très fermé des décideurs au Rdr. Le docteur Alassane Ouattara dans ce document qui est presque la réactualisation de son programme de Gouvernement, n'a pas été très tendre avec son allié, Henri Konan Bédié. C'est pratiquement un document procès sur la gestion du Pdci de 1994 jusqu'au coup d'Etat de 1999 qui a renversé N'Zuéba. Le candidat du Rdr qui veut s'attirer seul les faveurs de certaines puissances occidentales notamment la France, la Grande- Bretagne et les Usa, a trouvé utile de dénigrer son seul sérieux allié de l'opposition, Konan Bédié, pour qu'il soit le seul chouchou de leurs tuteurs communs à l'extérieur. C'est quand même inhumain et ignoble qu'un homme puisse agir ainsi. Au moment où le vieil homme de Daoukro pense s'appuyer sur l'alliance avec son cadet Dramane pour bénéficier de son électorat au second tour (référence des sondages qui font de Ouattara un éternel 3e), c'est mal connaître “l'enfant de Kong”, toujours prompt à renier ses engagements au gré de ses intérêts. Henri Konan Bédié et le Pdci comprendront qu'on ne s'allie pas au diable pour rien au monde. Allié le matin contre Laurent Gbagbo, Dramane Ouattara s'attaque à Bédié, la nuit tombée. Ce travail de sape du président du Rdr a commencé depuis la publication du 3e sondage de Sofres et cela, sur instruction de certains appuis extérieurs. Présenter Bédié comme un " has been ", quelqu'un qui a déjà montré ses carences dans la gestion des affaires de l'Etat. Un outsider sur qui il ne faut jamais parier en Côte d'Ivoire. Surtout parmi les opposants à Laurent Gbagbo. Voici le vrai visage du Dr Alassane Dramane Ouattara. Pour tous ceux qui ne le savent pas et qui ne connaissent pas bien l'homme. A 76 ans, Henri Konan Bédié devait savoir qu'on ne se marie pas à un singe après avoir insulté la mère du chimpanzé. Bédié doit relire son livre, Les chemins de ma vie.
Zéré de Mahi
(...) Si nous n'y prenons garde, le taux de croissance de la corruption dans notre pays atteindra les deux chiffres avant celui de l'économie.
Certains ont tellement mangé qu'ils ont eu une intoxication alimentaire de 135 milliards de Denos en 1997.
La négation quotidienne des droits de citoyens (notamment les Cartes nationales d'Identité) a entraîné une insécurité identitaire chez l'Ivoirien car à tout moment, on peut vous spolier de votre identité.
La pluie de milliards n'a pas irrigué toute la Côte d'Ivoire, elle a été orientée vers des canalisations spéciales réservées aux protégés du régime. De l'inondation, nous sommes aujourd'hui, frappés par une sécheresse financière.
Les crises sociales consécutives à la mauvaise gouvernance
Lorsque l'on parle de pauvreté grandissante dans le pays, les gouvernants rétorquent en nous brandissant le taux de croissance de 7% et les 12 travaux de l'Eléphant d'Afrique qui, il faut les noter ici, sont en train de se transformer en 10 Sentiers. Qu'importe!
Les crises sociales à répétition traduisent tout de même une préoccupation pour nous.
1- La question de la pauvreté
a) Lors de sa déclaration de politique générale devant les députés en prélude à l'examen de la loi des finances 1999, le mardi 24 novembre 1998, Monsieur le Premier ministre, en homme optimiste, est revenu sur la performance de l'économie ivoirienne.
Je vous fais l'économie des détails mais retenons globalement que à l'entendre, la vie économique de la Côte d'Ivoire commence en 1994 avec l'arrivée de M. Bédié au pouvoir.
Cependant, il n'a pu nier dans son discours liminaire, l'effort d'assainissement fait par le gouvernement précédent en 1990 et 1993. Il affirme : "... Les résultats obtenus par notre pays depuis la dévaluation du Fcfa intervenue le 12 janvier 1994, attestent que les choix opérés en matière de politique économique sont judicieux".
Il n'a pas eu le courage de dire "étaient judicieux". Cela n'est pas grave mais nous retenons qu'il a rendu à César ce qui appartient à César.
b) Sachant que ce capital a été dilapidé, il évoque la lutte contre la pauvreté en faisant une typologie de la pauvreté.
Suivons-le dans sa démonstration :
- L'extrême pauvreté qui était de 10% en 1995 sera ramenée à 5% en l'an 2000. Mais il s'abstient de nous dire quel est le taux en 1998.
- Les ménages en situation de pauvreté : 38,5% en 1995 et l'on espère les ramener à 25% en l'an 2002.
c) Quelle est la situation aujourd'hui? Il ne répond pas à cette question.
Notons cependant deux choses :
- en 1995, le taux de pauvreté est de 48,5%
- en 1998, l'on se tait sur la situation. Voilà M. Duncan pris en flagrant délit de silence coupable.
En fait, la pauvreté a augmenté et il ne peut nous dire le contraire.
La preuve, les nombreuses crises sociales qui émaillent la vie des populations ivoiriennes.
2- Les conflits sociaux
Les grèves sont nombreuses dans les entreprises privées. Vous avez suivi avec moi les rebondissements de l'Affaire Carena.
Je ne retiendrai donc que quelques cas exemplaires pour illustrer la détérioration de la vie des Ivoiriens.
a) La grève des agents et fonctionnaires de l'Etat des 2 et 3 décembre 1998.
- Remarquons que pour la première fois l'Ugtci et la Fesaci engagent une action unitaire. Cela est historique et le pouvoir a réussi cet exploit.
- Retenons ensuite les points de revendications globales :
* défaillance de la mutuelle des fonctionnaires. Ce qui traduit encore une fois l'ampleur de l'insécurité du citoyen.
* avancement avec effets financiers de 20.000 fonctionnaires sur 100.000; ce qui est une discrimination inacceptable.
* le non-renversement des cotisations de retraite de certains Etablissements publics nationaux.
* la lenteur dans le traitement des pensions de retraite. Ici, le gouvernement Ado avait trouvé une formule compensatoire, celle-ci consistait à verser la moitié du salaire du retraité en attendant la régularisation de sa situation. Ce qui permettait d'éviter les humiliations et les drames dans les familles des retraités.
- Comme on le constate, à quoi sert alors la croissance de 7% si l'Etat n'arrive même pas à faire face à certaines de ses obligations.
b) Deuxièmement, la suspension depuis le mardi 1er décembre 1998 de fourniture en médicaments aux fonctionnaires par les pharmaciens.
Ceux-ci réclament des arriérés qui s'élèvent à plus de 2 milliards (2.094.510.221 de Fcfa).
Comment expliquer qu'avec un taux de croissance de 7% et une volonté de lutter contre la pauvreté, l'Etat est incapable de décaisser 2 milliards?
- Ou il n'y a plus d'argent dans les caisses de l'Etat; alors question : Qu'avons-nous fait de la pluie de milliards ?
- Ou il y a de l'argent mais celui-ci est mal géré ou en tout cas est destiné à des dépenses inutiles.
Nous sommes partisans au Rdr de cette dernière hypothèse. Je tiendrai en guise d'illustration le diagnostic fait à l'Ures de Daloa et l'analyse du budget de l'Université de Cocody.
Exemple 1 : Université de Cocody
un seul exemple :
- budget de fonctionnement des 2 vice-présidences : ~ 40 millions
- budget de recherche de tous les Instituts : ~ 30 millions
Question : A quoi sert une Université sans recherche ?
Exemple 2 : l'Ures de Daloa
c) Les conflits divers :
* Arriérés de 5 mois de salaires à la mairie du Plateau dus aux agents de la société Svs chargée du gardiennage et de la salubrité.
* Conflits entre Ash et la Mairie centrale entraînant des arriérés de salaires pour les employés de Ash. L'insalubrité gagne du terrain à Abidjan.
* Manque d'enseignants dans les Lycées et Collèges.
Etc...
- Faites un tour rapide des rubriques "Société" des journaux et vous serez édifiés.
Au total, la situation se dégrade dangereusement en Côte d'Ivoire et il nous appartient de nous en inquiéter.
Le réveil risque d'être plus douloureux qu'en 1989 - 1990.
Les malversations dans l'Administration ivoirienne
Introduction
Lorsque nous évoquons ces cas de malversations, ce n'est tellement dans l'intention d'accabler des hommes, mais pour souligner une tendance dangereuse qui si l'on n'y prend garde, risque de mettre en péril l'équilibre de la Nation entière.
Je ne rentrerai pas dans les détails; je me bornerai à faire quelques remarques générales sur le phénomène.
Je ferai trois remarques essentielles.
1) La première porte sur l'ampleur numérique de ces malversations financières.
Parcourons rapidement les plus connues parce que diffusées par la presse, toutes tendances confondues :
Notre Voie, nous rappelle dans ces numéros 041, 047 et 053, que en deux ans (1995 - 1997), il y a eu 27 cas d'importants détournements au sein de l'administration ivoirienne portant sur un total de plus de 6 milliards 100 millions de nos francs. Ces chiffres sont extraits d'une étude du ministère de l'Economie et de Finances.
(voir tableau n°1)
Fraternité Matin du 25 Novembre 1998, sous la plume de J.B. Akrou, nous apprend qu'en une semaine, la presse a révélé 4 cas de corruption en 5 jours ouvrables. (soit environ 1 cas par jour).
Si l'on ajoute tous ces faits, l'on comprend aisément pourquoi nous avons insisté sur la corruption dans notre exposé liminaire.
2) Ce qui frappe ensuite, c'est la densité géographique de la corruption.
Aucune région du pays où il y a un service de l'Etat n'est épargnée.
Parcourons rapidement cette carte :
- Abidjan : services du Trésor, Aéroport d'Abidjan, Port-Bouët, Yopougon, etc...
- A l'intérieur : Man, Daloa, Zoukougbeu, Sakassou, Jacqueville, Toumodi, Ayamé, Dabakala, Bouaké, Botro, Vavoua, etc...
La carte de la corruption est très dense. (cf. Carte de la corruption).
3) La troisième remarque a trait à l'ampleur sociologique, c'est-à-dire aux acteurs de ces détournements.
Aucune couche de la société n'est épargnée.
- Nous avons les grands services de l'Etat notamment les Cabinets ministériels. Ici les noms d'honorables hommes politiques sont cités régulièrement.
- Nous avons les Hauts fonctionnaires et leurs collaborateurs (Bouadou, etc...)
- Les régies financières dans les régions; même dans les petits centres tels Zoukougbeu ou Botro, les Agents d'exécution s'adonnent à cette pratique.
Au total, jamais dans ce pays, le verbe manger n'a été conjugué avec autant d'application. Même les scandales des années 1970/1980 sont des "broutilles" à côté de la situation actuelle.
A ce rythme, le taux de croissance de la corruption atteindra les deux chiffres avant celui de l'économie.
L'on comprend donc aisément que cela ne pouvait que déboucher sur une intoxication alimentaire qui s'élève à 135 milliards de Denos en 1997.
Rejet du budget 1999 par l'opposition
Introduction
- Certaines personnes pensent que l'élaboration du budget d'un Etat est un exercice purement comptable qui consiste à énumérer les dépenses de l'Etat et à y affecter des montants financiers.
- C'est une vision simpliste et trop réductrice. En effet, le budget d'un Etat traduit d'abord la politique économique, sociale et culturelle qu'un gouvernement souhaite mettre en œuvre pour les citoyens d'un pays.
Ainsi, l'on dégage les priorités et l'on essaie d'y faire face.
C'est pourquoi, le budget dans une République a besoin d'être adopté par le parlement, émanation de la volonté des citoyens.
L'analyse du budget par les Députés ne doit pas consister à "lever le doigt" à tout moment pour dire "oui!" Bien au contraire. Il faut le critiquer pour infléchir certaines dérives.
Pour l'opposition, la session budgétaire est un moment capital de réflexion sur l'action gouvernementale.
En 1996, le Rdr a voté le budget avec quelques réserves, car nous considérions que les grandes lignes de nos préoccupations étaient prises en compte.
- Pourquoi alors depuis deux (2) ans (1998 et 1999), le Rdr rejette-t-il les budgets proposés par le gouvernement ?
* A cela, deux raisons essentielles. En attendant que le groupe parlementaire vous éclaire techniquement sur ce sujet très prochainement, je me permets de vous donner des considérations générales.
1) D'abord, les remarques générales
- Tout le monde convient avec nous que le budget 1999 est trop dépendant de l'extérieur :
500 milliards d'appui attendus de l'extérieur sur 1925 milliards
(soit + de 25%).
2) Ensuite, quelques détails troublants
Je retiendrai trois faits :
- Les recettes des droits de timbre sur le café et le cacao ne sont pas inscrites au budget 1999.
- Les recettes de la privatisation annoncées par le gouvernement sont dérisoires.
- Le pouvoir a décidé de construire une Ambassade à Abuja, au Nigeria d'un montant de 4 milliards.
Nous estimons que la construction d'une Ambassade au Nigeria n'est pas une priorité pour la Côte d'Ivoire et les Ivoiriens.
Alassane Ouattara
Ouattara torpille Bédié dans les chancelleries
Impensable ! Qui l'eût cru ! Alassane Ouattara se promène dans les ambassades avec dans sa besace, un document accablant sur la gestion de son allié Henri Konan Bédié. Malheureusement pour le mentor du Rdr, votre quotidien Le Temps aux informations vérifiées et vérifiables a " intercepté " ce document classé top secret dans le cercle très fermé des décideurs au Rdr. Le docteur Alassane Ouattara dans ce document qui est presque la réactualisation de son programme de Gouvernement, n'a pas été très tendre avec son allié, Henri Konan Bédié. C'est pratiquement un document procès sur la gestion du Pdci de 1994 jusqu'au coup d'Etat de 1999 qui a renversé N'Zuéba. Le candidat du Rdr qui veut s'attirer seul les faveurs de certaines puissances occidentales notamment la France, la Grande- Bretagne et les Usa, a trouvé utile de dénigrer son seul sérieux allié de l'opposition, Konan Bédié, pour qu'il soit le seul chouchou de leurs tuteurs communs à l'extérieur. C'est quand même inhumain et ignoble qu'un homme puisse agir ainsi. Au moment où le vieil homme de Daoukro pense s'appuyer sur l'alliance avec son cadet Dramane pour bénéficier de son électorat au second tour (référence des sondages qui font de Ouattara un éternel 3e), c'est mal connaître “l'enfant de Kong”, toujours prompt à renier ses engagements au gré de ses intérêts. Henri Konan Bédié et le Pdci comprendront qu'on ne s'allie pas au diable pour rien au monde. Allié le matin contre Laurent Gbagbo, Dramane Ouattara s'attaque à Bédié, la nuit tombée. Ce travail de sape du président du Rdr a commencé depuis la publication du 3e sondage de Sofres et cela, sur instruction de certains appuis extérieurs. Présenter Bédié comme un " has been ", quelqu'un qui a déjà montré ses carences dans la gestion des affaires de l'Etat. Un outsider sur qui il ne faut jamais parier en Côte d'Ivoire. Surtout parmi les opposants à Laurent Gbagbo. Voici le vrai visage du Dr Alassane Dramane Ouattara. Pour tous ceux qui ne le savent pas et qui ne connaissent pas bien l'homme. A 76 ans, Henri Konan Bédié devait savoir qu'on ne se marie pas à un singe après avoir insulté la mère du chimpanzé. Bédié doit relire son livre, Les chemins de ma vie.
Zéré de Mahi