Désarmement, contentieux électoral, élection - Les contradictions des Forces nouvelles

Les Forces nouvelles, par la voix de leur porte-parole, étaient face à la presse nationale et internationale hier, pour se prononcer sur les questions brûlantes de l`actualité.

“Les Forces nouvelles attachées à l`idéal d`une sortie de crise politique, seule voie pacifique pour une réconciliation nationale réelle des ivoiriens et d`une paix durable, réaffirment leur engagement à œuvrer pour l`organisation d`élections libres, transparentes justes et démocratiques ", a déclaré Me Affousy Bamba, porte-parole des forces nouvelles, à l`entame de sa déclaration. Comme il fallait s`y attendre, les questions de désarmement, de l`unicité des caisses de l`Etat, du contentieux électoral et du renouvellement des Cei locales,… étaient à l`ordre du jour. Le porte-parole des Fn a aligné contradictions sur contradictions tout au long de cette conférence de presse. Qui à l`origine et selon les propos liminaires de Me Affousy Bamba, devrait montrer comment " le camp présidentiel donne raison à ceux qui pensent qu`il n`a pas envie d`aller aux élections ".

Désarmement

Evoquant cette question, la porte-parole des Fn a rappelé les efforts réalisés jusque-là. Notamment, la suppression de la zone de confiance, des cheiks-points et la libre circulation des personnes et des biens sur l`ensemble du territoire. " Dans le souci d`assurer la sécurité des biens et des personnes, ainsi que le processus électoral dans son entièreté, le Cci a conçu un plan de sécurisation ", fait-elle savoir. Bien que note-t-elle, sur les 10 compagnies mixtes de sécurisation des élections (Cmse) prévues, seules celles de Bouaké et d`Abidjan ont été partiellement mises en place faute de moyens. Selon Me Affousy, tout semble sur les rails concernant la question du désarmement. " Les armes doivent être rangées au râtelier sous la responsabilité du Cci et la supervision des forces impartiales selon l`article 3 de l`Apo ", indique Me Bamba. Avant d`ajouter que, conformément aux articles 4 et 5 de l`accord de Ouaga, l`opération de désarmement des Fafn doit se dérouler un mois avant la date fixée pour l`élection présidentielle, et deux mois avant pour les groupes d`autodéfense et des milices. Quand on récite si bien l`Apo, comment peut-on déclarer à la face de la Nation que " le désarmement n`est pas lié à l`organisation de l`élection présidentielle et n`a donc jamais été une question préalable à son organisation", dixit Me Affousy Bamba. Qui s`offusque par la même occasion, que les ivoiriens (à juste titre d`ailleurs) réclament le désarmement avant l`élection.

Unicité des caisses, restauration de l`autorité de l`Etat

Les Fn, par la voix de leur nouvelle porte-parole, se sont réjouies de ce que " le redéploiement de l`administration soit une réalité. Puisque tous les services décentralisés sont en place ". Et de rappeler que sur un effectif de 24437 fonctionnaires et agents de l`Etat, 23552 sont redéployés. " Il faut noter le retour en zone Centre nord et ouest, de l`ensemble des régies financières et le démarrage effectif des opérations douanières et du Trésor ", a-t-elle dit.

Contentieux électoral

Sur cette question, les Fn ont encore surpris plus d`un, avec leur position plus que mitigée. Tendant à semer le trouble dans l`esprit des ivoiriens. " Il faut noter également, que les dénonciations de personnes inscrites sur cette liste blanche, dénommée improprement radiation, intervenue en violation du mode opératoire, qui a force de loi, sont contestables et le gouvernement à travers le ministère de la Justice doit prendre un acte d`annulation desdites décisions judiciaires ", a déclaré Me Affousy Bamba. Avant de se rebiffer et d`ajouter que, "cependant, les décisions tendant à obtenir la radiation d`une personne faite dans le respect de la procédure ne peuvent être remises en question ".
C`est donc à juste titre que Blé Goudé demandait, depuis Soubré, aux Fn de clarifier leur position, emprunte d`ambigüités.

Frank Toti